Les contes à passer le temps / Maxime Robin : L’écho des banlieusards
Pour une cinquième édition, Les contes à passer le temps reviennent habiter la Maison Chevalier avec une nouvelle série de soirées chaleureuses en équilibre entre conte et théâtre.
Le succès de l’événement tient sans doute à sa formule simple et efficace, à la fois inspirée par le patrimoine local et par le conte urbain. Fabriquées de toute pièce par une équipe d’auteurs-acteurs chaque fois renouvelée, les histoires qui se succèdent sur scène proposent une visite guidée des différents quartiers de Québec, incarnés par des personnages qui les habitent.
Annonçant l’approche des Fêtes, ce spectacle fondateur de la compagnie de la Vierge folle est rapidement devenu un événement rassembleur incontournable, au grand bonheur du metteur en scène, Maxime Robin. «Notre objectif, c’est de créer une tradition, un peu comme les Contes urbains à la Licorne à Montréal, mais avec notre twist à nous: le côté plus patrimonial et historique de Québec. Tant que ça marche, on va revenir!»
Hommage à la marge
En quatre ans, des dizaines d’histoires abracadabrantes ont fait vibrer l’imaginaire du public, avec autant de narrateurs originaux et extravagants. Cette année ne fera pas exception, puisque c’est autour du thème de la différence que graviteront les nouveaux contes urbains. «C’est un peu des underdogs, des marginaux, des personnages qui ne sont pas comme les autres et qui n’ont pas la vie facile. On a beaucoup de losers cette année!»
Après avoir sillonné maintes fois les rues de Limoilou, de Saint-Roch et de Saint-Sauveur, les auteurs quittent le centre-ville pour visiter de nouveaux quartiers périphériques. Au programme, le Vieux-Québec revisité par Sophie Grenier-Héroux et Maxime Robin, le Charlesbourg de Jean-Michel Girouard, Lévis écrit par Noémie O’Farrell, Saint-Sacrement vu par Sophie Thibault, un détour par Sainte-Anne-de-Beaupré imaginé par Michel Nadeau, ainsi qu’un Val-Bélair dépeint par une toute nouvelle recrue dans la famille des Contes: Valérie Boutin.
Alors que le spectacle est à quelques jours de sa première représentation, la fébrilité est toujours à son comble, même après quatre éditions à guichet fermé. «C’est tellement stimulant! On n’arrive jamais au bout du projet. On a toujours un nouvel aspect de la ville à observer avec le conte», affirme Robin. Ce dernier accorde d’ailleurs une grande importance au renouvellement de la sélection des artistes de chaque édition, qui compte chaque fois des acteurs expérimentés, tout en laissant la place aux nouveaux visages de la scène locale. À partir de l’imaginaire de l’auteur, en passant par le metteur en scène, jusqu’à l’interprétation de l’acteur, le conte de quartier est l’objet d’une triple écriture avant d’arriver aux oreilles du public, qui pourra à nouveau profiter d’une proximité unique avec un feu roulant d’univers atypiques.
Pour le cinquième anniversaire, le metteur en scène souhaite voir le spectacle évoluer sur le long terme. «J’ai l’impression que c’est un show qui est très accessible. J’aimerais que Les contes, ça soit démocratique, que tout le monde puisse s’y reconnaître. […] Mon rêve, c’est que ça devienne un événement touristique à part entière pour les touristes d’expression francophone et, bien sûr, pour les résidents de Québec.»
Du 11 au 20 décembre à la Maison Chevalier (50, rue du Marché-Champlain)