Comme d'autres médias, je n'ai pas pu m'empêcher de me faufiler parmi les spectateurs des Poèmes animés pour voir comment serait reçu le pamphlet vidéographique de Pierre Demers, Nous sommes tous des gros Champagne (sauf que moi, je n'attends pas que la controverse se pointe le bout du nez pour aller aux Poèmes animés, mais ça, c'est une autre histoire…)
Après que le caméraman de TVA se soit fait fustiger ("Discret, la caméra! Discret, la caméra", a-t-on entendu à maintes reprises avant qu'il ne comprenne…) parce qu'il avait oublié que la salle était pleine derrière lui et que cette assistance voulait aussi voir le film de Demers, la soirée s'est assez bien déroulée.
Évidemment, Louis Champagne n'était pas sur place pour voir la vidéo de Demers, contrairement à ce qu'il semblait avoir annoncé à l'équipe de Radio-Canada. On ne peut pas lui en vouloir de ne pas s'être présenté. Le berger, jaloux de son troupeau, craint lui aussi le loup, et tous les rassemblements qui font figure de meute. (Il aura peut-être envoyé une brebis en sacrifice…)
Le film de Demers n'avait rien de subtil. Il y était très présent – peut-être trop. Malgré les différentes personnes interviewées dans ce qui semble être un micro-trottoir, c'était définitivement son point de vue personnel qui était véhiculé, sa tendance à mettre ses propres mots dans la bouche des autres en ayant irité plus d'un – j'en suis. Et pourtant, de cette façon, personne ne pourra lui reprocher de s'être caché pour dire ce qu'il pensait. Et personne ne pourra revenir plus tard en disant qu'il a détourné son film pour servir son propos (comme ce qui arrive à Michael Moore, par exemple): ce n'était pas un documentaire, c'était un pamphlet. C'est clair.
et dire que des biquettes se font sodomiser encore aujourd’hui…
J’ai essayé en vain de trouver un vox populix
qui défendait les points de vue et le style du
Gros Champagne, j’en n’ai pas trouvé.Quand ils
se disaient sympathiques au Gros, ils ne voulaient
pas e faire filmer. Je mets
peut-être mes mots et mes points de vue sur le
Gros Dans la bouche des vox populix. c’est voulu.
C’est le point de vue du cinéaste qui affiche ses cou-
leurs.
Mais je n’ai pas trafiqué leurs propos. Ils disent
ce qu’ils disent.Les vox populi qui parlent avaient
envie de dire ce qu’ils ont dit.
Mais je voulais vraiment réduire le Gros à sa plus
simple expression et pour le faire je crois que ses
propos enregistrés pendant trois heures d’émission
seulement un matin nous indiquent à quel point ce
personnage public adulé par ses commanditaires et ses
défenseurs dit n’importe quoi et toutes les conneries
qui vont avec.Ses propos radiophonqies prennent une autre
dimension à l’écran, parfois surréaliste quqnd il se met
à hurler en onde avec le doc Mailloux, entre autres.
Dans le bas de gamme radiophonique on peut difficilement trouver pire.À ce niveau, la liberté d’espression mérite
un réexamen.
Le reste, c’est évidemment que ce vidéo n’a qu’une fonction: affirmer que le Gros Champagne entretient un système économique fondé sur la réputation des gens qui
se font du pouvoir avec leur cote d’écoute. Or, la cote
d’écoute ne peut tout justifier, encore moins le nivellement par le bas et l’ignorance crasse du conformisme de la classe en place des élus de Jean Tremblay
en passant par tous les Mario Dumont de la terre.
Ce vidéo voulait provoquer le statu quo médiatique et politique régional et signaler que la poésie peut aussi casser des briques.
Voilà pour le moment.