C’était Comiccon à Québec, la fin de semaine du 25 et 26 octobre 2014. Au fil de l’événement, c’est près de 9000 amateurs ou curieux qui ont mis les pieds au Centre des congrès de Québec, question d’explorer différents pans de la culture pop. Télévision. Cinéma. Comics. Manga. Jeux vidéo.
L’occasion pour beaucoup, dont je faisais partie, de plonger pour la première fois dans l’univers et l’ambiance de ces événements.
Évidemment, au cœur de la programmation, reste ces « têtes d’affiche. » Des vedettes invitées, des différents univers susmentionnés, qui viennent échanger sur leurs rôles fétiches avec les fans locaux. Ou plus, le budget de ces derniers le permet (ne pensez pas à mal : je parle ici de séances photo ou de séances de signatures!). Malgré les annulations successives de ce côté, l’équipe de Comiccon avait tout de même une belle brochette d’invités à offrir aux fans.
La lutte au Comiccon
Parmi ceux-ci, je me suis permis de l’occasion pour sortir un brin de mes habitudes, et, de ce fait, plonger dans le volet « culture pop » de l’événement plutôt que de me cantonner à sa dimension « bande dessinée » (j’aurai, assurément, l’occasion de regretter l’absence d’échange avec un Neil Adams plus tard, au fil de mon existence!).
J’ai eu l’occasion de profiter de l’événement pour réaliser une brève entrevue avec le lutteur Mick Foley, qui a animé le second âge d’or de la WWE (appelé « Attitude Era ») sous le nom de Mankind, Dude Love ou autres Cactus Jack.
Difficile, lorsqu’on croise Mick Foley, de ne pas le questionner sur le combat qui est, sans conteste, le plus emblématique de sa carrière : le match Hell in the Cell de 1998 contre The Undertaker. « Before that match, I tought I was unstoppable… After that match, I realized that I was very much stoppable, so I had to change de way that I did things. I had to learn how to connect with our fans in a different way », explique le légendaire lutteur. Pour lui, c’est ce moment, qui l’a par la suite amené à laisser tomber son masque, qui l’a amené à créer une relation privilégiée avec les amateurs de lutte, relation qui ne semble pas avoir perdu en force au fil des années.
Aujourd’hui, il en parallèle d’autres activités, il se consacre à la scène, où à la façon d’un conteur, il partage une panoplie d’anecdotes récoltées au fil de sa faste carrière.
Une autre façon de mettre à profit, justement, ces capacités de conteur, hors du ring? « There are similarities. You never know, from one night to another, what the audience will be reacting to. Some nights, you have a game plan, and you have to change it. Every night’s gonna be different. No two crowd are exactly alike and, thus, no two match or no two spoken word performance are gonna be exactly alike. When you see an audience, and they are caught up in a story, they are emotionnaly invested, it feels very much alike to the days when I was in the ring. »
À la fin de la journée du samedi, Mick Foley avait d’ailleurs à l’horaire un de ces « spectacles d’humour » (on pourrait plutôt dire soirée d’anecdote). Nous étions une cinquantaine de personnes présentes à l’événement, qui, de par les capacités de conteur de l’homme, valait largement le détour. Avec, certes, une forte valeur ajoutée pour ceux et celles qui connaissent l’univers de la lutte.
Cinéma d’horreur
En parallèle de la séance, il y avait aussi le légendaire Lloyd Kaufman, visionnaire de la firme Trauma, derrière des bons mauvais films classiques comme The Toxic Avenger ou Class of Nuke’Em High, entre autres (nombreux) titres.
Et une belle occasion pour tout amateur de film d’horreur d’échanger (en français!) avec l’homme. « Beaucoup de gens comme Quentin Tarantino, Peter Jackson… Maintenant James Gunn, qui a tourné Guardians of the Galaxy… Ils ont commencé avec nous. Trauma, c’est une école de cinéma. C’est comme The Hudson School of Art. C’est tout un mouvement… Un peu comme un bowel movement, but it’s OK! », lance-t-il.
