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Nouveau bâillon retiré

Dans la foulée des événements touchant le dossier de la faillite du Théâtre du Saguenay et de la prise de contrôle de la diffusion de spectacles par la Ville de Saguenay, un nouveau témoignage viendra sans aucun doute alimenter le mouvement enclenché lundi dernier par la manifestation de 200 personnes bâillonnées à l'Hôtel de ville de Saguenay (voir à ce sujet La manif des bâillonnés).

Cette fois, c'est Éric Dufour, hauboïste et chef d'orchestre, ainsi qu'administrateur du dernier conseil d'administration du Théâtre du Saguenay, qui décide de briser le silence. Dans un communiqué qu'il a fait parvenir aux médias le 4 mars en matinée, il affirme avoir voté contre la déclaration de faillite (tout comme un autre administrateur) du TDS lorsque la question a été mise à l'ordre du jour d'un c.a., le 19 février dernier: 

«À la suite de pressions diverses, nous avons étés contraints en quelque sorte de changer notre vote, sous prétexte que nous serions tenus (les 2 administrateurs) responsables de la faillite, des règlements avec les créanciers, et d’un manque de gouvernance. Notre vote ne représentait pour les administrateurs en question, qu’un vote de principe. Ce faisant, le conseil d’administration passait outre ses membres.»

Dufour aurait en effet mentionné lors de la réunion la nécessité de passer par une assemblée des membres pour en venir à une telle décision.

De plus, le musicien répond aux critiques du maire Jean Tremblay, qui rendait les membres de la coopérative culturelle responsables des déboires du TDS: «Seules 3 personnes sur 9 administrateurs avaient été élues par l’assemblée des membres, les autres ayant été placés en remplacement par les anciens administrateurs, Me Mazurette ayant été proposé par M. Carol Boily. Les membres avaient perdu tout contrôle sur leur conseil qui n’a pas répondu à leurs nombreuses demandes faites en assemblée générale. Je crois à une mauvaise foi et un non-respect envers les 1256 membres en règle de la coopérative.»

Pour Dufour, la «centralisation de la diffusion par un organisme municipal» serait irrespectueuse pour le milieu artistique qui a su garder l'organisme en bonne santé pendant trente ans.