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Au nom du Père et du peuple… (suite)

Comment peut-on affirmer être en faveur de la laïcité de l'État, et tout à la fois soutenir que:

"(…) il nous semble anormal, contre-productif, voire contradictoire de prôner la séparation de ces deux pouvoirs [l'État et l'Église], appelés tous deux à rechercher le bien d'une seule et même population. La collaboration entre l'Église et l'État porte tout le poids de l'histoire et tient de la nature humaine. (…)
La séparation d'ailleurs ne peut être qu'artificielle, car fondamentalement le citoyen et le croyant sont un seul et même individu. Moi, le maire de Saguenay, comme le maire de Ville de Laval, violons-nous la laïcité, lorsque, conscients que nous sommes toujours dépendants de notre Dieu, nous le prions avant d'entamer un travail de discernement pour le bien de nos citoyens?
"
(source: mémoire sur les accommodements raisonnables présenté par la Ville de Saguenay à la Commission Bouchard-Taylor, p.48-49.)

La question n'est pas de savoir si un élu a le droit de prier ou non, mais plutôt où, et quand le faire. Difficile, parfois, de faire abstraction de soi dans le cadre de fonctions officielles, n'est-ce pas? Mais je ne crois pas que ce soit impossible. Les journalistes des grands médias d'information arrivent à être objectifs à longueur d'année. On n'en demande pas autant aux élus. Seulement d'être moins démonstratifs dans le cadre de leurs fonctions officielles. Car on se souviendra que celui qui est élu ne représente pas seulement "la majorité des citoyens", mais TOUTE la population. Même les "25" qui peut-être ne sont pas d'accord avec eux.