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Voter du bon bord?

C'est en bonne partie cet argument – celui de voter du bon bord – qui avait permis le retour de Jean-Pierre Blackburn (Parti Conservateur, qui avait déjà été élu sous Brian Mulroney) sur la scène politique fédérale dans Jonquière-Alma. C'est le même argument qui a servi Denis Lebel (Parti Conservateur) lorsqu'il s'est présenté aux partielles dans Roberval-Lac-Saint-Jean, 11 mois avant les dernières élections générales fédérales – qu'il a aussi remportées. D'ailleurs, la région a été servie puisque les deux ont été nommés ministres dans le cabinet Harper.

Est-ce que cela aura poussé les gens de la région à "voter du bon bord" aussi pour les élections provinciales? À moins d'un revirement majeur au niveau provincial le 8 décembre, les sondages régionaux indiquent le contraire: les cinq comtés semblent déjà empoignés par une forte mainmise péquiste; à condition que la tendance se maintienne, toute la région sera acquise aux souverainistes, même si l'option de la souveraineté est moins populaire que jamais auprès de l'électorat.

Alors que s'est-il passé? Hypothèse: est-ce que la crise parlementaire fédérale aurait pu avoir une influence sur le vote de la région? Car on a bien beau avoir deux ministres au fédéral, s'ils ne peuvent pas porter la voix du Québec dans le caucus conservateur à cause de l'intransigence de leur chef, ou même au Parlement d'Ottawa si leur gouvernement est renversé, on n'est pas plus avancés. Voter du bon bord est moins évident que ce le fut sous Duplessis. Même si dans les faits, au fédéral, avec la prorogation on n'est pas loin de la loi du cadenas…

Donc, s'il est difficile de savoir quel est le bon bord, mieux vaudrait voter avec ses tripes?