Anne-Marie Olivier et Véronique Côté : Se laisser parler d'amour
Scène

Anne-Marie Olivier et Véronique Côté : Se laisser parler d’amour

Faire l’amour, c’est un acte qui évoque la passion et la tendresse. C’est aussi le titre de la nouvelle création d’Anne-Marie Olivier et de Véronique Côté qui clôture la saison du Théâtre Périscope.

«Ce n’est pas quelque chose qu’on partage souvent, mais c’est le fil rouge qui relie tous les humains. Nous sommes tous le fruit d’une genèse sexuelle», explique Véronique Côté, metteure en scène de la pièce. À ses côtés, Anne-Marie Olivier, quant à elle, prête sa plume au projet. «Cette pulsion de vie, pulsion animale, nous mène sur des chemins qui sont déterminants pour la suite des choses.»

Au sein de cette collaboration renouvelée (le tandem Olivier-Côté nous avait offert Scalpée en mars 2013), les deux artistes avaient pour objectif d’explorer cette force vive que constitue le désir humain, mais cherchaient également à raconter des histoires vraies. «On a d’abord exploré la fiction, continue Anne-Marie, mais en parlant de nos propres histoires. Entre nous, on s’est rendu compte que les histoires vraies restaient avec nous plus longtemps […]. Ça nous collait plus longtemps dans la tête et dans le cœur.»

… avec un grand A

C’est donc ainsi que s’est naturellement imposée la forme du théâtre documentaire. Afin de récolter les histoires qui allaient par la suite former la charpente du spectacle, l’équipe de création a dû effectuer une série de cueillettes de confidences auprès du grand public. Cette étape cruciale du processus a finalement élargi significativement les horizons du spectacle. «On s’est rendu compte que tout le monde avait des choses à raconter et que c’était porteur d’une richesse plus grande que ce qu’on avait imaginé, raconte Véronique. C’était plus puissant que n’importe quelle fiction […]. Au début, on était beaucoup sur l’idée de la sexualité: on demandait aux gens s’ils avaient des bonnes histoires de cul. Finalement, presque tout le monde nous a raconté des histoires d’amour. C’est une ligne qui s’est tracée, c’est apparu de soi.»

Filtre d’amour

Avant d’être porté à la scène, l’amalgame de ces multiples récits est passé par le filtre de la langue d’Anne-Marie Olivier, teintant ainsi le spectacle de sa manière particulière de raconter. Bien que chaque histoire soit aussi unique que la personne dont elle est issue, l’auteure affirme que le texte ne perdra pas pour autant son caractère universel: «Le fait d’avoir cueilli nos histoires à plusieurs bouches nous donnait différentes versions et sensations de la sexualité. Cette multiplicité-là nous intéressait. Au début, c’était un spectacle solo, mais en fin de compte, si on veut raconter plusieurs histoires, ça ne se fait pas tout seul.» Incarnant sur la scène ces histoires vivantes, Anne-Marie Olivier jouera aux côtés d’Éliot Laprise, de Nicola-Frank Vachon et de Maryse Lapierre, en plus de pouvoir compter sur la présence musicale en direct de Mathieu Campagna.

Faire l’amour promet donc une véritable célébration de l’amour et de la sexualité, un rayon de lumière vibrant qui pourrait bien faire fondre ce qu’il reste de neige sur nos cœurs. «C’est un sujet du côté de la vie, de l’action et de l’amour, conclut Véronique Côté. Ça, en ce moment, on en a besoin: d’œuvres qui donnent du courage.»

Du 15 avril au 3 mai, au Théâtre Périscope