Je voudrais bien qu'on m'explique. C'est sans doute parce que je n'ai pas d'études en science politique ou en économie, mais je n'arrive pas à bien cerner… Dans tous les médias on dénonce le protectionnisme qui faisait partie du plan Obama en disant que c'est DANGEREUX. On pourrait m'expliquer?
Au Québec, il y a des mesures protectionnistes – on n'a qu'à parler de culture… Plusieurs commerces se targuent d'ailleurs de vendre des produits québécois – même Wal-Mart s'y est mis, sans expliquer tous les sacrifices que le grossiste demande aux producteurs pour mettre leur produit sur ses tablettes. J'avais même appris, il me semble, probablement dans un cours d'histoire ou quelque chose du genre, qu'au temps des Patriotes, le protectionnisme avait permis aux Canadiens-français de survivre, économiquement et culturellement parlant, en favorisant l'étoffe du pays, la laine, les pipes de plâtre, etc.
Au Saguenay – Lac-Saint-Jean, le protectionnisme est même une attitude très, très marquée. Au niveau municipal, je sais que beaucoup d'achats sont faits dans ce sens – quand ce n'est pas le cas, l'administration se le fait dire. Et il y a cette politique d'achat local qui est très répandue dans la population – pas exclusive, mais tout de même très présente.
Il me semble que c'est non seulement un bel encouragement pour l'économie locale, mais aussi une mesure particulièrement écologique. Pour ma part, quand j'achète de l'agneau ou du boeuf, même des vêtements quand c'est possible, bref, un peu tout, quand j'ai le choix, je préfère toujours payer un peu plus cher pour avoir quelque chose qui vient de la région, ou au moins du Québec. Quand on sait d'où ça vient, c'est toujours un peu plus rassurant.
Suis-je en train de décrisser toute l'économie? Est-ce que c'est de ma faute, ce qui est en train de se produire???
Le protectionnisme en effet est abusivement dénoncé.
On en fait un culte comme on a fait un culte de la mondialisation à tous prix, sans frein (lire sans réglementation) et sans fin (lire Francis Fukoyama).
Bref, le « danger » du protectionnisme est aussi périlleux que le salto arrière d’un excellent patineur artistique : c’est une affaire de talent politique.
Si un adepte du libre-échangisme pouvait nous expliquer les limites ACTUELLES du commerce entre le Canada, les États-Unis et le Mexique en plus de nous dire HONNÊTEMENT ce qui ne sert pas les intérêts des moins bien nantis de chacun de ses pays, on pourrait peut-être avoir le début d’une amorce de discussion démocratique.
En attendant, la propagande capitaliste continue malgré la débande tout aussi peu pointillée et pointilleuse des marchés boursiers qui marchent sur le monde comme les tanks ont jadis roulé sur le « printemps de Prague » et la place de la paix céleste en 1989, en Chine.
Bref, non, monsieur Caron, le Royaume du Saguenay n’est pas fautif de faire preuve de « protectionisme ».
Think global, act local, on le fait ICI aussi en Montérégie.
Merci pour ce billet !
Le protectionnisme, ce n’est pas d’empêcher monsieur et madame tout-le-monde d’acheter un produit local, mais plutôt d’empêcher les différents gouvernements d’exiger des frais de douanes excessifs pour les produits qui nous viennnent de l’étranger les rendant du même coup prohibitifs, donc non compétitifs. Lorsque la Chine populaire a ouvert son marché, tous nos industriels et manufacturiers ont applaudis, parce que cela représentait plus d’un milliard de nouveaux consommateurs pouvant potentiellement acheter nos produits.
Présentement 80% de nos exportations s’en vont aux États-Unis et si les américains cessaient de les acheter à cause d’une surtaxe gouvernementale américaine, le chômage qui en résulterait ici serait catastrophique. Notre population est trop peu nombreuse et notre capacité de production trop grande, alors ça prend des marchés d’exportation: le marché global est merveilleux dans ce cas. La grosse erreur est de mettre « tous nos oeufs dans le même panier »: c’est une expression économique qui s’applique quand on pense au 80%. J’espère avoir éclairé votre lanterne.
Ça éclaire la mienne sauf que, d’un point de vue environnemental, les coûts de transport laissent une empreinte écologique.
Think global… act local. Encore une fois.
Les tarifs douaniers n’ont pas été inventés pour rien.
Et dans protectionnisme, il y a le mot protection, non ?
Et dans le libéralisme à tout crin, il y a la liberté de marché. Pas la liberté de choisir le produit qui fait vivre le voisin au lieu de mettre en esclavage rémunéré une douzaine de chinois.