En cette ère du Web, on pourrait imaginer que des distributeurs underground comme Trauma pourraient tirer leur épingle du jeu, mais, semble-t-il, qu’il n’en est rien. Les années actuelles ne sont pas faciles pour la firme new-yorkaise… « Nous sommes plus célèbres que jamais, mais nous n’avons pas d’alliances avec les grands conglomérats. Maintenant le monde des médias est contrôlé par quelques grandes firmes… C’est un oligopole. Les routes au public sont contrôlées, donc c’est très difficile pour nous de pénétrer l’hymen du mainstream… »
Kiosques et cosplay
Au-delà des tables de dédicace, un bel éventail de kiosque. Certains, occupés par des auteurs ou créateurs invités, d’autres profitant de l’occasion pour se mettre en vitrine. Créateurs de Québec. Créateurs américains. Qui se côtoient ainsi. Des auteurs de bande dessinée dont on a eu l’occasion de vous parler ici (les Michel Falardeau, Mikaël, Jacques Lamontagne, Julien Paré-Sorel et bien d’autres). D’autres, de passage par la Capitale (le susmentionné Neil Adam, ou encore Dan Parent, de Archie Comics, entre autres).
À leur côté, on retrouve aussi des regards vers la culture populaire. Dans un événement comme Comiccon, la part laissée à Star Wars ou Star Trek est belle (c’est l’évidence même). Et, si vous êtes du coin, vous avez probablement vu passer sur vos réseaux sociaux, des effluves d’images de vos amis en compagnie de soldats de différents régiments impériaux, ou encore avec le personnificateur Spock Vegas, véritable sosie du personnage de science-fiction.
Mais le regard de l’amateur ne doit pas se porter uniquement sur les tables, sur les stands. Bien au contraire : le spectacle est aussi dans la foule. Ceux qui se demandaient si la population de Québec allait embarquer dans l’esprit « cosplay » du Comiccon, et bien : oui. Personnages déguisés fusaient ça et là. Anime et manga. Comics. Télévision. Cinéma. Jeux vidéo. Certains personnages plus évidents, dans l’esprit populaire (jusqu’aux robots de Daft Punk). D’autres moins (mais bons : c’est aussi pour ça qu’on y va en groupe!). Certains plus originaux. D’autres plus attendus (au-delà des Star Wars et Star Trek, reste qu’on ne comptait plus les Jokers et Harley Quinn…).
Au Québec, la vague cosplay se développe peu à peu. En fait, j’avais eu, jadis (bon : en 2007) l’occasion même de parler de se phénomène, alors à ses premiers balbutiements, dans les pages de Voir (tiens : c’est ici). Évidemment, depuis, l’activité (qui consiste à créer des costumes inspirés de ses univers fictifs préférés, et de les partager dans des événements de type Comiccon, simplement dans le lieu, ou sinon dans des concours aux allures de parade de mode théâtralisée appelés « Mascarade »).
