Voici une réflexion qui me vient d'une lectrice et qui me semble fort à propos…
Le blogue. Pour sortir de l'anonymat, pour prendre parole, pour laisser sa trace, pour être en lien ?
Qu'est-ce qui motive de plus en plus de personnes à créer leur blogue ? Qu'est-ce qui nous interpelle à commenter les écrits que nous lisons sur les blogues ? Avons-nous le sentiment d'avoir un plus grand droit de parole ? Sommes-nous mieux informés, conscientisés, politisés, sensibilisés et avons-nous le sentiment d'être moins isolés?
Tant de sujets sont traités sur les blogues que nous pourrions croire que cette diversification de l'information est salutaire pour la démocratie. Pourtant, même si j'adhère aux opportunités qu'offrent les nouveaux modes technologiques de communication et d'information, je ne peux m'empêcher de penser que cela peut aussi contribuer à agrandir certains fossés et à faire encore plus d'exclus.
Si ces nouveaux modes de communication remplacent les jadis assemblées de cuisine ou les rencontres communautaires où le simple citoyen peut avec d'autres, partager des préoccupations ou des projets ou que la techno doit remplacer la représentation citoyenne dans différents lieux décisionnels, alors ce n'est pas une avancée, mais un recul sur la démocratie.
Mais je conviens que le blogue peut servir différents objectifs. Certains professeurs par exemple, ont intégré le blogue à leur enseignement, afin d'inciter leurs étudiants à la lecture et à l'écriture. D'autres, par l'intermédiaire de leur blogue, ont fait connaître leur talent dans une discipline donnée, ce qui a contribué à leur faire une place sur le marché de l'emploi ou dans le monde des affaires.
Certains blogues permettent aussi à un réseau précis de personnes, d'être en interaction sur des sujets qui les rejoignent réciproquement. Certains blogues ne sont aussi qu'une forme de publicité déguisée ou encore, une autre forme de forum à discussions. Autant de blogues, autant d'exemples de buts visés.
Je me questionne sur la pertinence de certains blogues et des informations qui y circulent.
Est-ce qu'à partir du moment où nous prenons connaissance d'un texte publié sur Internet et dans le cas présent, sur les blogues, nous y accordons de la crédibilité, sans nous questionner sur les sources et la véracité des propos ? Poussons-nous l'exercice à faire nos propres recherches d'informations sur un sujet donné, avant d'émettre un commentaire ou avant de prendre comme la «vérité» absolue, ce que nous lisons ?
Sentons-nous une certaine responsabilité à émettre nos commentaires sur un blogue ou déversons-nous nos opinions que pour satisfaire notre ego? Il y a tellement peu d'appelés dans le monde de l'édition que c'est à se demander si le fait de voir ses commentaires via un blogue ou suite à un article publié, ce n'est pas une manière de laisser aussi notre trace, de sortir de l'anonymat, sans trop d'embûches et sans exigences trop serrées de qualité.
Nous sentons-nous moins manipulés par les médias, du fait que nous pouvons prendre parole? Je n'ai pas toutes les réponses à ces questions, mais peut-être avez-vous chers blogueurs, votre avis sur le sujet. Avis que vous prendrez peut-être la peine de partager.
De mon côté, je me commets à travers divers commentaires que je rédige, suite à des articles dans le VOIR et en réaction à certains sujets sur le blogue de monsieur Caron. Probablement mon besoin de prendre parole et de laisser une certaine trace, même si elle doit être bien éphémère.
Carole Girard