Avec Arborescence – Beauté et Paradoxes, Michel Campeau met en scène les formes sveltes, les tourbillons et les élans gracieux d'une nature qui fait pourtant sa place en milieu urbain, ses photographies s'inspirant des jardins communautaires organisés dans les grandes agglomérations. Paradoxes, donc, parce qu'on s'intéresse à la nature dans son inscription urbaine. Mais aussi parce qu'on trouve la beauté même dans la flétrissure et le dessèchement.
En plus de ses images macrophotographiques, qui nous permettent de voir de près les noeuds et les détours qu'empruntent les plantes, présentant leur croissance comme une lente danse toute naturelle, l'artiste emploie différentes techniques pour nous les faire découvrir d'un oeil nouveau, les transformant en sculptures végétales. Entre autres, les jeux d'ombres et de reflets permettent de voir la nature comme elle n'est jamais visible.
Dans la série L'Ombre de soi, la silhouette tracée par l'ombre portée – et assumée – du photographe sur les plantes qu'il prend pour modèle le place dans un rapport à la fois protecteur et menaçant. Avec Campeau, l'homme se voit et se reconnaît dans la nature. La série La Nature invisible, entrelacée avec la précédente, montre aussi l'ombre des fleurs sur du papier, comme si elles se dessinaient d'elles-mêmes. Une ombre naturelle qui ne vit qu'un instant, se métamorphosant avec la course du soleil, soudainement immortalisée par le déclic de l'appareil. (Jusqu'au 3 septembre) |