En réponse à ma précédente chronique, une lectrice écrit:
Monsieur Caron, le 20 juillet 2006 vous terminiez votre article concernant la Fabuleuse Histoire d'un Royaume, en écrivant ceci : Si toutes les communautés du Québec étaient aussi fières, notre culture se porterait sans doute mieux. Alors pourquoi monter aux barricades parce que d'autres régions s'inspirent, même de très près, à l'aventure de la Fabuleuse?
(…)
Pour ceux et celles qui aiment les grands spectacles historiques, est-ce un problème que d'avoir du choix(…)? (C.G.)
Le problème, ce n'est pas d'avoir le choix. Oui, je suis pro-choix. Mon intervention, même si elle en avait peut-être l'air, n'était pas animée par un chauvinisme écervelé. C'est seulement triste qu'un spectacle à grand déploiement ait si peu confiance en son produit qu'il tente de tabler sur la paronymie entre son intitulé et celui d'un spectacle qui a fait ses preuves (La – La; Fabuleuse – Fantastique; Histoire – Légende). En général, quand on joue dans le même créneau et qu'on est fier de son produit, on tente de se différencier.
Oui, je vais aux barricades – en fait, ça fait du bien d'y retourner, il me semble que ça faisait longtemps. Mais pas parce que je crois qu'il n'y a pas de place pour d'autres spectacles de même envergure. Plutôt parce que l'on se sert de la plate-forme qu'offre déjà la popularité de la Fabuleuse pour mousser ses propres intérêts.
Vous utilisez le mot MOUSSER et tout est là. Si d’autres spectacles ont comme seule corde à leur arc de Mousser leur produit à partir de la popularité d’une autre production qui a fait ses preuves, alors après les bulles, ça tombera à plat et ça ne vivra pas longtemps. Y a pas de quoi monter aux barricades.
Le risque est là pour certains qui font strictement de la copie ou qui se servent des autres pour se donner du crédit, de s’enfarger dans leur propre corde, sans même que personne ne les fasse trébucher à coup de critique.
Même si je ne vie pas et que je ne suis pas native de Drummundville, je ne souhaite pas que plus d’une soixantaine de figurants bénévoles et que 8 artistes professionnels qui ont sûrement travaillé très dur pour arriver sur les planches, vivent un échec avec leur spectacle. La réussite des autres, même si elle provient en partie de la poussée d’une autre réussite, doit nous réjouir. C’est se réjouir que la culture soit vivante, malgré les contraintes. C’est se réjouir que des artistes puissent manger un peu mieux dans la période d’un contrat de production que se soit au Saguenay ou ailleurs. Et avec le déplacement des populations, qui dit que certains artistes ou artisans du « Fabuleux Royaume », ne trouveront pas peut-être un jour, du boulot dans « La Fantastique Légende » de Drummundville ? C’est une possibilité envisageable. Si la Fabuleuse Histoire d’un Royaume a rayonnée assez pour permettre à d’autres productions de naître et donc à des artistes de travailler dans leur domaine, alors je m’en réjouis grandement.