Zoofest 2017 : nos 5 coups de cœur
Scène

Zoofest 2017 : nos 5 coups de cœur

Au terme de trois semaines intensives de spectacles, le Zoofest a pris fin samedi soir, dépassant du même coup son record d’affluence. Retour sur cinq de nos spectacles favoris.

La ligue d’impro des Pic-Bois

Chaque année, les Pic-Bois doivent surmonter tout un défi : monter la barre d’un cran avec un spectacle encore plus audacieux. S’il est difficile d’offrir une proposition aussi absurde et déstabilisante que celle de Frite et moule, tandem complètement déjanté qu’ils interprétaient avec une folie contagieuse en 2012, 2013 et 2014, les deux camarades d’origine campivallensienne sont encore capables de nous surprendre avec du matériel délirant et hors-norme. Pastiche ridicule à souhait d’un match d’improvisation collégial typique, ce nouveau 60 minutes a permis à Dom Massi et Maxime Gervais d’explorer des zones humoristiques encore inouïes, tout en assurant à leur public une certaine continuité dans la réactualisation de quelques personnages déjà bien rodés. Du lot, l’inimitable Julien Bernatchez a bien fait en reprenant son propre rôle.

Dom Massi et Julien Bernatchez, Crédit : Myriam Frenette.
Dom Massi et Julien Bernatchez, Crédit : Myriam Frenette.

Presque adulte

Bénéficiant d’un engouement certain sur la toile depuis quelques mois, Arnaud Soly livrait cette année un premier 60 minutes en solo à Zoofest. Ceux qui s’attendaient à un spectacle aussi insolite que certaines de ses plus populaires vidéos Facebook ont sans doute été surpris par la proposition somme toute conventionnelle de l’humoriste de 27 ans, également reconnu pour son faste parcours d’improvisateur. Explorant le traditionnel thème du passage à l’âge adulte, Soly a compensé ce manque d’originalité par des blagues très bien ficelées et, surtout, une interprétation à tout casser.

Arnaud Soly. Crédit : Martin Metivier.
Arnaud Soly. Crédit : Martin Metivier.

Love

Rosalie Vaillancourt, l’un des éminents phénomènes actuels sur la scène humoristique québécoise, prenait la scène aux côtés de son conjoint Pierre-Yves Roy-Desmarais, jeune humoriste au sourire épidémique, pour une singulière et rafraîchissante parodie des Morissette. Loin de ne s’en tenir qu’à imiter ou ridiculiser le tandem Louis et Véro, les deux amoureux ont envoûté jusqu’à l’exaltation un public conquis d’avance, particulièrement prompt à s’esclaffer à tout moments. Entre l’humour trash parfois insaisissable de la première et celui moins jubilatoire et plus terre-à-terre du deuxième, qui a d’ailleurs surpris avec une prestation sans faille, Love n’a pas du tout volé son titre de «show concept de l’année», remporté à l’issue du festival.

Rosalie Vaillancourt et Pierre-Yves Roy-Desmarais. Crédit : Martin Metivier.
Rosalie Vaillancourt et Pierre-Yves Roy-Desmarais. Crédit : Martin Metivier.

Humour noir : le procès

Après une première édition au succès d’estime bien mérité, les humoristes Charles Deschamps, Pascal Cameron et Colin Boudrias revenaient avec une seconde mouture de Humour noir, spectacle qui explore les bas-fonds de l’humour cynique. Si l’enrobage de ce spectacle marquant leur comparution devant le juge manquait quelque peu de mordant, les prestations de chacun des humoristes ont toutes été exceptionnelles. Alors que Deschamps a confronté le public à ses propres dilemmes moraux en abordant avec franchise la mort de son père, Cameron a détendu l’atmosphère avec un humour trash acerbe à souhait. En conclusion, Boudrias a livré une performance de haut vol en combinant réflexions sociales et humour dérangeant, le tout avec une aisance scénique certaine.

Colin Boudrias, Charles Deschamps et Pascal Cameron. Crédit : Martin Metivier.
Colin Boudrias, Charles Deschamps et Pascal Cameron. Crédit : Martin Metivier.

Julien Lacroix et Mehdi Bousaidan

Les attentes étaient élevées pour ce spectacle mettant en vedette deux des humoristes les plus en demande actuellement. Profitant de Zoofest pour amorcer le rodage d’un programme double qu’ils présenteront un peu partout au Québec, Julien Lacroix et Mehdi Bousaidan ont donné un aperçu de leur énorme potentiel. Toujours aussi brouillon et incontrôlable dans sa livraison scénique approximative mais saisissante, Lacroix a misé sur un feu roulant des meilleurs gags de Voisiquement-moi, hilarant spectacle solo qu’il a présenté à quelques reprises dans les derniers mois. Plus posé dans son interprétation, Bousaidan a dévoilé son incroyable talent de storyteller.

Julien Lacroix. Crédit : Martin Metivier.
Julien Lacroix. Crédit : Martin Metivier.