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Critique: Daniel Boucher (ou plutôt, le public de Boucher)

 

Tout y était pour un show parfait. S'amusant d'un lapsus échappé par le présentateur en début de soirée – qui souhaitait un bon show avec Daniel Bélanger – Boucher a commencé le spectacle avec quelques notes de Les Insomniaques s'amusent, ce qui a eu le don de commencer la soirée sur un éclat de rire généralisé.

Toutefois, pendant la soirée, j'ai eu l'impression que quelque chose n'allait pas. Et ce n'était pas la faute de ce pauvre Boucher qui donnait tout ce qu'il avait.

Le problème (qui n'en est pas un en soi, mais qui l'est devenu hier soir), c'est que le chanteur est réputé pour entretenir un dialogue avec les gens du public. Alors il y en a deux ou trois qui ont réussi à miner la bonne humeur de la soirée, se donnant droit à leur quinze minutes de gloire… Disons que les commentaires fusant de la salle n'étaient pas toujours brillants, au grand dam' du chanteur qui feignait de les ignorer ou qui se débrouillait pour en détourner l'attention.

Ce différend entre la scène et la salle a franchement nuit au déroulement de la soirée. Ce pauvre diable de Boucher avait l'air de se sentir incompris, tout simplement. Ses succès ont bien été portés par la foule, mais les gens avaient-ils entendu son propos? Vous savez, des milliers de gens ont déjà répété avec ferveur des psaumes en latin sans jamais en comprendre un traître mot. Je crois que c'est le poète en lui qui n'a pas trouvé satisfaction. À deux ou trois reprises, il s'est même demandé si tout le monde n'avait pas un peu trop mangé…

Il a toutefois tenu le coup, montrant une imparable maîtrise de son matériel. J'avoue que j'ai été inquiet jusqu'à la fin dans l'expectative de ne pas pouvoir entendre sa version de la chanson de Leclerc, Le Chant du patriote. Heureusement, elle m'a été servie en rappel… Merci, Boucher.

Dans quelques heures, Boucher reprend la scène de l'Opéra. Je lui souhaite une meilleure réponse du public. Pour ceux qui iraient le rejoindre, les meilleures places sont définitivement à l'avant. Avec les serveuses qui ratissent sans arrêt la salle en quête de profit, et avec le son de la machine Interac, les distractions sont nombreuses à l'arrière. Il semble que ce soit un compromis à faire…