Destination Quartier : Rue Saint-Denis
Malgré les jours sombres, la rue Saint-Denis survit.
Artère mythique du Plateau-Mont-Royal et plus largement de Montréal, la rue Saint-Denis est reconnue de par le monde pour ses cafés-terrasses, ses boutiques, ses restaurants, ses librairies et pour son charme résolument européen. À l’instar des autres avenues commerçantes de la métropole, Saint-Denis traverse actuellement une période de crise, se voyant, entre autres, désertée pour des complexes commerciaux en périphérie de Montréal où le stationnement est roi. À l’annonce de nouvelles fermetures de commerces et à l’approche de travaux de réfection majeurs – ses infrastructures souterraines sont centenaires –, la rue Saint-Denis tente de rester forte, sans perdre espoir ni sourire.
Dérouler le tapis rouge
Depuis le début du mois d’août, Saint-Denis est rouge de coquetterie entre la rue Roy et l’avenue du Mont-Royal; tables, hamacs, pelouse artificielle et activités gratuites s’y déployant sur près d’un kilomètre. La vocation de cette grande terrasse? Maintenir la vie commerciale du secteur touché par ledit chantier de construction qui devrait avoir pignon sur rue jusqu’en novembre 2016. Il faut souffrir pour être belle… Pour la première fois, la Ville a donc fait appel à Jean Beaudoin, un architecte se spécialisant dans les aménagements éphémères. La Grande Terrasse Rouge devrait poursuivre ses activités jusqu’en décembre, après quoi un marché de Noël y élira domicile durant le temps des Fêtes.
La vie continue
Alors que deux institutions du monde de la restauration, Les Trois Petits Bouchons et Au Cinquième Péché, tiraient leur révérence sur Saint-Denis il y a quelques jours, d’autres tables de la rue tiennent la route, la tête haute.
Les établissements classiques semblent, pour leur part, relativement intouchés par la crise, tels la Pizzaiolle (4801, rue Saint-Denis) avec son décor typique de diner américain et ses indémodables pizzas à croûte mince cuites au four à bois ou, encore, le Steak Frites Saint-Paul (4167, rue Saint-Denis) dont la formule traditionnelle continue de se démarquer de la dizaine d’«apportez votre vin» de la rue.
D’autres bannières, en revanche, ont dû rafraîchir leur image pour rivaliser avec le contexte actuel, tel le resto Végo, complètement végé (1720, rue Saint-Denis), première adresse du feu Commensal à voir le jour en 1977 et rebaptisée en hiver 2014 afin de montrer un visage plus moderne et plus accessible du végétarisme.
D’audacieux nouveaux joueurs ont, quant à eux, fait leur entrée sur la rue ces dernières années. On pense au Clébard (4557, rue Saint-Denis), repaire de jeunes professionnels dont le succès se mesure en litres et en décibels lors des 5 à 7 et, plus récemment, au Kinoya (4250, rue Saint-Denis), populaire izakaya ayant choisi de s’y installer en 2013 et s’étant, depuis, refait une beauté. Gage certain de confiance et indice que Saint-Denis est encore bien vivante.