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Les coulisses du Plateau

Suite à mon billet sur l'expérience que j'ai eue du Plateau, quelques internautes m'ont reproché de me laisser aller à des clichés gros comme ça.

Et si le Plateau c'était vraiment ça? Ça ne vous est jamais venu à l'idée? Ce n'est pas parce que j'ai de bons copains (et des collègues en or, faut avouer) qui vivent sur le Plateau que je vais me laisser aller à quelque masturbation vaine sur une expérience qui n'a pas été jouissive outre mesure.

Je n'ai rien inventé. La vie de ruelle ne m'excite pas. Les poubelles, la femme qui quête, la file à la SAQ, la vendeuse menteuse, les peaux de vaches, les bouquineries spécialisées. Tout était entre deux ou trois coins de rues. Les clichés, je les ai cueillis là où ils étaient. Un peu comme les cueilleurs de bleuets qui se promènent avec leur peigne immense, vous savez? Ah non, peut-être pas. C'est trop creux par chez nous.

N'empêche, Saint-Denis/Mont-Royal, c'est justement le carrefour des lieux communs. Mais si quelqu'un a pensé que je m'en plaignais, c'est qu'il s'est foutu le doigt dans l'oeil. C'est correct comme ça. Pour le spectacle, c'est parfait. Et j'ai d'ailleurs découvert ce petit bar de sous-sol qui crachait son jazz jusque dans la rue, fort sympathique. Des types à chapeau m'ont invité à les rejoindre. Une prochaine fois, sans doute. Mais merci les gars.

Je continue de dire que j'aime Montréal (sus aux anti-métropolistes hyperrégionalistes qui militent dans la région) autant que je la déteste (sus aux urbains branchés qui alimentent une expérience très sélective de leur environnement).

Je vais à Montréal entre 5 et 10 fois par année. C'est pas bon pour l'environnement, mais ce l'est pour le moral. Chaque fois je remarque la même chose. Quand on sait par où passer, c'est particulièrement beau. Si on se permet quelque détour, on a l'impression d'être dans cette bédé des Cités obscures où le personnage principal découvre une ville façade: lorsqu'il fouille, il arrive derrière le décor.

J'aime le spectacle. J'aime le décor. Pas les coulisses.