#Foodporn: quand Labarake vise dans le mille
Restos / Bars

#Foodporn: quand Labarake vise dans le mille

Denis Sobolj, copropriétaire de Labarake Caserne à manger, n’y va pas par quatre chemins: «Facebook et Instagram, ce sont des façons faciles et peu coûteuses d’aller chercher les gens. Les restaurateurs qui n’ont pas encore compris cela sont dans le champs!»

Le restaurateur est conscient que s’il veut aller chercher les clients de demain, la prochaine génération, c’est maintenant que ça se passe. Il assume donc la responsabilité de l’animation de ses réseaux sociaux, en particulier de la création des visuels gourmands qui y circulent. Et ça tombe bien, car Denis est designer graphique, spécialiste de motion graphic et aussi photographe à ses heures. Un atout de taille pour l’établissement.

jk

Boudant en général la lumière naturelle qu’il estime plus difficile à contrôler, le restaurateur n’hésite pas à dégainer son appareil-photo ou son téléphone intelligent au-dessus du plat, ce qui insuffle à ses œuvres une dose bienvenue de réalité.

«Les « vraies » photos de bouffe, j’en ai fait par le passé et ça nécessite beaucoup de manipulations.» Mais voilà, Denis est formel, ces photographies de nourriture trop léchées, trop parfaites, obtiennent moins de «likes» qu’une photo prise sur le vif, perçue comme plus authentique par les internautes. «Le gras sur l’aliment, le « reluisant », c’est ça qui fait saliver des gens. Il faut que ça ait l’air chaud, frais, humide, que ça ait l’air bon.»

Attirer en faisant saliver

Sa caméra braquée sur les indulgentes assiettes de brasserie française, Denis exprime sa surprise lorsqu’on trace un parallèle entre ses photos et le courant #Foodporn qui s’est emparé de nos écrans. «Est-ce que je considère mes photos comme du food porn? Honnêtement, si c’est le cas, si ça attire, si ça fait saliver, si ça donne le goût de manger… J’en suis honoré!»

Même si la photographie est un art pérenne, Denis estime que la photographie gourmande – du moins, l’usage qu’il en fait – est mieux comprise dans un contexte temporel défini, et donc éphémère. Photographier un plat, c’est une manière de dire: voici ce qu’on a fait aujourd’hui. «Si un travailleur voit une belle photo passer sur Facebook avant le dîner, il va peut-être venir vers moi plutôt qu’un autre restaurant en se disant que ça a l’air f****** bon!»

La photo passe, mais Denis estime que quand «une petite magie s’installe», certaines œuvres s’élèvent quasiment au rang d’œuvre d’art «avec de gros guillemets», enjolivant du coup nos vies. Si vous suivez les réseaux sociaux de Labarake et qu’une envie subite vous prend d’avaler tout rond des huîtres en 5 à 8, ou de vous taper un tandem gaufre et poulet frit pour le brunch, ne soyez pas surpris… Vous êtes peut-être simplement accro à la #Foodporn!

h

Labarake – Caserne à Manger
3165, rue Rachel Est – Montréal
514 521-0777
labarake.com