BloguesPartiellement Martel

Sous la couverture

J'ai eu droit à toutes sortes de réactions après ma dernière chronique, où je remettais en question le recours quasi systématique de différents organismes culturels et communautaires aux programmes d'employabilité comme la subvention salariale.  Ce que je trouve étrange, c'est que tellement de réactions, bonnes ou mauvaises (surtout des mauvaises), me soient parvenues (presque) exclusivement par courriel.

Nous avons ici une plateforme WEB qui permet les échanges. Si des arguments sont assez bons pour que je les lise, il sont certainement assez bons pour que nos lecteurs en aient connaissance. Si les centres d'artistes et les organismes communautaires ont de bonnes raisons de recourir aussi souvent à des subventions salariales, s'ils y sont obligés parce que les subventions au fonctionnement ne sont pas suffisantes, s'ils ont des obligations particulières qui leur coûte les yeux de la tête, qu'on le dise. Si je me trompe, qu'on le fasse savoir.  Une chronique pose une question. Si des réponses existent, il faut les mettre au jour. Pourquoi chercher à toujours régler tout ça sous la couverture?

Je n'ai pas la prétention de croire que je ne me trompe jamais. J'écris cinquante chroniques par année pour ce journal – et je ne compte pas tous ces textes que j'écris pour d'autres revues qui me demandent aussi de prendre position. Chacune de ces amorces peuvent me péter à la figure. Quand on fait mon métier, il faut apprendre à vivre avec ça. Quand je ne l'accepterai plus, je laisserai tomber, et le monde ne s'en portera pas plus mal.

En fait, je suis surtout attristé de voir qu'on ne se sert pas des outils qui sont mis à la disposition de tous pour faire valoir ses arguments. Pourtant, il y en avait pour me clouer le bec. Je vous le jure. Cette atmosphère qui règne dans la région, ce réflexe de silence, c'est ce qui tuera la culture.

Peut-être qu'un jour j'apprendrai à me taire aussi.