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La francophonie à fleur de peau

Première journée de débats entre les représentants des différentes caravanes, aujourd'hui. Trois équipes de travail, les plus représentatives possibles, ont été organisées pour s'interroger sur les rapports au public, aux artistes et aux institutions subventionnaires. L'objectif était simple : circonscrire les forces et les faiblesses du projet des caravanes selon le vécu de chaque région.

Pour ma part, j'ai participé à l'entretien s'intéressant au rapport entretenu entre la caravane et le public. Ce qui s'annonçait comme un événement léger de partage et d'échange a rapidement vu se définir ses limites.

Si par la langue le Québec est lié à tous les pays représentés au 1er Forum international des caravanes, une relation un peu plus poussée, entre autres lors du premier panel de discussion qui a eu lieu ce matin, il n'aura pas été long avant que des différences notables se fassent remarquer. La francophonie n'a pas partout la même signification, provoquant parfois des divergences sur le plan des préoccupations. En effet, si au Québec la francophonie est l'un des critères identitaires les plus forts, défendue avec véhémence par différents moyens légaux ou autres, le rapport à la francophonie est beaucoup plus désagréable dans certaines régions du globe (je pense entre autres à Madagascar, au Maroc ou au Sénégal), où elle est vécue comme imposée, chaque mot devenant le spectre de la colonisation française passée. D'autres régions, vivant plutôt une situation de survivance, comme c'est le cas dans la vallée d'Aoste (Italie) ou la Pologne, par exemple, avaient définitivement pour objectif de valoriser la langue, de la promouvoir et de mieux la faire connaître. Dans ce contexte, le consensus était difficile : le seul lien évident qui subsistait entre les différentes équipes demeurait celui des dix mots, contrainte inaliénable de l'événement, et le désir de rencontre, au niveau local autant que régional et international.

C'est donc cette diversité patente qui surgit au sein de la francophonie, à la fois richesse et limite, qui a pu être lue en surbrillance entre les lignes de nos discussions. Une réflexion qui aura duré plusieurs heures, animé de nombreuses discussions – que ce soit lors des activités prévues au programme où lors des repas et des rencontres fortuites, dans le hall du Théâtre des Asphodèles, organisme initiateur de l'événement.

Demain, la place du film au sein de la caravane, le rôle qu'il doit jouer. Est-il film d'auteur, documentaire ou compte-rendu? Les réalisateurs passeront tour à tour en revue leurs attentes, leurs réussites, leurs frustrations, peut-être. Cette question qui a été soulevée à plusieurs reprises aujourd'hui promet de provoquer des débats enlevants!

Vous avez des questions à poser aux artisans de chez nous qui ont participé à la caravane? Il me fera plaisir de les transmettre aux personnes concernées. Je pourrai ensuite vous transmettre leurs réponses! (avec un léger décalage, évidemment)

À suivre.

NB: Désolé, pas de photo aujourd'hui… J'essaierai de faire mieux la prochaine fois!