Nos 5 coups de cœur du Zoofest 2016
Scène

Nos 5 coups de cœur du Zoofest 2016

Pour une huitième fois, Zoofest a laissé une place de choix à l’humour émergent et marginal. Cinq spectacles ont particulièrement retenu notre attention.

Le Cégep en spectacle des Pic-Bois

Après avoir repoussé les limites de l’absurde et du bon goût avec la trilogie Frite et Moule, le duo campivallensien Les Pic-Bois avait toute une mission cette année : nous surprendre avec encore plus de frasques et d’idioties. Animé par le somptueux Jonathan Ranger, ce tordant pastiche de Cégep en spectacle a été un feu roulant de numéros douteux et géniaux. Flanqués de costumes ridicules, Maxime Gervais et Dom Massi ont enchaîné les personnages avec dynamisme et intensité, tout en laissant une place de choix à leur acolyte Julien Bernatchez, conséquemment désopilant dans son imitation d’Elvis Gratton. Interprétant Dan Bigras, Massi a également offert une performance de calibre.

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Dom Massi alias Dan Bigras. Crédit : Myriam Frenette / page Facebook du Zoofest

Humour dans le noir

Dans un cabaret du 4e complètement plongé dans l’obscurité, les humoristes Colin Boudrias-Fournier, Éric Curadeau et Étienne Serk ont redoublé d’originalité pour soutenir l’intérêt d’un public vulnérable, relativement inquiet de tout ce qui avait le potentiel de lui arriver. Malgré une chanson sur les pédovampires qui manquait quelque peu de punch en ouverture, le spectacle a été ponctué de bons numéros, notamment celui sur les puces de lit, livré avec précision par Boudrias-Fournier. En guise de finale, les trois finissants de l’ENH ont partiellement livré une épatante danse fluorescente de haut vol.

Voisiquement-moi

Mis en scène par l’humoriste Gabriel D’Almeida Freitas, ce premier 60 minutes de Julien Lacroix a été à la hauteur de l’engouement qui le précède. Uniquement présenté à deux reprises au studio Hydro-Québec du Monument-National, Voisiquement-moi a bénéficié d’un public chaleureux et très enthousiaste, riant de manière pratiquement incontrôlable lors des histoires mouvementées et improbables de l’humoriste longueuillois. Improvisateur de calibre, ce dernier a misé sur sa spontanéité verbomotrice pour raconter certaines de ses intenses péripéties, notamment celle où il doit se battre contre une dizaine de gars de la construction lors de son premier (et seul) jour de travail sur un chantier.

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Gabriel D’Almeidas Freitas et Julien Lacroix. Crédit : page Facebook de Julien Lacroix

Charles & Maude s’emmêlent

Malgré une foule un peu mince, Charles Beauchesne et Maude Landry ont très bien fait lors de la dernière représentation de leur spectacle collaboratif, présenté vendredi dernier à la balustrade du Monument-National. Avec ses descriptions chirurgicales et son sens de l’observation fantasque, Beauchesne a étalé de long en large son obsession quasi maladive pour la sauce Sriracha, livrant également une salve très incarnée contre le marketing à peine subtil des magasins d’accessoires de cannabis. Forte d’une livraison désinvolte, rappelant quelque peu celle de Katherine Levac, Maude Landry a misé sur de divertissantes constatations absurdes du quotidien, remettant notamment en question la pertinence du nom de l’entreprise Manteaux Manteaux. Déguisé en soleil et en lune durant l’introduction, le duo a fait preuve d’une sympathique chimie déficiente.

Mange ma yeule

Au-delà de sa mission de faire connaître les humoristes de la relève, Zoofest est également la plateforme rêvée pour donner vie à un projet expérimental complètement loufoque. Les Denis Drolet ont profité de l’occasion pour se changer en Silver et Coloidstarz, deux humoristes européens aux masques cauchemardesques qui auraient soi-disant eu «une influence MAJEURE» sur leur univers. Présenté deux soirs de suite au cabaret du 4e, le spectacle Mange ma yeule a fort probablement été le plus gros WTF du Zoofest 2016. Pendant une heure, les deux génies ont terrorisé le public en s’adonnant à diverses activités incompréhensibles, telles qu’enduire de crème fouettée une cage à oiseaux. En première partie, le magistral Dracula a ressassé son amour du sang et a enjoint les spectateurs à lui acheter des «computers». Inoubliable.

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Dracula. Crédit : page Facebook du Zoofest