Table ronde avec les chefs

Que nous ont concocté les chefs de partis ce soir? Bienvenue au débat des chefs tel que vécu dans l’univers étrange de ma tête.

J’avais déjà abordé un tel menu lors du débat aux élections fédérales, et comme j’avais eu les réactions de plusieurs affamées, je réitère l’expérience, cette fois à saveur culinaire. Évidemment, à prendre avec un grain de sel… (et vous pouvez ajouter le vôtre dans la soupe, évidemment!)

La table d’hôte n’est pas encore mise, on verra bientôt à combien de services on aura droit. Qui nous servira de la crêpe? Qui du soufflé? Qui du pâté chinois? Tout ce dont on est sûr, c’est que François David (Québec Solidaire) pique-niquera pendant que les trois autres seront à la grande table. Et le type du Parti Vert? J’imagine qu’il doit demander l’aumône au carrefour des idées, virage à droite au feu vert…

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1. Françoise David avait prévu se mettre à table à 19h45 (www.francoisedavid.com). L’assiette est encore vide. J’espère que la cuisinière n’a pas lâché. Des fois, la technologie…

2. Ça y est, on s'est mis à table. Pauline a choisi une toilette d'une sobriété remarquable. Sobriété sonne comme soubrette. Mais pas dans son cas.

3. Bureau annonce qu'il commencera par la droite pour présenter tout le monde. Il a commencé par Jean Charest… Étrange, quand même. Il faut dire qu'il aurait difficilement pu commencer par la gauche.

4. L'écho est particulièrement dérangeant. À moins que ce ne soit les cris de mon fils qui est fâché de me voir travailler ce soir…

5. Toujours rien pour le pique-nique des solidaires.

6. Charest veut un gouvernement de stabilité. Sans doute qu'il est du genre à toujours commander la même chose au resto.

7. Ah, voilà. 20h9, le party est pogné au pique-nique des solidaires.

8. Finalement, on remâche tout ce qui a déjà été dit pendant la campagne. Comme si ça devenait appétissant parce qu'on était tous attablés autour. Charest qui remet ça pour ses médecins de 70 ans.

9. Tiens, je viens de me rendre compte que le service ne se fait pas tout seul non plus au pique-nique, malgré ce qu'on dit sur le site des solidaires. Il faut actualiser aussi pour lire ses billets. NB: Ses petits encas offrent de drôles de surprises.

10. Ça y est. Charest s'impose. C'est comme ce beau-frère qui prend toute la place lors des partys de famille.

11. 10 fois que Marois dit "Monsieur Charest". Ça y est, elle aura l'air de radoter.

12. Il est habile, le beau-frère, quand même. Il varge sur Pauline en enguirlandant Mario.

13. Mario, quand il parle, ne regarde pas son interlocuteur. J'ai cette impression qu'il va repartir avec les oreilles molles.

14. Charest vient de dire "Il faut investir dans les gangs de rues, on l'a fait." Tu parles d'une place pour investir!

15. Marois vient de dire "Saguenay – Lac-Saint-Jean". J'imagine que c'est pour montrer qu'elle se préoccupe de la région qui est en train de lui glisser entre les doigts. Elle a de la gueule, tiens, quand elle ne fait pas que dire un texte appris. C'est comme de se rendre compte que finalement, matante est plus hot qu'on pensait. Elle a du vécu…

16. Je ne sais pas si je suis le seul à qui ça arrive, mais le pique-nique est en train de tomber à l'eau. Il y a une serveuse automate qui nous sert le même damné sandwich pas d'croûte depuis 20h36.

17. Bureau en a plein les tiroirs. Définitivement.

18. Mario vient de compter un point, là, en demandant le montant exact de la dette à Charest – qui ne s'est trompé que d'une vingtaine de milliards…

19. Il me semble que la réunion du combat des chefs fédéral était moins bordélique que ce soir, et pourtant ils étaient cinq. Ce soir, c'est comme ces soupers de famille où tout le monde a pris un verre de trop et qu'on se met à parler trop fort et tous en même temps.

20. "Une chance qu'il a son droit de parole, Mario, parce qu'on l'entendrait pas beaucoup", lance mon amoureuse du fond de la cuisine. Hé! Hé! Je t'aime quand t'es bitch, mon amour.

21. IIISsshshhh. La Réforme de l'éducation était basée sur de mauvaises valeurs? Freinet doit se retourner dans sa tombe. Sacré Mario.

22. Tiens, la pluie a cessé au pique-nique des solidaires. Je vais voir s'ils ont mangé quelque chose de bon. Oh-là. C'est qu'elle n'a pas arrêté depuis que le site a planté. Je relirai ça plus tard, je suis en train de manquer la dernière escarmouche. Qui a craché dans le verre de qui? Ah, tiens, ils n'ont même pas de verre d'eau…

23. "Il est en train de dire qu'il va diplomer tout le monde?!!!", de quelque part entre le salon et la cuisine. Décidément, elle en veut à Mario…

24. "Contrairement à madame Marois, je n'inventerai pas des programmes au pupitre ici…", dixit Mario. C'est vrai qu'elle a eu l'air d'improviser, mais c'était un coup de fleuret particulièrement bien placé.

25. Mario commence à jouer au clown. Un autre beau-frère dans le décor qui se vautre dans la fanfaronade.

26. Tiens, le site de QS est encore planté. On a perdu toute la belle mise en page. Faut croire qu'il y a du monde pour le pique-nique…

27. "Vous pouvez vous parler, vous regarder, même…", dit Bureau. Message qui semble directement adressé à Mario. Il est le seul qui ne regarde pas les autres dans les yeux. (D'ailleurs, il continue de se regarder les mains).

