Palme amène les Caraïbes dans le Village
Un nouveau restaurant d’inspiration caribéenne a pignon sur rue dans le Village depuis le mois janvier. Le jeune chef Ralph Alterte Desamours s’est lancé dans cette aventure afin de revisiter les classiques créoles et d’ajouter une touche de multiculturalisme dans sa cuisine, à l’image de sa ville.
«Il y avait beaucoup de casse-croûtes et de restaurants antillais qui ne se démarquaient pas assez à Montréal», avance le restaurateur. C’est l’une des choses qui l’ont motivé à lancer sa propre entreprise; ça et le fait d’avoir des enfants, confie-t-il en riant.
En écoutant sa passion pour la cuisine qui a débuté dès l’âge de 9 ans, Ralph Alterte a accumulé les expériences dans plusieurs établissements à Montréal et ailleurs, comme aux îles Caïmans. Ce qu’il y a glané comme apprentissage, en plus de la générosité de ses mentors, lui a donné envie d’amener quelque chose de différent dans le monde de la restauration.
Et l’unicité de Palme se nourrit de cette différence. «C’est une cuisine antillaise assez recherchée, explique le chef. On essaie de toucher à plusieurs niches et de les englober dans une cuisine plus fine en mélangeant des saveurs antillaises, sud-américaines, méditerranéennes. J’essaie d’y mettre tout ce que j’ai appris dans mon parcours.»
Un parcours dont les racines se déploient de Montréal-Nord à Saint-Léonard: «J’ai côtoyé une abondance de cultures. J’ai eu des amis marocains, algériens, espagnols, dominicains, chiliens et salvadoriens. Je suis allé à l’école privée, avec d’autres cultures encore, arabes, perses. C’est une cuisine qui me représente aussi, une cuisine montréalaise.»
Des plats renouvelés
Au restaurant Palme, on ne se contente pas de cuisiner des plats provenant de différents pays. Le matériau de base reste la cuisine caribéenne, terrain de jeu du chef qui se voit transformée pour donner une cuisine nouvelle. C’est pour cela qu’il ne faut pas être surprise de découvrir sur la carte des eggrolls haïtiens ou un risotto Djon Djon…
«On essaie de faire découvrir de nouvelles saveurs aux clients, ajoute Lee-Anne Millaire Lafleur, compagne du chef et partenaire d’affaires. On ne va pas retrouver du riz collé ou tout ce qui est traditionnel ou typique, on essaie de se distancier de ça. Il y a plein d’endroits à Montréal qui font ça vraiment bien.»
Ralph Alterne avoue travailler un peu par hasard pour concevoir son menu qui change toutes les saisons. «Je prends deux pays et j’essaie de bâtir quelque chose autour de leur culture. Dans le menu du printemps, c’est l’Inde qui rencontre le Mexique. J’essaie de mettre à profit ce que je connais de la culture indienne et de la culture mexicaine.» Ensuite, il revient à Lee-Anne de choisir quelles combinaisons de cocktails se marient avec le menu choisi.
Les défis d’un jeune restaurateur
La conception de Palme était dans l’esprit du couple depuis une dizaine d’années. Et maintenant que c’est lancé, les deux propriétaires doivent faire face aux aléas du quotidien dans la gestion d’un restaurant. Pour Lee-Anne, tout est dans l’expérience unique offerte aux clients.
«Il faut trouver notre voie, notre identité, mais aussi bâtir la fidélisation, précise-t-elle. Trouver ce que les gens recherchent. Pour le moment, ça va bien, les gens aiment ce qu’on fait, la différence qu’on apporte au Village, et pour nous l’important c’est de garder ça.» Le Palme organise par exemple un brunch spécial avec DJ une fois par mois sur réservation. Une sorte de célébration ponctuelle…
«L’autre défi est de comprendre l’achalandage du quartier», ajoute Lee-Anne. En effet, les soirs de semaine sont plus calmes, comme pour beaucoup de commerces. Une chose qui sera sans doute amené à changer avec l’arrivée prochaine de l’été et l’installation de leur terrasse…
Restaurant Palme
1487, rue Sainte-Catherine Est – Montréal
514 529-8480
www.restopalme.com