S’il n’avait pas été artiste de scène, si sa carrière n’avait pas levé comme gâteau au four, Maxime Robin aurait été pâtissier. Voilà déjà cinq hivers qu’il nous sert des pains et du jeu, qu’il nous enivre de sa scénographie gourmande, nous titille le palais et le museau. Cette pièce du temps des Fêtes, c’est une expérience multi sensorielle. Pourquoi se contenter de la vue et de l’ouïe quand on peut aussi stimuler l’odorat et le goûter de nos spectateurs?
Un buffet de gâteau et autres sucreries enrobe Les contes à passer le temps pour créer une rencontre vraiment conviviale entre public et comédiens. Des acteurs qui, sous les commandes du chef, s’affairent dans la cuisine de la Maison Chevalier entre deux scènes. « Le glaçage à la guimauve, par exemple, ça se garde pas. Je le fais pendant la première partie du show et à l’entracte. Pas le choix. Aie, on chôme pas nous autres! Dès qu’on finit nos contes, on va faire à manger, faire la vaisselle! »
Le groupe de comédiens-marmitons est sans cesse renouvelé, si ce n’est que pour ses trois piliers : Maxime Robin, forcément, de même que Sophie Thibault (digne remplaçante d’une Noémie O’Farrell trop prise avec la télé) et Sophie Grenier-Héroux. Ensemble, ils conçoivent des desserts thématiques, des créations culinaires qui font écho aux péripéties des personnages, aux anecdotes qu’ils racontent. « À chaque année, on essaie de faire au moins une recette qui est en lien avec Les contes. Quand Erika Soucy a participé, on vendait de la tourtière. […] L’an passé, le thème c’était la neige, donc tout était blanc. Le glaçage, le chocolat, les boissons, la vaisselle… » Cette fois, le trio nous concocte, notamment, des fudges aux cerises, du gâteau à l’orange, des brownies au chocolat à l’allemande et du gâteau à la vanille.
La fine fleur de l’historiette
C’est en 2011 qu’a eu lieu la toute première édition des Contes, un spectacle alors monté à l’arrache. « C’était tellement tough là. Je voudrais jamais revivre cette année-là, mettons. On préparait le show et, en même temps, Noémie et moi on recevait des téléphones de gens qui réservaient des billets, je faisais des listes. Ça n’avait aucun sens. »
C’est cet hiver-là, dans la tourmente, au bout du rouleau, que Maxime Robin a perdu son papa. Un drame intime qui a ensuite servi d’engrais pour un texte autobiographique tendre, tragique et étrangement réconfortant. « Le deuxième soir, je suis parti à Montréal pour voir mon père. C’est quelque chose, manquer un show. Ça arrive pas en théâtre sauf quand c’est prévu. J’ai modifié la réalité, mon père est mort la semaine suivante, mais ce soir-là, je pensais vraiment qu’il allait mourir. C’était vraiment stressant. Je répétais Iphigénie en auto dans le jour, le soir je devais jouer Les contes. Puis, mon frère m’a appelé. Il me dit : ‘’tu devrais peut-être venir à Montréal.’’ Là je lui réponds ‘’ouin, mais je joue. Est-ce que c’est la fois où je viens demain et c’est correct ou c’est la fois où je viens ce soir et je manque mon show?’’ Il m’a dit ‘’viens ce soir’’. Il m’a juste dit ça. Moi, je capotais. » Michel a finalement rendu l’âme le 24 décembre. Une fable aigre-douce en est née, une histoire mise sous presse par L’Instant même et distribuée dans les libraires depuis 10 jours.
Du 15 au 30 décembre à la Maison Chevalier
(Une présentation de Premier Acte)
Les tartelettes au fudge de Sophie Grenier-Héroux
Auteure, membre de La Vierge folle et copropriétaire de quincaillerie culinaire La folle fourchette (986 3e avenue, Limoilou)
Ingrédients:
3/4 tasses lait évaporé
1 tasse sucre
1/2 cuillère à thé sel
2 tasses pépites de chocolat mi-sucré
1 sachet (85 g) Jell-O aux cerises
1 cuillère à thé vanille
3/4 tasses cerises noires décongelées, coupées en 2
2 cuillères à table beurre
1 paquet de pâte feuilletée du commerce
Préparation:
À feu moyen, mélanger le lait, le sucre et le sel. Amener à ébullition.
Ajouter la poudre de gelée à la cerise. Faire bouillir 4 minutes.
Retirer du feu et ajouter le beurre, le chocolat, la vanille et les cerises.
Mettre dans un plat. Laisser refroidir.
Abaisser la pâte feuilletée. À l’aide d’un emporte-pièce ou d’un large verre, taille des cercles.
Déposer les cercles de pâte dans un moule à muffin en pressant bien le fond. Piquer chaque fond de pâte avec une fourchette et y déposer des poids à cuisson ou des fèves sèches pour éviter que la pâte gonfle.
Enfourner 7 à 10 minutes où jusqu’à ce que les bords soient dorés. Laisser refroidir et garnir de fudge.
Donne 24 tartelettes