Sur son blogue intitulé Les clapotis d'un yoyo, Dario Larouche (metteur en scène) soulève une question tordue – tout à la fois amusante et pertinente:
"Et pourquoi ne pas créer un mythe autour d'un spectacle que personne ne verrait? Un happening théâtral éphémère… mais tellement documenté que tous aurait l'impression de le connaître!"
C'est une question qui me turlupine depuis un bon bout de temps. Il me semble que ça a dû être fait, déjà. De mémoire, je n'ai pas de référence. Au théâtre, peut-être est-ce difficile à soutenir. (Quoique, en y pensant bien, n'est-ce pas justement la structure même de En attendant Godot, de Samuel Beckett?)
Mais en arts visuels ou relationnel, il est clair qu'on s'en va vers un tel événement. Au nombre d'artistes ayant pris d'assaut l'espace publicitaire, créant des publicités qui se suffisent à elles-mêmes, si ce n'est déjà fait, ça se jouera bientôt.
Il y avait eu, aussi, une exposition au Lobe où un collectif d'artistes (Gennaro de Pasquale et Sébastien Lapointe) avait créé un brand inutile (je ne me souviens plus du nom exact de la marque, mais l'exposition s'intitulait Soap Method) et avaient créé des objets à vendre frappés de ce sceau. Ainsi, une compagnie inexistante vendait du matériel de promotion.
Quelqu'un m'a même lancé un jour une hypothèse plutôt loufoque… Ne serait-il pas assez comique d'apprendre un jour qu'au fond, Claude Vorhilon (dit Raël) n'est qu'un artiste de la performance qui étire un peu la sauce? Il deviendrait probablement un génie du genre – quoi qu'il soit déjà considéré comme un génie, mais ça, c'est une autre histoire.