Je sais que plusieurs aimeront cette exposition présentée à Séquence. Parce que c'est toujours le cas lorsque l'art nous invite à jouer. Comme on est des adultes sérieux, on se laisse rarement aller à des amusements naïfs, et l'art, parfois, sert à ça. Mais au-delà du jeu, le travail de Catherine Béchard et Sabin Hudon aura surtout réussi à me laisser sur ma faim.
Bien sûr, les instruments présentés montrent une belle prouesse technique. Selon la façon dont on bouge les cubes, des sons différents en émaneront. Mais après avoir secoué deux de leurs dés à sons, les jeux sont faits, et on n'arrive plus à discerner autre chose qu'une cacophonie indistincte.
Évidemment, on se demande pourquoi il y a autant de ces instruments cubiques (qui de surcroit auraient pu être faits en série, si ce n'est pas le cas) dans l'espace de la galerie. Pour finalement découvrir que dans l'espace du fond, on en présente d'autres. Encore. Et c'est alors qu'on se demande quel tour on s'est fait jouer. Alors qu'il suffisait d'en secouer un pour comprendre le principe. Et d'en secouer deux pour en avoir trop entendu.
C'est le cas de le dire, tout est dans le titre: Cubes à sons/bruits/babils. Il s'agit d'une exposition ludique, très ludique, trop-juste-ludique. Bien sûr, si vous voulez vous amuser, vous y arriverez. C'est d'ailleurs à ça que je vous inviterai dans la prochaine publication de Voir Saguenay. Mais si vous cherchez autre chose dans l'art qu'un divertissement, vous frapperez probablement un mur.
Moi j'ai frappé celui du fond.