28. Bordel. J'espère que je ne fais pas autant de fautes de français que Françoise David dans ses réactions. (J'en ai fait tout de même un peu. Désolé si je vous ai crevé les yeux…)

29. Une chance que Bureau n'est pas président d'assemblée. Il a de la difficulté à en gérer trois du coup… Trois fauves.

30. "Moi je pense qu'on peut faire plus d'une chose en même temps", affirme Pauline. Et mon amoureuse de s'écrier "Bin non! c'est un homme!" Cheap shot. Contrairement à toutes les attentes, le premier commentaire sexiste n'aura pas été adressé à Pauline…

31. Eh bin, finalement, ils ont un verre d'eau. Ça ne change rien, je sais.

32. Le projet de société de Mario: rebâtir nos écoles. Ce n'est pas un peu réducteur? Et c'est ça qu'on fait pour la génération X (qui n'est plus à l'école, sauf exception…). Quand on n'écoute pas les questions, on fait des contorsions au point de se mettre un pied dans la bouche en se passant la jambe autour du cou.

33. Mario vient d'imiter une anguille. Faudra que quelqu'un mette ça sur YouTube. Si vous êtes capables, faites signe.

34. Madame David marque un point. On a occulté le thème de l'environnement… Faudra sans doute militer pour que les petits partis puissent prendre la parole au cours d'un prochain débat. La seule présence du Parti Vert aurait obligé quelques détours de ce côté.

35. Bon, les ex qui s'invitent pour souper…

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Discours de Madame Marois:

1. Elle n'a pas eu conscience qu'il y avait cacophonie? Oh-oh. On a un problème. C'est vrai qu'elle était dans le bain, la madame.

2. Elle a l'air d'une jeannette qui a réussi à vendre ses barres de chocolat.

3. Ouf, c'est vrai que ce n'est pas facile, l'anglais.

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Discours de Monsieur Dumont:

1. "L'objectif premier numéro 1". Ouch, ça c'est prioritaire.

2. Il a raison de mettre l'accent sur le fait que Charest n'a pas su évaluer la dette. Pour quelqu'un qui affirme que l'économie est une priorité, le chef du PLQ s'est royalement planté là-dessus.

3. Difficile de trouver une troisième question pour le chef de l'ADQ en français… C'est de mauvaise augure quand les journalistes ne s'impliquent pas plus.

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Discours de Monsieur Charest:

1. Il se plaint que lorsque les deux autres s'entretenaient entre eux, ils s'attaquaient à lui. Au point 12 de mes élucubrations, j'avais pourtant remarqué qu'il ne donnait pas sa place à ce sujet: "Il est habile, le beau-frère, quand même. Il varge sur Pauline en enguirlandant Mario."

2. Charest sous-estime l'importance du fait que Pauline est une femme. Il a beau nier que ça influencera le vote, plusieurs n'en feront pas abstractions. Il est toutefois trop tôt pour savoir qui en bénéficiera, n'en déplaise aux bien-pensants qui croient que le sexisme n'existe plus.

3. La cible de toutes les attaques. Oui, bon. Tant que ça?

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Françoise David

1. Je l'ai déjà mentionné, mais elle a raison de dire qu'on n'a pas abordé la question de l'environnement.

2. "Chacun blastait l'autre". Juste pour avoir utilisé ce mot-là, elle mériterait mon vote. Vous ne pensez pas?

3. Elle a pas tort non plus pour la question autochtone lorsqu'elle dit que Mario Dumont s'est planté en ne relatant que les problèmes de contrebande de cigarette. Évidemment, elle a le beau jeu. Elle a beau promettre tous les bonbons du monde, on se demande bien où elle trouvera le sucre pour tout ça.

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Guy Rainville

1. Tiens, il est là? Pour ceux qui ne le savaient pas, c'est le chef du Parti Vert.

2. Ça y est. On lui donne la parole, et il alimente le cynisme. (Bon, peut-être que j'aurai eu l'air cynique, moi aussi, ce soir. Mais je crois à l'importance de voter, et je vous encourage à le faire.)

3. Et il est parti aussi vert et aussi vite qu'il est venu.

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Le format

C'était particulière difficile, comme le dit Vincent Marissal. C'est encore mieux que les débats où l'on est planté derrière des lutrins. Mais je suis curieux de tâter les statistiques à propos de l'écoute. Ça a dû zapper assez vite.

Surtout, Bureau l'a échappé. Comme le commentait Monsieur Bégin pendant l'écriture en direct de ce billet, Jean Charest y était pour quelque chose. Il s'est montré suffisant et l'a obligé à écraser. À l'opposé, Pauline Marois avait l'air de le supplier de faire quelque chose, alors qu'il semblait particulièrement impuissant.

On parle de format. On a dit à quel point les règles étaient cette fois plus nombreuses que lors du dernier débat fédéral… Mais de la part du public, elles étaient inconnues. Et parfois, on se demandait si elles avaient été dictées au participant. Soit elles étaient trop nombreuses. Soit elles étaient mal comprises. Soit elles étaient bafouées, purement et simplement.

Je n'ai pas été ébloui.

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Format WEB

Parlant de format, il faut avouer que l'initiative de Québec solidaire de commenter en direct le débat était une belle expérimentation. Au-delà des quelques ratés qui ont eu lieu pendant la soirée, technologiquement parlant, c'est une belle façon pour le parti de faire parler de lui. Et surtout, c'est une belle façon de jouer dans les marges d'un système qui ne lui donne pas de chance.

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Question bouffe

Après coup, je pense que:

• La crêpe revient à Jean Charest
• Le soufflé revient à Pauline Marois
• Le pâté chinois revient à Mario Dumont
• Le petit sandwich pas de croûte revient à Françoise David
• Le jello à la lime revient à Guy Rainville 

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Question vote 

Maintenant, est-ce que les gens iront voter?