Les 18 oeuvres de Jean Paul Lemieux présentées au Centre national d'exposition (CNE), grâce au concours du Musée national des beaux-arts du Québec, retracent au pinceau et à la spatule l'évolution de l'identité québécoise entre les années 1950 et 1975. Ses oeuvres peintes dans les premières années de cette période montrent un attachement certain – et pourtant critique – à la religion et au sacré, alors que le dialogue n'était possible qu'avec l'Église. Plus tard, les préoccupations picturales de cet artiste incontournable montrent une identité qui s'est détachée de ses repères religieux pour s'inscrire dans un rapport aux grands espaces et à la nordicité. Le ciel oppresseur des années noires se dilue alors dans un vaste horizon, prenant le parti du blanc, Lemieux trouvant dans les paysages délayés des grands espaces et dans l'épuration du motif des façons de se sentir libéré, de se retrouver.
Les citations de l'artiste jouxtant certaines de ses oeuvres permettent de mieux saisir la résonance de son travail: "Ce qui me hante le plus, c'est la dimension du temps, l'espace et le temps. Le temps qui s'écoule, l'homme dans l'espace, devant cet écoulement." Ce rapport entre l'homme et l'espace, filtré par le temps, est particulièrement bien déployé dans les dernières oeuvres de la période couverte par l'exposition. L'embrassade de deux personnages, en contre-jour, à l'avant-scène du tableau intitulé L'Adieu (1968), est particulièrement touchante, donnant l'impression d'un amour qui s'accroche devant l'immensité d'un paysage réduit à sa plus simple expression. Sans autre point de fuite possible que celui d'une imminente séparation. Il faut voir les oeuvres de Jean Paul Lemieux au CNE avant le 10 juin.
À sa façon, Jean-Paul Lemieux a exprimé dans ses tableaux issus de cette période une dévotion indiscutable pour le culte. Si on regarde l’état du Québec des années 50, la politique passait par le clergé et sa terrible emprise sur l’état psychologique de ses sujets.
Les artistes de l’époque n’y échappèrent pas. L’inspiration divine fut certainement le moteur d’une prolifique production.
Heureusement qu’il ne fallu qu’un quart de siècle afin de remettre les pendules à l’heure. Nous avons évolué et l’inspiration s’est orientée vers de véritables forces, celle de la nature. Ce monument de la peinture fut donc inspiré par une autre religion, celle qui se trouve en nous et autour de nous, celle qui ne promet rien et qui est bien souvent cruelle, la vie. Dans ses compositions ultérieures, Jean-Paul Lemieux vit la lumière au bout du tunnel et s’intéressa au vrai dieu, c’est-à-dire à l’homme. Celui qui évolue et qui veut trouver sa place dans cet univers.
Le big bang se produit des milliers de fois par jour sur notre planète. Quand un spermatozoïde rencontre un ovule, il y a formation de la plus belle galaxie, celle de la création d’un être, d’un monde, d’une étoile, alors le temps commence à exister. Ainsi naissent les humains et certains prennent place dans les espaces enneigés de Lemieux. Une atmosphère planétaire givrée y règne et l’homme fait face à son destin et à sa grande fragilité.
J’ai eu l’occasion de voir cette exposition et je dois avouer que je n’ai pas apprécié. Jean-Paul Lemieux est un grand peintre, mais je n’aime vraiment pas son style. Les couleurs sont très souvent ternes et les quelques personnages qui sont peint ont l’air tristes ou malades.
Par contre, certains tableau qui y sont présentés ont quelque chose de très poétique en particuliers les quelques tableaux où il y a de la neige que j’ai beaucoup apprécié.
Le CNE présente actuellement deux autres exposition vallent vraiment la peine d’être vue, en particulier « Par-amour », une exposition de parapluie qui ont été peint par des élèves du séminaire de Chicoutimi.
Bref, Jean-Paul Lemieux est un incontournable de la peinture au québec, l’exposition vaut la peine d’être vue pour apprendre à connaître le peintre, mais ce n’est vraiment pas le style de toile que je préfère.
J’ai découvert J.P. Lemieux au début des années 80 et ça été un vrai coup de foudre.
J’aime ces toiles, elles ont une pureté, elles laissent place à l’imagination. Il n’a pas besoin de mettre toutes sortes d’artifices, les toiles parlent. Il transmet toute sa sensibilité à travers ses personnages et les paysages, ses paysages. Qui ne rêverait pas d’habiter l’Iles-aux-Coudres et de pouvoir y travailler! et gagner sa vie!
Chacun ses goûts, et souvent on aime et on ne sait pas pourquoi, et pourquoi chercher?
Dommage qu’il nous ait déjà quitté…
Jean Paul Lemieux, est l’un de nos meilleurs peintres. Il est représentatif, d’une époque d’une grande noirceur. Il n’est donc pas surprenant, que la plupart de ses oeuvres miroitent quelque peu, un fond de bénitier. Nous sommes en 1950, il décrit ce qu’il voit, et peut-être bien, une partie de ce qu’il vit? Cependant, comme tous les gens, il a progressé avec le temps. Donc, il faut tout de suite dire, qu’il existe également plusieurs autres peintures très laïques, de sa part. Toutes celles, qui sont des paysages, des personnages et autres. Il est ainsi devenu, plus un artiste Humaniste, qui possédait la foi, en la Nature.