Après avoir attribué quelques mentions spéciales et dressé ma liste des meilleures bières et meilleures microbrasseries au Québec, j’ai décidé de prêter ma tribune à quelques micros afin d’en apprendre un peu sur leur année 2018. J’ai aussi demandé à des détaillants spécialisés de me raconter des anecdotes cocasses, ne serait-ce que pour avoir leur côté de la médaille. Parce que la bière, il y a des gens qui en brassent, des gens qui en vendent et – heureusement – des gens qui en boivent!
Brasserie distillerie Champ Libre (Alex Ganivet-Boileau) : Dès le début de la production en avril, c’était important pour nous d’être ancrés solidement dans notre communauté, d’œuvrer pour le bien commun et l’environnement. On a rapidement commencé à travailler sur notre terre en semant un petit lot d’orge, en plantant des arbres fruitiers et en installant une ruche. C’était beaucoup de travail pour une petite équipe, surtout pendant un démarrage d’entreprise, mais c’était important de le faire dès le début. Maintenant que tout est en place et bien rodé, il y a de très belles choses qui s’en viennent…
Brasserie du Bas-Canada (Marc-André Cordeiro Lima) : Nous avons eu plusieurs difficultés liées au lancement de l’entreprise (dépassement de coût, apprentissage, rodage…). Notre première batch de HYPA #2 a été un moment charnière dans nos orientations de production (découverte de la magie du vrai haze et non de la levure en suspension). Pour la suite, l’histoire se détaille selon quelques grandes lignes :
- Grosse canisses de 950ml
- 80% de la production est composé de IPA ou une de ses déclinaisons
- Début des canettes de 473ml
- Rupture de stock aux deux semaines
- On commence à respirer financièrement (juillet)
- Gab et moi qui sacrifions toutes les personnes de notre entourage et tout notre temps disponible pour faire rouler l’atelier de production, notre salon de dégustation et notre boutique
- Des employés passionnés et motivés
- Feedbacks très positifs des consommateurs
- Ajout d’un fermenteur
- Party 1er anniversaire et release: grandiose!
- Début de réflexion sur le projet d’expansion
- 22 décembre : Les frigos de la boutique sont vides
- 24 décembre : Repos des patrons jusqu’au 2 janvier
Schoune (Tiffany Leroy) : En 2018, nous avons acheté de nouveaux fermenteurs pour augmenter notre capacité de production. Nous avons également implanté de nouvelles variétés de houblons américains sur la ferme afin de répondre à la demande des bières plus houblonnées. Enfin, nous avons fait l’acquisition de nouveaux barils de bois pour le vieillissement des bières qui sortiront en 2019.
MonsRegius (Martin L’Allier) : L’année 2018 a été belle pour MonsRegius. Le succès de nos IPAs, et tout particulièrement de la IPA Cuvée Extra-brut, nous a donné un bel élan. Ce type de bières a fait découvrir notre marque à bien des amateurs. Et cet automne, avec la Polyphilia Rouge des Flandres, nous avons fait les premiers pas dans notre série «Méthode fermentation mixte». Notre mission : Travailler chaque jour à bâtir une brasserie singulière». À ce titre, plusieurs bières singulièrement savoureuses sont à venir en 2019!
Microbrasserie 4 Origines : 2018 a été une année de croissance rapide! Remplie de nouveauté et de découverte. Dans la production de bière et dans la vie de petite et jeune entreprise.
Anecdotes de détaillants
«On offrait des billets gratuits pour l’Oktoberfest de Beau’s à la première personne qui rentrait au MaltéHops en faisant la poule. La personne ne voulait plus arrêter. C’était drôle… mais c’est rapidement devenu malaisant.» – Patrick, MaltéHops
«Une dame appelle à la boutique et me dit, sur un ton plutôt sec, qu’elle a acheté une bière chez nous qui était vraiment dégueulasse! Je demande plus de détails. Elle me raconte qu’elle avait un goût bizarre, qu’elle était sèche et surie avec un goût de vieille planche! Je lui ai demandé si on lui avait conseillé cette bière et elle m’a répondu qu’elle l’avait simplement choisie parce que la bouteille était belle. Depuis cet appel, chaque fois qu’un client dépose quelques bières sur le comptoir, on lui demande s’il y a des bières qu’il découvre pour la première fois?» – Vincent, Le P’tit Verrat
«L’appel le plus fréquent chez Espace Houblon provient de clients qui veulent connaître notre prochaine livraison de bières Auval. Comme si la fréquence de livraison était aux deux semaines! Faudrait les entendre lorsqu’on leur répond “probablement d’ici un an!”» – Francis, Espace Houblon
«Ça s’est passé lors d’une grosse journée de livraison avant Noël. Chaque fois que je regardais les caméras, je voyais des piles de caisses s’accumuler à des endroits différents dans la boutique. Mon vaillant employé s’affairait à vouloir les faire disparaître en plaçant les bières sur les tablettes. Malheureusement pour lui, toujours plus de livraisons rentraient et il ne s’en sortait pas. Quand il a enfin réussi à tout placer, juste avant le rush, il est passé devant le frigo en regardant son œuvre, avec un air satisfait, puis il a accroché cinq magnums de Gros Mollet avec une boîte qu’il tenait. Tout est tombé au ralenti vers le plancher et – comme des torpilles – les bouteilles se sont vidées partout dans la place. Aucun millilitre de sauvé, 7.5 litres de bière au sol, ça sentait la grosse bière solide. En bout de ligne, l’air de mon employé et le visionnement de la vidéo au ralenti valent la perte!» – Jack, Le Frigo des Dieux
«C’est assez incroyable le nombre de personnes qui disent P’tit Caribou au lieu de PIT Caribou. Y’a pourtant un truc super facile pour le retenir : C’EST ÉCRIT SUR LA BOUTEILLE! Souvent, il y a aussi du monde qui cherchent une bière avec des détails plutôt vagues. “J’ai bu ça chez mon beau frère, l’étiquette est verte avec quelque chose qui ressemble à un lama dessus”. Quand on finit par trouver, c’est toujours une étiquette orange avec un vieux navire!» – Pierre-Luc, Dépanneur Peluso
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Parions que 2019 apportera aussi son lot de bonnes bières et d’anecdotes. Et non loin derrière, je serai là pour prendre des notes. J’aime les rimes en «ote» pour finir mon texte de façon plus «hot»! #NOT