Lannes et Pacifique: le petit quelque chose de différent
Alors que la métropole foisonne de bonnes tables, plus coquettes les unes que les autres, il devient parfois difficile pour les restaurateurs de sortir du lot et de trouver la façon gagnante de se démarquer. Si certains voient cette recherche de différence comme une finalité ultime, d’autres, comme chez Lannes et Pacifique, y voient là une belle façon de promouvoir l’unicité de leur chef. «On a un restaurant qui est différent, parce que la cuisine qu’on offre est différente, parce que notre chef est différent», mentionne Jérôme Pinard, l’un des propriétaires de l’établissement.
Originaire de l’Irlande, établi au Québec depuis un bon moment, Adam Lynas, le chef du bistro Lannes et Pacifique tente assurément d’accoler une touche irish, et même british à son menu. Si la cuisine de son pays n’a pas toujours eu bonne réputation, autrefois caractérisée par son manque d’éclat et par la lourdeur de ses ragoûts, le cuisinier transforme et modernise avec beaucoup de finesse des plats qui auraient pu paraître fades aux yeux de certains. Le menu actuel est composé, par exemple, d’aiglefin ou de sole servi avec un ragoût d’aubergine, rouille, paprika et pieuvre, ou encore d’une longe et poitrine d’agneau avec des légumes printaniers et un jus d’agneau à la menthe. Les pommes de terre se font également très présentes dans les assiettes de Lannes et Pacifique, notamment aux côtés du loup de mer et de la bavette de bœuf. Par ailleurs, le pain à la Guinness, créé de toute pièce par le chef de l’établissement, a recueilli l’unanimité de la clientèle et a acquis sa mention d’incontournable dès les débuts du restaurant.
S’excluant de la vague dite gastronomique du Plateau-Mont-Royal, Lannes et Pacifique offre des assiettes plus réconfortantes, avec une présentation un peu moins pincée, qui rallient cet «Apportez votre vin» à une cuisine de bistro. «Adam, ce n’est pas le genre de gars qui va mettre des têtes de violons dans une assiette parce que c’est branché de mettre des têtes de violons dans une assiette. Il respecte ses convictions», explique Jérôme Pinard.
Et ses convictions ne l’empêchent pas de s’amuser pour autant. Avec une copine mexicaine et des intérêts pour la cuisine indienne, ses plats contiennent une belle dose d’exotisme. «Il fait un curry qui est écoeurant», mentionne son collègue. «Et il y a toujours quelque chose d’indien dans son menu».
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