Rentrée théâtre : De l'hiver au printemps, du théâtre en sept temps
Rentrée culturelle - Hiver 2014

Rentrée théâtre : De l’hiver au printemps, du théâtre en sept temps

Après un automne ponctué de nombreuses reprises, la saison théâtrale se poursuit pour la deuxième moitié de son parcours. Tour d’horizon des immanquables de 2014.

Entre Québec et Montréal

 

Les attentes sont grandes pour la pièce qui ouvre la deuxième moitié de la saison du Trident puisque s’amène sur les planches Albertine en cinq temps, une œuvre phare de l’univers de Michel Tremblay. Dans cette deuxième coproduction Québec-Montréal – rappelons le succès retentissant des Aiguilles et l’opium  le visage multiple d’Albertine sera porté à la scène par une distribution solide de comédiennes d’expérience dont Monique Miller, Lise Castonguay et Marie Tifo, pour ne nommer qu’elles. Dirigée par Lorraine Pintal, cette production toute féminine promet de ramener les spectateurs à leurs racines, dans un texte bouleversant qui transcende les générations.

 

Albertine en cinq temps

Du 14 janvier au 8 février

Salle Octave-Crémazie (Grand Théâtre de Québec)

 

«Viande à chien». C’est l’expression bien connue popularisée par la série culte Les belles histoires des pays d’en haut, elle-même adaptée du roman de Claude-Henri Grignon, Un homme et son péché. Séraphin Poudrier au Périscope? Vraiment? C’est le pari que font, main dans la main, le Théâtre des Fonds de Tiroir et le Nouveau Théâtre Expérimental (encore une collaboration entre Québec et Montréal). Sous la plume que partagent Alexis Martin et Frédéric Dubois, l’avarice devient prétexte pour scruter le capitalisme à la loupe, en revisitant des personnages déjà gravés dans l’imaginaire des Québécois.

 

Viande à chien

Du 14 janvier au 1er février

Théâtre Périscope

 

Goldoni, c’est le Molière de l’Italie. C’est aussi le plaisir coupable de Jacques Leblanc, directeur artistique de la Bordée. C’est sans doute pourquoi son choix s’est arrêté sur Arlequin, serviteur de deux maîtres, dont il signera la mise en scène cet hiver. Une comédie à saveur de commedia dell’arte où se multiplieront sans doute les quiproquos et les triangles amoureux. Ceux qui avaient vu La Locandiera en 2011 également mise en scène par Jacques Leblanc  peuvent déjà s’imaginer quelle belle folie peut s’échapper des extravagants personnages de Goldoni.

 

Arlequin, serviteur de deux maîtres

Du 21 janvier au 15 février

Théâtre de la Bordée

 

Théâtre critique, théâtre ludique

 

Les comédiens de Détour de chant retirent leurs manteaux pour s’installer entre les murs de Premier Acte. Initialement créé à l’extérieur, dans le cadre du festival Québec en toutes lettres, ce spectacle musical met en scène de manière ludique une ribambelle de personnages sortis de l’œuvre de Réjean Ducharme. Pour cette pièce qui, dans sa première vie, fût théâtre déambulatoire, il sera intéressant de voir la formule être transposée dans un cadre plus restreint. Après Dévadé, vu plus tôt cette année, voilà une autre manière de redécouvrir l’auteur, suivant la poésie des mélodies.

 

Détour de chant

Du 11 février au 1er mars

Premier Acte

 

Après Marius von Mayenburg (Visage de feu), un deuxième auteur allemand prend l’affiche au Périscope cet hiver avec Electronic City. À la fois histoire d’amour et critique incisive du monde actuel, la pièce constitue le premier volet d’une imposante quadrilogie de Falk Richter. Si le collectif tectoniK_ a habitué le public à une esthétique immersive, dérangeante et multidisciplinaire, Electronic City ne fera pas exception, d’autant plus que les noms de Jocelyn Pelletier, Marie-Renée Bourget Harvey et Uberko apparaissent au générique des concepteurs.

 

Electronic City

Du 11 février au 1er mars

Théâtre Périscope

 

Retour à la famille

 

Les spectateurs de Premier Acte ont l’habitude des représentations extra-muros. C’est d’ailleurs ce qui ajoute du piquant à la programmation, alors que l’une des pièces les plus attendues de la saison se tiendra à l’Espace Hypérion. Cette église recyclée de la rue Saint-Joseph accueillera pour l’occasion Le chant du Dire-Dire, un spectacle mis en scène par nul autre que Marc Béland (Hamlet, L’homme rapaillé). Afin de raconter l’histoire tordue de ce cocon familial reclus, cette nouvelle production propose une scénographie minimaliste au cœur d’un décor grandiose, où la poésie de Daniel Danis prendra une dimension sacrée.

 

Le chant du Dire-Dire

Du 4 au 8 mars

Espace Hypérion

 

Bien qu’il s’agisse d’une pièce très peu connue au Québec, la surprise de la saison pourrait bien être Mois d’août, Osage County. Texte de l’Américain Tracy Letts, c’est cette pièce qui fût le premier choix d’Anne-Marie Olivier en tant que directrice artistique du Trident. Un spectacle d’envergure d’une durée de 3h30 qui amène le public chez nos voisins du Sud, au milieu d’une réunion de famille aux allures tchekoviennes. Récipiendaire de nombreux prix prestigieux aux États-Unis, ce sera toutefois la première fois que la pièce sera présentée en français. La version cinématographique, réalisée par John Wells, prend d’ailleurs l’affiche le 10 janvier au Québec. Coïncidence? Quoi qu’il en soit, les cinéphiles pourront se prêter à un bel exercice de comparaison!

 

Mois d’août, Osage County

Du 4 au 29 mars

Salle Octave-Crémazie (Grand Théâtre de Québec)