J'ai assisté hier à cette portion du projet Transity.
Rappelons d'abord la teneur de ce projet. C'est le cadre de Transity qui a permis à un collectif québécois (La Chassepinte, avec Guylaine Rivard, Dany Lefrançois et Sara Moisan) de croiser le fer avec une compagnie italienne lors de la production de deux textes, un québécois (Kiwi, de Daniel Danis) et un italien (Le Témoin).
Je ne peux comparer avec la production italienne, à laquelle je n'ai pas pu assister. Mais le Kiwi québécois était la riche héritière de cette ingénieuse simplicité à laquelle nous ont habitués les Guylaine Rivard (Théâtre CRI, entre autres avec son Gargantua) et Dany Lefrançois (La Tortue Noire, avec entre autres son Petit chaperon rouge en huit minutes ralenties).
Le théâtre d'objet se déploie sur la table d'une vente de garage, riche source d'inspiration pour les deux adolescents incarnés par Lefrançois et Sara Moisan qui verront leur tragique destin joué dans une mise en abyme à la fois riche et schyzophrénique. Le texte, particulièrement sombre – violence, prostitution, abandon, corruption – dérange, ce pour quoi Danis est passé maître. La Chassepinte lui rend hommage de belle façon.
N'eut été de l'endroit où avait lieu la diffusion, le spectacle aurait pu être encore plus percutant. Le chapiteau non chauffé (ou pas assez?) ne permettait pas de bien voir ce qui se passait sous la table, et le stationnement, dont la grille avait été laissée ouverte, laissait passer des voitures qui nous empêchaient de bien entendre… Dommage qu'on n'y ait pas pensé.
Pour ceux qui voudraient tenter le coup, quelqu'un dans la salle m'a dit que le Kiwi italien était encore meilleur… Je ne sais ce que ça vaut, je vous le vends aux prix que je l'ai eu.
(Ce billet a été commandité par belle-maman qui a bien voulu s'occuper des enfants pendant que mon amoureuse et moi désertions le camp…)