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Dormez en paix, l’UQAC veille au grain

Salut les cadres de l’UQAC,

je vous tutoierais bien mais vu que vous êtes plutôt nombreux dans votre département, la deuxième personne du pluriel s’impose.

Tout d’abord, sachez que je vous écris en réaction à cet événement rapporté sur le site de Radio-Canada.

Ouais ben faut le faire hein? C’est vraiment fort de votre part. L’affaire c’est qu’en avant-midi, y avait supposément Influence Communications qui envoyait un courriel à ses clients pour les informer d’une éclipse médiatique. Genre, Pierre Gauthier s’est fait sacrer dehors du Canadien pis aujourd’hui c’est le budget fédéral faque si vous avez des nouvelles poches à publier, c’est la journée parfaite pour ça. Dans un autre ordre d’idées, c’est pas vraiment le bon timing pour annoncer que tu as fait une refonte de ton site web. À moins que ton nouveau site soit capable de tuer les visiteurs grâce à un système insolite de codes HTML qui peuvent faire fondre les cerveaux à distance. Mais bon, je m’égare… Pis en plus, comme vous êtes occupés à administrer je ne sais trop quoi , le HTML, ça ne doit pas vous émoustiller plus que ça.

Bref, comme je vous disais: faut le faire. On est en pleine éclipse médiatique et que vois-je circuler un peu partout ce soir dans les médias régionaux et les réseaux sociaux? Un p’tit mot par-ci à propos du Canadien, un autre qui chiâle à propos du budget mais surtout, on parle de la manifestation à l’UQAC et de l’occupation de vos bureaux! Chapeau! Non mais je vous ai vraiment sous-estimé sur ce coup-là! J’avais eu vent que des étudiants allaient procéder à des actions d’ordre pacifique à l’UQAC mais bon, sans vouloir blesser personne, je n’ai pas visité 1000 universités dans ma vie mais je peux au-moins avancer qu’après avoir passé quatre ans à l’intérieur de vos murs, en matière d’universités plates, l’UQAC est difficile à battre. De toute façon, l’important c’est la qualité de l’enseignement offert et sur ça, je n’ai pas un mot à dire. Mais côté ambiance et esprit de communauté, autant se partir un club de Donjons et Dragons… Cette platitude ambiante propre à l’UQAC m’avait donc fait supposer qu’il était physiquement impossible d’y faire lever quoi que ce soit et puis là, hop!, je me rends compte que non.

Peut-être aussi que vous le saviez que l’UQAC était pas trop dans la game côté grève donc vous vous êtes dits: « Watchez ben ça, la prochaine fois qu’on voit plus que deux personnes ensemble avec un carré rouge, on va s’organiser pour avoir de quoi à raconter à la prochaine rencontre nationales des cadres universitaires. » Ben une fois de plus : bravo. Faut dire aussi que les étudiants vous ont prêté main forte quand même. Hey, c’est pas rien ça, une cinquantaine d’étudiants! Je vous comprends d’avoir capoté. L’autre jour, j’étais au dépanneur et il y a un groupe de trois étudiants qui est rentré pour acheter de l’eau. Vous dire comment j’avais la chienne. Ils avaient leur carré rouge accroché après leur linge avec une épingle à couche et là, j’ai pas pris de chance. Je vous dis que mon iPhone, je le tenais fort en ciboulette  dans ma main. J’étais plus que jamais prêt à composer le 911 d’une seconde à l’autre. Je vous le dis, je vous écris ça et juste le fait de m’en rappeler, ça me fait tellement saigner du nez que mes doigts glissent sur les touches ensanglantées de mon clavier.

En tout cas, vous avez vraiment bien fait d’appeler les forces de l’ordre parce que tout le monde sait que des étudiants, ce sont comme des bêtes sauvages. De toute façon, vous en savez quelque chose, vous les côtoyez quotidiennement à votre travail. Je vous le dis: vous êtes courageux. Ça doit faire bizarre de partir à la job le matin sans trop savoir si on aura la chance d’en revenir vivant.

Tsé, quand un chat fouille dans ton bac à recyclage, tu niaises pas avec ça. Tu pognes le premier objet contondant qui est à  ta portée pis tu fesses dessus. C’est comme ça que ça marche. Pis sinon, tu pognes la bouteille de spray-net pis tu y jettes un poutch dans les yeux en souhaitant de tout ton coeur que ça soit suffisant pour que ça le neutralise.

Je vous le dis une dernière fois, bravo à vous. Je vous dis aussi merci. Merci de faire du monde dans lequel nous vivons un monde sécuritaire. C’est rassurant de voir qu’au septième étage de l’UQAC, lieu de concentration extrême d’universitaires, que des gens comme vous veillent au grain.

PS: Je regardais cette vidéo-là et je me répète mais une chance que vous avez demandé l’intervention de la police. Rencontrer le petit gars qui pose une question au recteur dans une ruelle le soir, le coeur me flancherait immédiatement. En plus, il tenait une chandelle. Des plans que le feu pogne dans la place.