Destination Quartier : L'avenue Laurier Ouest
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Destination Quartier : L’avenue Laurier Ouest

L’avenue Laurier, vue du boulevard Saint-Laurent au chemin de la Côte-Sainte-Catherine.

Paradis du lèche-vitrine et de la gourmandise, le plaisir de vivre prend tout son sens sur la rue Laurier Ouest. Serait-ce son cachet français – plusieurs de sa soixantaine de boutiques proviennent d’ailleurs de l’Hexagone (Agatha, Jacadi, L’Occitane en Provence…) – qui nous charme tant? Longtemps réservé aux résidents bien nantis des environs, ce secteur de l’avenue est aujourd’hui fréquenté par une foule beaucoup plus colorée. À quoi doit-on cette nouvelle ouverture? À l’arrivée de jeunes entreprises venues y ouvrir boutique ou donner un second souffle à de légendaires locaux.

Ces dernières années ont en effet vu nombre d’institutions de la rue passer aux mains de nouveaux administrateurs. On pense d’emblée à l’iconique maison à lucarnes abritant jadis la Rôtisserie Laurier BBQ, devenue hôte du restaurant Laurea et de la brasserie Lorbeer en août dernier. Avec le chef de l’heure Hakim Chajar et le guitariste de Simple Plan Jeff Stinco dans l’équipe, dur de trouver une meilleure recette pour rajeunir une image.

Quelques mois après la renaissance du 381 Laurier, ce fut au tour d’une autre célèbre table du coin, La Petite Ardoise, de tirer sa révérence, faisant place au Wilfrid sur Laurier (222, avenue Laurier Ouest), un tout autre genre d’établissement. Zach Suhl, copropriétaire, raconte ce qui l’y a mené. «Ce qui me plaisait dans Laurier Ouest, c’est le fait que ce soit un point de rencontre pour les clientèles du Plateau, d’Outremont et du Mile-End. C’est aussi une rue connue des touristes à l’étranger; c’est vraiment le meilleur emplacement possible pour le marché de la restauration.»

Reprendre les fourneaux d’un restaurant de quartier profondément ancré dans les habitudes des résidents depuis une trentaine d’années n’a pas dû être une mince affaire. «Certains des anciens clients s’ennuient de la cuisine française typique de La Petite Ardoise, admet-il. Mais la majorité des gens sont contents de voir un renouvellement dans ce local qu’ils aiment tant. La Petite Ardoise, c’était plus un café, alors que nous, on est vraiment un restaurant; c’est ça le grand changement. On est ici depuis novembre et, jusqu’à présent, j’aime beaucoup l’expérience.»

Bien que Laurier Ouest soit l’une des avenues les plus prisées de Montréal, elle n’est toutefois pas à l’abri des enjeux auxquels se heurtent les autres artères commerciales de la métropole. «En arrivant, j’ai été surpris de voir le nombre de locaux à louer… C’est un peu inquiétant. C’est une question de loyers et de taxes municipales trop élevés et du peu de places de stationnement, mais c’est aussi le marché qui a changé», constate M. Suhl. «Pendant des années, il y avait des boutiques de niche sur Laurier qui vendaient des produits qu’on ne pouvait pas trouver dans les grandes surfaces, mais aujourd’hui, avec Internet, on peut commander ce qu’on veut et le recevoir en quelques jours. La rue Laurier n’est pas finie, mais elle est en transition.»

Contrairement à la Rôtisserie Laurier BBQ et à La Petite Ardoise, d’autres tables classiques tiennent la route, actualisant plutôt leur cuisine au goût du jour ou proposant des formules destinées à une clientèle plus jeune, tels les menus de fin de soirée à prix doux de Chez Lévêque (1030, avenue Laurier Ouest) et du Leméac (1045, avenue Laurier Ouest).

 

MYEL Design
MYEL Design

 

En plus de sa longue tradition de gastronomie, la rue Laurier Ouest se démarque par une offre de haut calibre en matière de mode et de déco; de plus en plus de jeunes designers viennent d’ailleurs y bâtir leur nid. C’est notamment le cas de Myriam Élie, joaillière de 27 ans, qui y vend les créations MYEL (1090, avenue Laurier Ouest) depuis novembre dernier.

«J’avais alors eu l’opportunité d’y faire un pop-up shop pour une durée de trois mois. J’ai vite réalisé que ma clientèle était bel et bien celle de l’avenue Laurier Ouest et j’ai décidé d’y ouvrir boutique pour de bon.» De quelle clientèle s’agit-il? «Ce sont des clients fidèles, qui aiment les produits haut de gamme et qui sont prêts à payer pour la qualité. Ils sont aussi sensibles à la fabrication locale, précise Myriam. Il n’y a pas énormément de trafic sur la rue, mais les gens qui entrent en boutique savent ce qu’ils veulent et repartent avec un achat 80% du temps.» 

Bien que l’avenue soit désormais plus accessible, la qualité et le bon goût demeurent effectivement rois. «Il y a eu du changement dans les dernières années, mais je crois que la rue Laurier garde son prestige grâce aux entreprises qui y sont depuis longtemps, aux excellents restaurants et à son ambiance générale. Beaucoup d’efforts sont mis pour qu’elle devienne des plus dynamiques. C’est vraiment la parfaite destination d’art de vivre, conclut-elle, on y trouve de tout.»

 

Autres adresses à inscrire à son carnet:

Apportez votre vin: Coba (1124, avenue Laurier Ouest)

Articles de voyage: Jet-Setter (66, avenue Laurier Ouest)

Bar à cocktails et boîte de nuit: Kabinet et Datcha (98, avenue Laurier Ouest)

Beauté: Coiffure & Spa St-Laurent (392, avenue Laurier Ouest)

Couteaux de cuisine japonais: L’Émouleur (1081, avenue Laurier Ouest)

Cuisine japonaise: RYU (288, avenue Laurier Ouest)

Cuisine turque: Barbounya (234, avenue Laurier Ouest)

Épicerie fine: Gourmet Laurier (1042, avenue Laurier Ouest)

Mode féminine: Isabelle Élie (1073, avenue Laurier Ouest)

Mode masculine: Michel Brisson (1074, avenue Laurier Ouest)

Pâtisserie: De Gascogne (237, avenue Laurier Ouest) 

Torréfacteur: Toi, Moi & Café (244, avenue Laurier Ouest)