Portraits du Québec 2017

Île d’Orléans: Claude Montminy

Il est scénariste pour Ici Laflaque, collaborateur de Ratio et sa bande pour le Beu-Bye. C’est aussi lui qui déclenche les rires dans la paroisse bucolique de Saint-Pierre.

Dérider les insulaires

L’île d’Orléans, à 15 petites minutes de Québec, a servi de décor pour Félix Leclerc et de terrain de jeu pour Gabrielle Shonk. Or, et contrairement à ce qu’on serait tenté de croire, les musiciens n’y ont pas le monopole de la création. Le prolifique auteur Claude Montminy en est la preuve vivante.

Claude Montminy, photo : Nicola-Frank Vachon
Claude Montminy, photo : Nicola-Frank Vachon

Le Nouveau Théâtre de l’île d’Orléans, qu’il codirige avec le comédien Sébastien Dorval depuis 2013, lui sert de laboratoire pour étrenner ses pièces encore chaudes. Des textes rigolos mais nuancés, portés par des acteurs de haut niveau comme Frédérique Bradet et Maxime Beauregard-Martin – respectivement muse de Fecteau et auteur de Mme G. Des diplômés du Conservatoire d’art dramatique de Québec qui ne se butent pas aux a priori négatifs et au snobisme de certains de leurs collègues à l’endroit du proverbial théâtre d’été. De toute façon, la démarche de Claude est en tout point semblable à celle de ses collègues qui donnent dans le drame, qui se voient ouvrir les portes des institutions pendant les saisons froides pour présenter leurs œuvres. «On raconte les mêmes histoires que dans les autres pièces, mais on le fait d’un point de vue comique, détaille-t-il sans amertume. Toutes mes comédies, parce que c’était le cas pour toutes les bonnes pièces que j’ai lues, partent d’un événement déclencheur tragique. Pour moi, Le dîner de cons, c’est vraiment l’histoire la plus horrible du monde entier. Un couple d’amis qui invite des cons pour rire d’eux? Moi, je trouve ça vraiment hard!» Il ne change pas sa recette pour Un pied dans la bouche, production maison du millésime 2017. Une histoire qui s’articule autour de la mort imminente d’une grand-mère (Caroline Stephenson) bernée par sa petite-fille (Frédérique Bradet) qui simule une grossesse pour apaiser ses souffrances, la quitter dans le bonheur. Mais, coup de théâtre! La vieille dame guérira, revigorée par la promesse d’un nourrisson à bercer.

Le nouveau Théâtre de l'île d'Orléans, photo : Robert Savard
Le nouveau Théâtre de l’île d’Orléans, photo : Robert Savard

Teinté par l’inconfort inhérent aux événements tragiques, aux fous rires nerveux qui accompagnent souvent les mauvaises nouvelles, le récit fictif puise son inspiration à même une triste expérience personnelle. «J’étais dans la chambre de mon grand-père qui était en train de mourir, j’étais avec mon oncle et ma sœur, puis le temps est venu de partir. Je savais pertinemment que c’était la dernière fois que je le voyais. Je me suis levé, je savais pas quoi faire et, c’est flou dans ma tête, mais je crois que je lui ai dit: “Ouin, ben… À la prochaine fois, là!”» Comme quoi les meilleures blagues sortent souvent entre deux larmes. De beaux malaises, pour paraphraser Matte, qui seront mis en scène dans la coquette salle de Saint-Pierre.

Un pied dans la bouche
Du 24 juin au 3 septembre
Nouveau Théâtre de l’île d’Orléans

 

Les choix de la rédac

Nommé en l’honneur de la route du même nom qui inspire une chanson à Tire le coyote, le Pub Le Mitan sert des bières brassées sur place.

2471, chemin Royal, Sainte-Famille, microorleans.com

L’odeur réconfortante du bon pain émane de cette maison ancestrale sise face au fleuve Saint-Laurent. On y arrête pour casser la croûte, goûter l’une de leurs délicieuses pizzas.

2001, chemin Royal, Saint-Jean, laboulange.ca

L’église de Sainte-Pétronille est une plaque tournante de la musique de chambre. Son 34e festival accueillera le pianiste Charles Richard-Hamelin de même que Karina Gauvin et le Quatuor Eurydice.

21, chemin de l’Église, Sainte-Pétronille, musiquedechambre.ca

Sur l’île d’Orléans selon Claude…

 
Un lieu culturel méconnu?

La Maison Drouin, à 15 minutes du théâtre de Claude. «Elle a été construite au début des années 1700, c’est une vieille maison qui a l’avantage de ne jamais avoir été rénovée. Elle est comme à l’origine. Il y a des visites en réalité augmentée sur tablette. Je trouve ça vraiment trippant comme façon d’interpréter le patrimoine et de transmettre des informations.»

2958, chemin Royal, Sainte-Famille, fondationfrancoislamy.org

 
Une bonne adresse?

Tigidou, une confiturerie artisanale au décor shabby chic mignon comme tout. «La confiture fraises menthe, moi, je m’en mettrais sur tout le corps et je me lécherais à perpétuité! Ça n’a pas de bon sens comment c’est bon! Et puis, c’est tout frais, c’est fait avec des ingrédients locaux, sans produits chimiques.»

5508, chemin Royal, Saint-Jean, tigidou.ca

 
Un trésor naturel?

Le Parc maritime de Saint-Laurent pour sa vue de rêve et la pléiade d’activités qui y sont offertes. «C’est sur la rive sud de l’île et c’est un endroit où on construisait des bateaux. Il y a un petit site d’interprétation de ça, mais surtout, aussi, un accès au fleuve. Cet été, on va pouvoir louer des kayaks de mer. Il y a aussi un grand terrain où tu peux pique-niquer.»

120, chemin de la Chalouperie, Saint-Laurent, parcmaritime.ca