Salut à toi brigade anti-émeute du SPVM!
Dis-moi, qu’est-ce qui te fait peur? Parce que visiblement, on ne se fera pas de cachettes, à voir tes agissements lors de la manifestation du 7 mars 2012, tu as affiché tous les symptômes de quelqu’un qui a la chienne.
Pour être bien franc avec toi, je ne comprends pas du tout ce qui a bien pu se passer. C’est vrai, je n’étais pas là. En fait, je suis à plus de cinq heures de char de Montréal et disons que dans les circonstances actuelles, ça m’arrange un peu. Je me sens en sécurité.
Ça reste que logiquement, je ne vois vraiment pas ce qui t’a tant terrorisé pour que tu en viennes à pitcher des grenades assourdissantes dans un tas d’étudiants. On ne parle pas ici d’une gang de colons sur la brosse qui sont fâchés parce que Metallica pis Guns n’ Roses ont annulé un show. Je te le rappelle, on parle d’un groupe de jeunes qui étudient et qui aspirent à une cause somme toute noble. Maintenant, que l’on soit d’accord ou non avec leurs revendications, ne me dis pas qu’ils sont épeurants. Ce ne sont pas des ninjas. Ce n’est pas une milice non plus.
À ce que je sache, aucun d’entre-eux est un expert dans l’art de tuer à mains nues. Dans le pire des cas, ils ont des notions en sociologie ou en algèbre. Corrige-moi si je me trompe, mais tu as beau rassembler 500 personnes qui maîtrisent le calcul différentiel, ce n’est pas parce qu’ils hurlent des équations que ta vie et celles des citoyens seront menacés. T’as même pas besoin de tes maths 436 pour comprendre ça.
En tout cas, la prochaine fois qu’il y aura une manif, au lieu de fesser sur le monde pour qu’ils se dispersent, amène dix grosses caisses de son pis fais jouer dans le tapis un greatest hits de Nickelback. Tu vas voir que ça sera pas long que la place va être désertée.
Hier, quand je suis sortie du cinéma et que je me suis dirigée vers Berri (On a pris une longue marche. Mettons) On s’est retrouvés face à face avec l’anti-émeute qui patrouillait une rue vide… Marche 4-5 rues encore vers l’est, même chose. Encore aujourd’hui, en sortant du bureau, au métro Place-des-Arts, 4 policiers se promenaient sur le quai (pratiquement vide) avec leurs matraques de 3 pieds de long sorties, prêts à réagir…
Wow.
Tu trouverais pas ça intimidant, toi? Et je ne faisais pas partie de la manif, alors j’ose même pas imaginer comment les étudiants se sont senti et comment ils ont réagi face à ça, quand ils ont commencé à se faire barouetter hier. Je trouve désolante la réaction exagérée des policiers, qui, comme tu l’as si bien dit, ont sûrement eu la chienne de leur vie et ont réagi comme tout humain qui se sent menacé; par la violence.
Les plus etonnant c’est qu’on peut lire des commentaires du type sur le site du devoir …
« À mon sens, lorsqu’on endosse l’organisation d’un événement sur la place publique, on en endosse également les conséquences »
« Le SPVM est là pour protéger l’ensemble des citoyens et non pour plaire à une minorité d’enfants gâtés. »
J’ai toujours l’impression que ces gens sont entrain d’avoir un plaisir solitaire ( attention ca rend sourd il parait ) … allez policiers .. frappez … rentrez dans le tas de ces etudiants paresseux …
—
J’a appriori une bonne vision du travail policier et du role, je sais pas l’image du policier de quartier qu aide la vieille dame a traverser la rue … mais avec les cas dans les dernieres annees on pourrait avoir l’impression que pour certains policiers
frapper des jeunes … des universitaires … des itinerants ou des gens avec des problemes de sante mentale … ca semble toujours plus facile qu’un motard …
on leur sort probablement du monsieurs ici … je pourrais verifier votre moto monsieurs.lesgrosbrasquipeuventtetaper … on donne probablement du svp ici et la … attention la tete monsieurs.attendpasquejetepogne …
Mais des jeunes etudiants … on sort le poivre ( ca me rappelle un sommet a vancouver ou le policier encore l’image en memoire y allait a grande deploiment ) ou le baton … dans des recents video concernant la greve on peut aussi voir ce qui semble de la brutalite policiere et on en vient a se demander comment on fait la selection.
Le plus fabuleux c’est que les jeunes on semble toujours pouvoir les mettres 10-15 dans une cellule comme au sommet de Toronto … sans trop trop de formalites …
Et pendant ce temps pour un ex ministre qui frauderait ( toute ressemblance avec la realite est fortuite ….) … on lui ferait du monsieur … l’enquete durerait des mois, trainerait probablement sur le bureaux du directeur des poursuite criminel nomme par le meme gouvernement … et puis un jour on lui demanderait peut etre est-ce que cette date fait votre affaire m.chose … non … celle la peut etre
… on aurait besoin svp de vous rencontrer … et puis la suite on attend …
J’ai l’impression d’un systeme a deux vitesse …
On dira jamais à quel point le calcul différentiel peut faire peur aux non-initiés.