Une Québécoise parmi les pros
Aux côtés de quelques « cosplayeuses » professionnelles de l’extérieur, figurait également Marie-Claude Bourbonnais, de Québec, qui, au fil des années, a fait sa place dans l’univers anglophone du cosplay et les événements qui l’entourent. Une différence de dynamique, d’un événement à l’autre, entre le Québec et les États-Unis? « En terme de réception, j’ai rarement été aussi bien reçu qu’ici, dans ma propre ville! La différence, c’est peut-être qu’aux États-Unis, ça fait plus partie de la culture. Tout le monde sait c’est quoi un Comiccon, tout le monde sait c’est quoi un cosplay! Ici au Québec, jusqu’à il n’y a pas très longtemps, personne ne savait c’était quoi… Quand j’ai commencé à en faire professionnellement, j’ai été d’abord reconnue comme cosplayer aux États-Unis. C’est actuellement, en fait, que je commence à voir le fruit du travail que j’ai fait au cours des dernières années. »
En fait, pour elle, la vague vient tout juste d’arriver au Québec. « Il y a deux choses qui ont contribué à le faire connaître, indique-t-elle. D’abord, le gros succès que le Comiccon de Montréal a remporté dernièrement. Toute la publicité qu’il y a eu dans les médias de masse, dans les journaux, à la télé, à la radio… Ça a amené ça à la conscience du grand public, qui n’est pas familier avec la communauté et l’univers. Et il y a le fait que MusiquePlus a acheté une téléréalité sur l’univers, qui s’appelle Heroes of Cosplay. »
Impression que d’autres pourraient suivre son exemple, se lancer, eux aussi, dans l’univers du cosplay de façon professionnelle? « Pas vraiment… J’ai vraiment travaillé très fort, j’ai tout sacrifié pour être rendue où je suis aujourd’hui. J’avais la chance d’être déjà costumière de profession. J’ai commencé à coudre j’avais 19 ans. Aujourd’hui à 35 ans, j’ai déjà 15 ans d’expérience dans mon métier comme cosplayer. J’avais déjà aussi dans mes goûts à moi d’aimer avoir un physique qui est très extrême donc, quand j’ai découvert le cosplay, j’ai fait 1+1=2. J’ai déjà une physionomie qui est très typique, autant du comic book américain que de l’anime, du manga japonais et je suis constumière… »
Et c’est cet aspect, plus technique, qui l’a amenée à se démarquer dans la sphère du cosplay, face à d’autres mannequins qui choisissent d’explorer cette avenue pour profiter de cette « tendance geek. » « Quand je me suis lancé comme cosplayer, je savais que je serais confronté à ce stéréotype de la belle fille blonde avec des gros seins qui fait pour gagner de l’attention. Moi, je me suis présenté en costume de qualité… Des gens se sont dit « Ah, elle a une bonne équipe qui travaille pour elle ». Mon combat, ça a été de prouver que je n’avais pas d’équipe, que c’était moi qui faisais tout moi-même. »
Et des jeux vidéo
Au-delà de l’espace central, il y avait en à-côté, un espace dédié aux jeux vidéo. Pour sa septième édition, l’équipedu Warpzone s’était associée avec Comiccon et, il faut le dire, offrait aux visiteurs l’occasion de prolonger joyeusement leur visite. Le temps d’une petite partie de Mario Kart (l’originale de 1992), de Zombies Ate My Neighbors, de Turtles in Time et autres classiques. Aux côtés de productions plus récentes, avec la présence
notamment de développeurs de Québec qui offraient aux personnes présentes l’opportunité d’essayer leurs nouveaux jeux (comme le sympathique Knight Squad, présenté par Chainsawsome Games).
Bref, une première lancée réussie. Qui, surtout, risque bien de créer des attentes pour une éventuelle édition 2015, dont la tenue a été confirmée, en fin d’événement, par les organisateurs. « Nous remercions tous nos visiteurs et avons hâte de revenir en 2015 pour un événement encore plus gros », déclarait ainsi, par voie de communiqué, le président du Comiccon de Québec, Alex La Prova.
D’ici là, plusieurs autres événements à saveur BD continueront d’animer la ville de Québec. Et la récurrence d’événements comme Comiccon viendra ainsi enrichir et varier l’offre dans la Capitale.
Il peut être intéressant de préciser que, si autant de vedettes se sont retirées du projet ce weekend à Québec, c’est grandement en raison du choix des dates.
Le Comicon du Vermont avait lieu le même weekend que celui de Québec…
Le choix est simple pour une vedette entre aller aux États-Unis ou dans un « petit bled francophone du Canada ».
En espérant que les organisateurs choisiront mieux la date de la prochaine édition car les vedettes étaient rares au centre des congrès… En fait j’y ai passé 4h et je n’ai vu AUCUNE célébrité…
Successivement nous avons appris que se retiraient du projet :
Lou Ferrigno, Peter Mayhew, Steven Yeun, Kevin Sorbo …. Un petit coup d’œil à l’agenda eut été si simple…
J’ai tout de même aimé mon Comicon et j’ai déjà hâte à la prochaine édition