Machine de cirque / Frédéric Lebrasseur : Mécaniques humaines
Montréal Complètement Cirque 2015

Machine de cirque / Frédéric Lebrasseur : Mécaniques humaines

À l’heure où les acrobates québécois brillent sur la scène internationale, une toute nouvelle compagnie prend racine au cœur de la capitale et entend y présenter son éclatant premier spectacle homonyme.

Machine de cirque, c’est l’union improbable de l’ingénierie et du cirque, animée par une équipe d’artistes allumés et polyvalents. Leur histoire commence en 2013, grâce à l’initiative du directeur artistique Vincent Dubé, ingénieur de formation et artiste circassien aguerri. Désireux de combiner ses acquis académiques et ses projets de scène, il recrute d’abord à ses côtés Raphaël DubéYohann Trépanier, ainsi que le percussionniste Frédéric Lebrasseur, avec qui il complète une première étape de recherche-création. «Je travaillais autour d’un numéro de balles rebond sur des percussions, dans lequel je voulais intégrer des machines automatisées, explique le metteur en scène. Finalement, on a trouvé plein d’autres choses autour de la combinaison de la jonglerie et des rythmes. Ça nous a fabriqué un squelette d’histoire d’environ une heure, avec lequel on a travaillé par la suite.»

 

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Est ensuite venu se joindre à la troupe le duo d’acrobates formé de Maxim Laurin et d’Ugo Dario, aussi membres de la troupe de cirque Les 7 doigts de la main. Jonglant littéralement avec des contrats d’envergure internationale, tous étaient animés du même désir: fonder leur propre compagnie de cirque et monter un spectacle à eux.

Machines, tambours, culbutes et… serviettes

Répartie sur une période de plusieurs mois, l’élaboration de cette première production a été le fruit de plusieurs séances intensives de travail, effectuées dans une dynamique de création collective. «Les gars ont toujours des idées, c’est vraiment fou», se réjouit Fred Lebrasseur, pour qui le défi était d’intégrer ses percussions à la mécanique du cirque. «C’est l’fun parce que je travaille depuis le début du processus avec eux. […] Souvent, si j’ai une idée de musique, j’arrive avec un instrument qui va leur inspirer autre chose. On va faire des tests avec ça et ils vont me relancer des propositions. Tout découle de tout et chacun y amène du sien.»

Aussi coloré que les artistes qui lui donne vie, Machine de cirque fait d’ailleurs un clin d’œil au très célèbre numéro de serviettes du duo Les Beaux-Frères (qui sont nul autre que Raphaël et Yohann), devenu démesurément viral sur le web après un passage remarqué dans les talk-shows français.

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La planche coréenne, spectaculaire spécialité de Maxim et Ugo, sera aussi partie intégrante de la mise en scène. Et la machine dans tout ça? «La machine est davantage un personnage qu’une fin en soi, soutient Vincent Dubé. La première intention était de créer un spectacle en intégrant des machines, et finalement ça s’est ouvert sur beaucoup plus grand.» Une grande structure mécanisée sera tout de même au centre de la scène, dans laquelle évolueront les artistes de manière acrobatique ou clownesque, à travers les engrenages, les moteurs et les rails. «La trame du spectacle est construite autour de la construction de cette machine-là. Mais c’est surtout un spectacle très humain et plein d’humour. J’aime beaucoup le contraste fort entre les deux.»

Un moteur à propulsion internationale

Constituée d’artistes originaires des quatre coins de la province (et même de la France), la jeune compagnie de cirque se dit fière d’être basée à Québec, une ville où l’effervescence commence à se faire sentir. Pour le fondateur de la troupe, c’est une évidence: ça bouge de plus en plus. «Présentement, c’est en plein bouillonnement. En plus de nous, il y a Théâtre à Tempo, Flip FabriQue, et le Collectif à Sens Unique qui est maintenant en France mais qui a débuté ici. […] À Québec, les artistes de cirque ont la réputation d’être des travailleurs autonomes avec un côté entrepreneurial fort, puisqu’ils ne sont pas soutenus par de grosses structures (comme le Cirque du Soleil et Éloize), qui sont juste à côté de l’école nationale à Montréal.»

Si on entend très peu parler d’une scène circassienne dans la Capitale, c’est parce que les artistes issus de l’École de cirque de Québec s’illustrent directement à l’international, où la demande est considérable. «Le Québec, c’est une province avec beaucoup de distance et peu de monde, souligne Fred Lebrasseur. Au théâtre, j’ai joué beaucoup plus en Europe. Au Québec, si tu joues ton show dans 15 endroits différents, tu es content. C’est une autre dynamique de tournée.» À cet égard, nul besoin de s’inquiéter pour la troupe ambassadrice, puisque le spectacle est déjà attendu de pied ferme en Allemagne, en France ainsi qu’aux États-Unis. La machine est bien huilée, le voyage peut commencer.

 

Théâtre de la Bordée
Du 21 au 24 mai 2015

Festival international de cirque de Vaudreuil-Dorion
Du 19 au 23 juin 2015

Montréal complètement cirque
Du 8 au 10 juillet 2015

 

EN SUPPLÉMENTAIRE: le 26 février 2017 à la Salle Albert-Rousseau

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