Il se dit "poète à l'occasion". Sylvain Plourde, coordonnateur de la Maison des sans-abris interviewé pour l'article sur le projet Colocation (voir l'article) m'a fait parvenir quelques strophes sans prétention inspirées du rapport sans doute touchant qu'il entretient avec les sans-abris.
L'histoire d'un itinérant
Comme un grain de sable
Poussé par le vent
J'erre dans les rues
À la recherche de l'inconnuComme un grain de sable
Je m'en remets au vent
Non ce n'est pas une fable
C'est l'histoire d'un itinérantJe viens de nulle part
Et je vais n'importe où
Parfois il me faut croire
Que je suis bien et non pas fouJe ne peux me rappeler
Si j'ai choisi cette vie
Si elle était toute tracée
Ou bien je l'ai imaginéeLe plafond de ma chambre
Est tapissé d'étoiles
Elle est parfois si grande
Qu'il y a des soirs où je m'y sens malJ'ai mon bon vieux manteau
Qui me sert d'oreiller
Il me garde bien au chaud
Même par les nuits les plus glacéesAujourd'hui, je suis chanceux
J'ai trouvé à dîner
Oui, c'est un bon Monsieur
Qui m'a donné la charitéLa morale de l'histoire
C'est que chaque jour, chaque matin
Eh oui, il nous faut croire
Il nous faut croire au lendemainSource: Sylvain Plourde
La multiplication des comptoirs vestimentaires et des soupes populaires,
pour régler le sors des personnes dans la misère,
c’est le monde à l’envers.
Je réclame la justice, l’équité et l’égalité
et moins de charité, au nom de la dignité.
Faut-il écrire en rimes
pour que se sente concernée,
une société où l’argent prime?
La misère se « vend » bien à ceux qui pour se déculpabiliser,
partageront quelques cannages, à la période des fêtes arrivée,
pour remplir de provisions, les paniers à donner.
Mais puis-je oser demander,
s’il y a un marché de la pauvreté,
cautionné par des bons samaritains bien intentionnés?
La difficulté des personnes exclues à être acceptées
ou à se sortir de la pauvreté,
c’est bien l’incohérence et le non-sens des solutions proposées.
À coup de programmes d’employabilités,
on fait rouler les services à la communauté
et de ce fait, les personnes aussi, comme de la marchandise à bon marché.
Des personnes appauvries, travailleuses subventionnées,
donnent au suivant, à d’autres personnes appauvries.
Est-ce que ça ressemble à ça sortir de la pauvreté ?
Faire la file, non pas à la soupe populaire,
mais la file aux emplois subventionnés
pour être celle qui servira les repas ?
Pardon, mes mots manquent un peu la rime pas cette fois.
Et la roue continuera de tourner
jusqu’au jour où une majorité
donnera une alternative au cercle vicieux,
de l’aide aux « nécessiteux ».