Très bon texte! PS es-tu le même Joël Martel que dans les Joe Boca? Si oui, ça fait ma journée!!
Les étudiants ont une cause noble
mais ils doivent apprendre à manifester convenablement:
les improvisations, les boules de neiges, les débordements
les pertes de contrôle… ça ne fonctionne pas et c’est condamnable!
Les leaders doivent condamner ces gestes, s’ils veulent l’opinion publique de leur côté…
Le SPVM on chiale contre, mais quand on en a besoin
on est dont content qu’ils arrivent!
dans ce cas-ci , l’opinion publique, telle que le démontre ce texte de Joël(au côté de dizaine d’autres), semble bel et bien trouver que les balles de neige on ne peut pas tout à fait appeler ça un débordement … auquel cas, il faudrait enfermer bien des enfants…que même sans bouclier, ça ne fait pas très mal, et que d’y répondre à coup de matraque, poivre, bombe assourdissante, c’est un peu démesuré… on peut même dire condamnable…. ça fait du bien de voir que l’opinion publique voit claire, justement. enfin. Poursuivez étudiant.es! Nous sommes avec vous!, Pour une éducation gratuite! Pour une société qui valorise et respecte la connaissance et pas que l’entreprise et le profit! Que les gens manifestent leur colère! et qu’on se le dise, il n’y a pas de communication ici avec le gouvernement, il y a rapport de force.
je suis d’accord avec toi, strongerthanhate. franchement! oser lancer une boule de neige à un policier. tout-à-fait condamnable!
mais c’est pas tout, j’ai même vu un étudiant qui tutoyait une police, un autre qui n’a pas enlevé sa casquette au passage d’une patrouille et même un autre qui ne rampait pas à plat ventre devant les gendarmes! incroyable le culot de ces malfrats!
Je cite ce texte d’une jeune femme: » J’ai vu des gens essayer d’allumer des chandelles dans le vent de mars. Les pieds qui glissent sur la glace de début de printemps québécois, à essayer de faire une vigile pour réfléchir ensemble à l’attaque policière que leurs confrères militants avaient subi dans la journée. Pour penser aussi au gars qui était à l’hôpital en ce moment même avec l’œil crevé parce qu’il avait reçu une grenade assourdissante dans la face. On voulait être ensemble pour pouvoir être épaule à épaule dans le froid, pour se demander un peu qu’est-ce qui nous tombait sur la tête, comment et quand est-ce que nous avions commencé à avoir l’impression d’être en guerre civile. Quand et comment était-ce donc arrivé qu’on en vienne à manifester devant des hordes de policiers armés jusqu’aux dents, en se demandant combien de nos amis étaient en train de se faire matraquer?
Nous qui sommes devant vous les doigts en V, nous qui ne demandons qu’à faire entendre nos voix. Nous qui ne demandons, en fait, qu’à avoir le droit de demander. Nous qui nous faisons traiter dans les journaux de « violents » et « d’agressifs », nous qui « dégénérons » en osant manifester contre la violation de nos droits les plus légitimes… Ce sont nous, les étudiants, que dans les médias ces jours-ci on cite dans les même phrases « qu’extrémistes, gauchistes, anarchistes, enfants gâtés », merde! On murmure même des « terroristes ». Fascistes, ça vous sonne aussi une cloche? Ou vous choisissez vos « istes » comme vous choisissez les droits d’une population, peut-être? « Vous avez le droit de garder le silence, sinon nous avons le droit de vous matraquer, de vous poivrer, de vous enfermer, de vous menacer. » Quelqu’un pourrait-il encore me relire la Charte des Droits et libertés de la personne?
Ce soir j’ai vu une cohorte d’une trentaine de policiers antiémeute, boucliers et matraques sorties, charger mes amis et mes camarades alors que nous nous tenions côte à côte avec nos bougies en silence. Je les ai vus débarquer, une meute entière, et nous foncer dessus sans aucune hésitation. Pas un seul moment pour juger de la situation, pour évaluer la nécessité ou le sens de leurs actions. Dans mes jambes une énergie qui grogne, celle de la peur-pour-vrai, celle qui me prend aux tripes. Les policiers m’ont écartée plus loin et c’est les yeux collés à la scène que j’ai vu mon amie, avec qui j’étais venue, figer son regard de peur en regardant de front la ligne noire leur foncer dessus. J’ai entendu les gens crier. Un gars, de derrière sa bougie, a osé demander au policier devant lui de lui expliquer ce qu’ils faisaient de mal. On lui a craché la seule réponse de la bombonne de poivre directement à son visage.
