Un ouvrage de passionnés
On en parle depuis quelque temps déjà : il y a-t-il trop de restaurants à Québec? Est-ce que le marché est saturé? Yanick Parent, copropriétaire du Savini et du Bello, a bien humblement son mot à dire sur le sujet.
La conversation, qui portait d’abord sur le parcours du jeune restaurateur et le chantier de son troisième restaurant, a bifurqué vers ce sujet qui a déjà fait couler beaucoup d’encre dans les médias. Yanick est franc : « Oui, à Québec en ce moment, c’est difficile dans le secteur de la restauration. Moi, je suis chanceux, ça va bien. Je touche du bois, parce que personne n’est à l’abri! » Même si bon nombre de restaurateurs traversent des moments plus durs qu’à l’habitude, le jeune entrepreneur ne pense pas pour autant qu’il faille limiter le marché. « Je crois au fait que tout le monde a le droit d’ouvrir un resto et d’avoir du succès. Oui, il y a beaucoup de restos, mais le marché va faire le tri. Si un endroit se démarque, c’est parce que son équipe le mérite et a travaillé pour ça. »
Yanick a tout de même un sage conseil pour ceux qui étudient en restauration ou qui veulent se lancer dans le milieu. « C’est un métier de passionné, il faut être restaurateur dans l’âme. On fait des heures pas possibles pour ne pas obtenir grand-chose au bout de la ligne. Moi, par exemple, je suis au travail de 6 h le matin jusqu’à minuit, et même au-delà. C’est beaucoup d’efforts, beaucoup d’énergie que je mets dans mes restos et ils vont bien, imagine pour ceux pour qui ça va mal… » Il mentionne aussi les sacrifices qu’il faut faire quand on décide d’exercer ce métier, que ce soit restaurateur ou chef : « Il faut mettre sa vie personnelle de côté. On n’est pas là à Noël parce qu’on travaille, ni aux anniversaires. Si ma famille veut me voir, elle sait qu’elle doit venir dans mon resto. »
Malgré tout, Yanick est loin d’être amer, bien au contraire. « Mon boulot, tout comme celui de mon équipe, que ce soit au Savini ou au Bello, c’est de donner de l’amour aux clients pour qu’ils reviennent, et ça passe aussi par l’amour des aliments. Le client a besoin de recevoir de l’amour dans ses plats et son service. Je le répète à toutes les réunions d’équipe! »