L'humoriste Stéphane Poirier s'est donné comme défi de présenter pas moins de 26 spectacles en 31 jours. Déjà, un tel marathon relève pratiquement de la folie. Mais pour ajouter à tout cela, voilà que Poirier a organisé son itinéraire de façon à jouer dans 26 villes en ordre alphabétique. Oubliez donc une logique dans le périple outre que l'alphabet. Juste pour ça, on respectait déjà Poirier avant même son spectacle qu'il donnait hier soir à Alma.
Les plus perspicaces d'entre-vous l'aurez deviné, le spectacle étant à Alma, c'est hier qu'il débutait sa tournée De A à Z.
Devant une Boîte à Bleuets bien remplie, Poirier a donné un spectacle énergique à souhait et malgré le fait qu'il ne soit pas encore connu du grand public, il a su rapidement mettre les spectateurs dans sa poche.
Côté textes, ceux qui sont sont déjà familiers avec l'humour de Poirier ne seront guère surpris d'apprendre que nous avons eu droit à des numéros traitant d'observations du quotidien. Là où Poirier excelle particulièrement, c'est dans la livraison de son matériel. Il faut l'avouer, le gars mange de la scène.
Parmi les monologues à surveiller durant cette tournée de A à Z, le numéro à propos d'une société où nous aurions tous un permis de tuer une seule fois est tout à fait hilarant. Le passage où l'humoriste traite de l'habitude qu'ont ses collègues de donner dans les personnages caricaturaux est très audacieux et grande surprise, le passage obligé du numéro à saveur musical est étonnament très amusant.
On pourra reprocher à Poirier quelques faiblesses concernant l'ordre des numéros mais on excuse ce choix étant donné la fin du spectacle qui justifie les moyens. Il faudra voir le spectacle dans une des autres 25 villes afin de savoir pourquoi.
Bref, De A à Z est un premier one-man show efficace en toute simplicité où l'on ne se prend pas la tête, toutefois, cela n'empêche pas qu'il y ait une belle part de génie dans ce constat du ridicule qui meuble notre quotidien.