Il y a cette nouvelle publicité des castors de Bell, vous l'avez vue? L'un des castors est tout heureux de savoir qu'il y a une vidéo de lui sur youtube ("Y'a un vidéo de moi sur youtube!"), que son fidèle ami aux dents proéminentes a téléchargé sur son cellulaire. La vidéo en question le montre, pratiquement la couche aux fesses, qui s'extasie devant son nouveau cadeau (évidemment, un cellulaire).
-
1er constat
Bin oui, donnez des cellulaires à vos enfants, ils ont besoin de ça. C'est tout ce que ça prend pour qu'ils soient heureux. Et les vendeurs les plus baveux en rajouteront: vous pourrez les rejoindre en tout temps, ils seront plus en sécurité – avec tous ces prédateurs qui courent les rues, vous savez…
-
2e constat
Presque aussi tragique: c'est une vidéo, pas un vidéo. Alors soit on a fait une erreur, malgré la somme astronomique qui a dû être investie dans cette publicité; soit on a eu conscience que c'était une erreur, mais c'était tout de même moins gênant que de les faire parler comme du monde. Dans un cas comme dans l'autre, c'est pas très reluisant. Quand c'est rendu qu'il faut cautionner une erreur pour vendre…
Maintenant, il y a cette autre publicité (je crois que c'est Fido) qui montre un gars au bureau, avec sa blonde qui veut lui "montrer quelque chose". Le premier réflexe du bon diable aura été de croire que la belle – difficile de dire le contraire, elle est effectivement très jolie – allait s'effeuiller. On connait la suite, elle voulait lui montrer qu'elle avait abîmé passablement la belle voiture du pauvre type.
-
1er constat
La compagnie sait que le nouveau bidule servira de transit pour des images érotiques, voire pornographiques. Elle joue même là-dessus pour aller se chercher une clientèle.
-
2e constat
Si on met ça en parallèle avec les efforts de la première compagnie qui encourage à donner des cellulaires aux enfants, c'est pas jojo. Il ne faut pas se demander d'où vient l'hypersexualisation des jeunes. Car maintenant que de plus en plus de parents sont à l'affût quant à ce qui transige par les ordinateurs personnels auxquels ont accès leur enfant, ce dernier pourra se servir de son cellulaire, au moment qu'il trouvera opportun et à l'endroit qu'il aura choisi, pour se découvrir une sexualité en format porte-feuille.
Et dire qu'en plus, la société censure encore des artistes qui dénoncent le problème.