C'est fou ce qu'on a une vie bien remplie quand on est journaliste culturel. Certaines semaines, quand on est tenté de se demander vraiment pourquoi on fait tout ça, il peut être difficile de répondre. On ne peut pas tout aimer, alors comme on reçoit de tout… On ne peut pas être d'accord avec tous, et pourtant, il faut accepter les désaccords, toujours faire preuve de doigté et de retenue dans l'adversité, même accepter d'argumenter avec quelqu'un qui ne soit pas "raisonnable". Au sens où il ne cherche pas ses arguments au seuil de la raison. (C'est probablement un concentré de ce rapport impossible qu'a enduré cette enseignante filmée à son insu dans une classe de l'école Charles-Gravel alors que les kids avaient monté cette mise en scène qui ne visait qu'à la faire flancher – qui étaient donc tout sauf "raisonnables".)
D'autres semaines, on se sent vraiment privilégié. Parce que les gens rencontrés nous semblent si intéressants (c'est pas des blagues). Parce que le livre qu'on vient de recevoir tombe juste à point, fait du bien, nous redonne confiance en l'humanité. Parce qu'on a la chance d'assister à un spectacle et de vraiment se laisser porter, pour une fois.
Je n'ai pas écrit beaucoup, cette semaine – du moins sur le blogue. J'ai plutôt replongé entre les pages de mon mémoire de maîtrise et je n'ai pensé qu'à moi. Et ça m'a fait du bien. Et j'ai vécu toutes sortes d'expériences qui m'ont charmé, et que j'ai savourées jusqu'au bout, sans penser à rien d'autres qu'à apprécier ce qui m'arrivait. Mais voilà, le travail étant ce qu'il est, il n'aime pas se faire bouder trop longtemps, alors c'est maintenant l'heure du rapport… (voir les billets suivants)