La Bonne étoile : célébrer le Québec
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La Bonne étoile : célébrer le Québec

Chez Rioux et Pettigrew avait été une très belle découverte, les attentes étaient donc assez élevées quant à leur nouveau resto éphémère. Spoiler: on n’a pas été déçus. L’entrée se fait en passant par le resto principal puis par les cuisines, pour donner le ton de ce repas plus intime et convivial. En effet, une fois arrivés dans l’ancien entrepôt du magasin général Rioux et Pettigrew, on découvre de longues tablées façon cabane à sucre, où la trentaine de convives se mêle joyeusement.

Le cachet de l’endroit a joliment été préservé, avec notamment le superbe plafond en tôle embossée et les poutres en bois. Les matériaux utilisés proviennent tous de bâtiments du coin (une église du XIXe, une grange centenaire, un presbytère…) À cela s’ajoute un déco du siècle dernier: vieux réfrigérateur, caisse enregistreuse, mobilier en vieux bois dépareillé, étal de légumes et bocaux. À La Bonne étoile, on se croirait dans une grande salle à manger familiale d’époque.

Il en résulte non pas un faux côté vintage souvent affectionné par les designers, mais une authentique ambiance surannée qui colle à la personnalité de l’endroit et à son histoire. D’ailleurs, ici les clins d’œil à l’histoire ne manquent pas. Si Chez Rioux et Pettigrew tire son nom de Narcisse Rioux, qui ouvrit en 1860 un magasin général à cette adresse, La Bonne étoile est le nom du bateau qui le conduisit à Québec en premier lieu.

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Dans ce restaurant éphémère, tout est 100% québécois. À commencer par le lieu, avec sa déco d’artistes locaux (les dessins de fruits et légumes de la Montréalaise Laucolo aux murs), sa vaisselle en céramique faite ici et son ambiance musicale de groupes bien de chez nous. Le bar ne compte que des alcools québécois pour faire ses cocktails – et c’est tant mieux, car on a la chance d’avoir de superbes gins et autres liqueurs.

On a d’ailleurs la surprise de découvrir pour la première fois une carte des vins 100% d’ici; la plupart des restos qui se veulent locaux ne vont en effet pas jusque-là. Bravo! L’occasion de se démarquer en beauté, tout en prouvant aux clients que la viticulture de la province se développe plus que jamais. On peut aussi goûter à la Narcisse Rioux, une bière au poivre des Dunes brassée sur l’Île d’Orléans.

Côté cuisine, si Rioux et Pettigrew propose une cuisine de saison et de marché, La Bonne étoile pousse le zèle sur le local: tout vient exclusivement de producteurs québécois, à l’exception du sucre et du sel. Exit les huile d’olive et citron! Avec une cuisine simple, les produits d’ici sont joliment mis en valeur.

Chaque plat mêle et contraste les textures, les couleurs et les goûts avec de belles présentations. Sans être trop sophistiqué pour autant, car ici la simplicité règne – comme dans le service, chaleureux et rieur. Les cuissons notamment sont parfaitement maîtrisées: le bœuf présenté en tartare grossier est tendre et goûteux à souhait, tandis que l’omble chevalier fond littéralement en bouche.

Côté saveurs, on aime particulièrement les aubergines en trois façons, adoucies par la mozzarella de bufflonne, ou les moules fumées servies froides avec tomates et cameline. Le plaisir se poursuit jusqu’aux desserts, qui sont bien équilibrés sans être trop sucrés, fruités et légers comme il faut pour bien terminer un repas estival.

Bref, une cuisine qui ne se veut pas révolutionnaire mais simple, tout en fraîcheur et réussie. Le concept du 100% local est poussé jusqu’au bout et laisse d’autant plus de place pour célébrer les beaux produits d’ici, dans un décor champêtre et rustique bien fait. Dommage que ce resto ne soit ouvert que jusqu’à l’automne… Mais raison de plus pour y aller bientôt. Et vive le Québec comestible!

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La Bonne étoile
160, rue Saint-Paul – Québec