Hier soir, minuit et demi, j'ai le sommeil à la dérive, alors j'effeuille pour la deuxième fois en autant d'années La Montagne de l'âme, de Gao Xingjian, prix Nobel de la littérature pour l'ensemble de son oeuvre. Je survole ses descriptions longuettes (pourtant
La Montagne de l'âme, de Gao Xingjian. |
très belles), puis replonge lorsque l'auteur s'adonne à quelque introspection ou réflexion philosophique, s'amusant à jouer des personnes (je-tu-il) avec une maîtrise indéniable de la portée de tels choix. Puis je tombe (c'est le cas de le dire) sur ce passage…
"Je suis toujours à la recherche de sens, mais finalement, qu'est-ce que le sens? (…) Je ne peux que faire des recherches sur mon propre moi, minuscule grain de sable. Je peux seulement écrire un livre sur "moi", sans m'occuper de savoir s'il paraîtra. Et écrire un livre de plus ou de moins, quel sens cela a-t-il? La culture que l'on aura détruite va-t-elle manquer? Et l'homme a-t-il tellement besoin de la culture? Et qu'est-ce que la culture?"
Gao Xingjian, La Montagne de l'âme, éditions de l'Aube, (1995) 2000 pour la traduction française, p. 417.
Bonyenne. Moi qui pensais aller me coucher dans pas long.