C’est connu, la frontière entre la folie et le génie est parfois fort mince. Il n’y a souvent que le temps qui puisse véritablement trancher.
Je ne sais pas si on peut véritablement parler de génie dans le cas d’Arthur Villeneuve. Franchement, je reste sceptique. J’ai toujours eu un peu de difficulté avec l’art naïf, comme d’autres alimentent des doutes devant les excès de l’art contemporain.
N’empêche, j’ai beaucoup de respect pour l’homme qu’a été Villeneuve. Parce qu’il n’a jamais flanché, a assumé ses choix, s’est respecté jusqu’au bout, a continué de peinturlurer plus ou moins joyeusement sans se préoccuper des racontars, des insultes, de toute cette connerie dont le citoyen moyen est capable. Connerie qui irritait, à raison, Madame Villeneuve et sa famille.
Cette année 2010 marque le 100e anniversaire de naissance de ce peintre naïf qui a vu son illustre maison – celle qu’il avait recouverte de fresques de toutes sortes – reconnue trésor national par le gouvernement canadien en 1993, puis déménagée entre les murs de la Pulperie, où elle peut aujourd’hui être visitée au même titre que n’importe quelle œuvre majeure trouvant son destin dans la salle d’un musée.
À prévoir le 27 août, un grand concert gratuit organisé par l’Orchestre symphonique du Saguenay – Lac-Saint-Jean pour rendre hommage au barbier devenu peintre. Symphonie pour Arthur aura lieu au pied de la petite maison blanche qui servira d’écran pour la projection de la maison de Villeneuve, permettant de la faire virtuellement renaître pour la durée de l’événement. Une œuvre inédite de Jean-Pierre Bouchard, intitulée Arthur, la peinture, trouvera sa place parmi la programmation qui sera jouée par l’orchestre.