Restos : Offrir une expérience culinaire et humaine
Lorsqu’on demande à Philippe Dehaye, propriétaire du restaurant les Frères de la Côte, de décrire son métier, le premier élément qu’il cite après la restauration est l’aspect relationnel.
«On essaie de fidéliser la clientèle pour lui donner envie de revenir et donc forcément, on crée des liens. On ne peut pas tout dire non plus, mais entre raconter sa vie en détails et déposer simplement un plat sur une table, il y a une zone neutre où on peut échanger et partager, et c’est cette zone qui est agréable», analyse ce restaurateur du Vieux-Québec.
Dans son établissement ouvert depuis 27 ans, Philippe fait donc tout pour entretenir une ambiance familiale et conviviale: «Ce n’est pas parce qu’on ouvre une porte que les gens entrent. Ça se travaille et ça s’entretient. Il faut aussi de la bonne humeur au sein de l’équipe pour transmettre ça. C’est l’un des ingrédients les plus importants. Si j’étais président, mon slogan serait: Soyez heureux!».
Cette mission humaine est aussi celle que s’est fixée Victor Charlebois, responsable des établissements L’Assommoir à Montréal. «Notre objectif est de faire oublier les petits soucis au client le temps d’un verre ou d’un repas. Il faut qu’on arrive à lui faire mettre de côté les problèmes qu’il a dans sa vie pour s’amuser lorsqu’il est chez nous», explique-t-il.
Le pouvoir de la cuisine
Dans cette recherche du bien-être au restaurant, les plats et les saveurs accompagnent inévitablement l’expérience humaine proposée par le personnel. «La nourriture compense fréquemment un manque. (…) Elle a le pouvoir de nous aider à devenir des versions plus équilibrées de nous-mêmes», estimait le philosophe Alain de Botton dans un article de Psychologies magazine.
Philippe Dehaye souscrit à cette analyse et y ajoute la force des souvenirs gustatifs, la fameuse madeleine de l’écrivain français Marcel Proust. «Nous avons des rappels culinaires dans notre mémoire et nous aimons les retrouver. Ça marche aussi avec les restaurants qu’on associe parfois à un plat. C’est pour ça que nous avons instauré des classiques pour chaque jour de la semaine, et il y a des gens qui ne viennent que ces jours-là», indique le restaurateur.
Aux Frères de la Côte, cette recherche du bonheur est centrale dans l’expérience offerte à la clientèle et essentielle pour Philippe Dehaye et son équipe: «Ça va dans les deux sens. Partager m’apporte du carburant pour continuer et pour justifier mon métier. S’ouvrir humainement, c’est un sacré bon dessert… »
Les Frères de la Côte
1129, rue Saint-Jean – Québec
418 692-5445
lesfreresdelacoteqc.com