J’ai vu une vingtaine de policiers matraquer un homme en plein milieu de la rue. Vingt. Sur un. J’ai vu son visage vraisemblablement sans vie sur le pavé noir, éclairé par les lettres du Archambault. J’ai vu ses yeux grands ouverts sur le chaos, qui ne regardaient plus rien, et j’ai senti dans mon dos un frisson dégueulasse en pensant « Ils l’ont tué, hostie ! » Y’es-tu mort, le gars? Il s’est fait embarquer dans le char de police pis y’est parti, pis je suis prête à gager n’importe quoi qu’on en entendra jamais parler dans aucun journal, aucune nouvelle. Exactement comme le gars qui s’est fait shooter une balle en pleine poitrine v’là deux semaines sur Nicolet à Hochelaga. Ça vous ne dis rien, ça non plus? On en parle donc ben pas beaucoup, de ça, hein? Mais pourtant, on en parle de la violence, on en entend parler en masse même, y’en a dans toutes les manifs, ce sont encore ces maudits jeunes extrémistes qui demandent des choses incroyables comme la gratuité scolaire et autres conneries, c’est eux autres les énervés qui font du ‘grabuge’, heille ils bloquent même des ponts! Mais ceux qui frappent au visage, qui lancent des gaz lacrymogène et des grenades assourdissantes sur des foules de manifestants pacifiques, ceux qui aveuglent un type à bout portant, ceux-là on n’en parle pas.
J’ai regardé un policier dans les yeux et je lui ai demandé de ne pas faire mal à mes camarades. Il m’a répondu qu’il voulait juste me protéger. J’ai hurlé que les seules personnes qui tapaient ici étaient ses collègues à lui, pas les miens. Vous savez ce qu’il m’a répondu? Le mec il a regardé autour de lui, il a regardé tout ce que je viens de vous décrire, et il s’est tourné vers moi en me disant : « Pourquoi vous manifestez? ». Sidérée, je n’ai pu émettre comme réponse que d’autres questions : « Pourquoi nous tapez-vous dessus ? Vous voyez bien qu’on n’est pas agressifs, que personne ici ne veut de casse ? Ne pouvez-vous pas leur dire d’arrêter de nous foncer dedans ? ». Questions lancées à un homme visiblement inconfortable qui tombèrent, encore une fois, dans le silence. Tout ce qu’il a pu me dire c’est qu’on lui avait ordonné de ne pas tolérer « d’attroupements ce soir à Montréal ».
Le gars, il n’était au courant de rien. Il ne savait pas encore que quelqu’un s’était fait crever un œil par la police aujourd’hui. Il n’avait aucune idée des débordements qui avaient eu lieu. Il ne savait pas ce que nous foutions là. Il ne savait même pas ce qu’IL foutait là. Il y eu un instant où j’ai regardé autour de moi et j’ai vu la lucidité en rouge. J’ai compris que personne ici ne comprenait ce qui se passait. Personne autour de moi, que ça ne soit du côté des matraqués, ou des matraques, personne ici ne savait pourquoi. J’ai vu les policiers me regarder en se demandant bien ce qu’ils pourraient dire à la p’tite.
Il est 3h18 du matin et chers lecteurs, je ne comprends plus rien à rien. Était-ce donc un leurre ce que ma mère « peace and love » m’a appris sur les droits fondamentaux de chacun, comme quoi les policiers étaient les gentils qui me protégeaient des méchants qui me voulaient du mal? Avons-nous jamais eu ces droits imaginaux rêvés il ya quelques décennies pour un peuple international d’hommes et de femmes égaux et dignes? Le droit de manifester paisiblement, le droit de se rassembler, le droit de parole dans la société, le droit à l’éducation, le droit à la non-violence, le droit à la dignité humaine, le droit d’expression, tout ça, c’était une grosse blague?
C’est un goût amer que laisse ma cigarette nocturne ce soir, de celles qu’on fume les yeux écarquillés sur une nuit blanche. Un goût de trahison, le goût brûlant d’une désillusion au cayenne. Moi qui ai toujours cru à la résistance pacifique, c’est surtout de la violence que je goûte ce soir, parce qu’on me l’a christé de force dans le fond de la gorge »
Lien: https://www.facebook.com/groups/99quebec/387376177958705/?comment_id=387496701279986#!/notes/fannie-de-la-poire/nuit-du-7-mars-jai-vu-mon-%C3%A9tat-policier/10150616412931902
Nickelback!!! Non!! En plus je crois que ça viole des articles de la convention de Genève à propos de la torture… Mais c’est vrai que ça serait probablement très efficace!!