Des enfants dans les restos haut de gamme?
Se gâter en mangeant de la cuisine haut de gamme tout en ayant son bambin près de soi, c’est possible. Conscient de la place grandissante qu’on accorde aux enfants dans la société, le restaurant français Les Beaux-frères sur Beaubien, dans Rosemont, brise l’idée d’une division évidente entre deux univers.
«C’est important d’inclure les enfants dans mon restaurant, indique Frédéric Parakian, un des propriétaires. Dans le quartier où l’on se trouve, il y a beaucoup de petites familles. La clientèle est donc très ouverte à cette idée. Ma fille vient même nous donner un coup de main le matin pendant les brunchs de fin de semaine pour faire les cafés!»
D’entrée de jeu, la carte de ce type de restaurant peut être un obstacle à l’inclusion de la progéniture, mais il est possible de ravir les enfants malgré tout. Il s’agit surtout d’une volonté de l’entreprise: «J’accommode toujours la famille en adaptant le menu au besoin, comme on le fait maintenant pour les allergies et les intolérances».
Même chose au restaurant L’Atelier d’Argentine, situé dans le Vieux-Montréal: «Le soir, il n’y a pas de menu pour les enfants, mais il y a toujours des choses qu’on peut faire et qu’on commande plus rapidement pour eux», affirme Jean-Bernard Forgues, le directeur des opérations.
L’art de respecter les limites
«Mais tous les restaurants ne sont pas si ouverts, et certains sont même assez rigides dans leur façon de faire», reconnaît Frédéric. S’il est prêt à concocter des plats sur mesure, force est de constater que les enfants au restaurant veulent surtout… des frites et des pâtes!
En fait, l’ambiance créée par ce partage de l’espace est surtout ce qui questionne le client venu se détendre loin des soucis quotidiens. «C’est sûr que ça ne peut pas plaire à tout le monde. Et il y a certaines limites à respecter», raconte Frédéric, qui pourtant n’a jamais eu de plaintes de la part des clients concernant la présence de familles.
Prendre en note les réservations avec enfants et organiser la salle en conséquence est, entre autres, un moyen de satisfaire tout le monde. «Je ne me gêne pas non plus pour dire aux parents si leurs enfants sont déplacés, poursuit-il. C’est ce qui crée une harmonie. Peut-être qu’il y aurait plus de restaurants qui accepteraient les enfants s’ils étaient capables de garder cette harmonie», pense le restaurateur.
À L’Atelier d’Argentine, au contraire, le «joyeux bordel» que peut créer la présence des enfants est même souhaité, indique Jean-Bernard. Au final, tout est une question de respect et de communication. «Il faut conscientiser les gens au respect, et pour ça il n’y a pas d’âge. En fait, remarque le propriétaire des Beaux-frères en riant, il n’y a surtout pas d’âge pour mal se tenir!»
Les Beaux-frères sur Beaubien
2534, rue Beaubien Est – Montréal
bistrotbeauxfreres.com