Pascale Renaud-Hébert : Jouer avec les mots
Scène

Pascale Renaud-Hébert : Jouer avec les mots

Récemment repartie du gala des Gémeaux avec le trophée du meilleur texte pour la populaire série M’entends-tu?, Pascale Renaud-Hébert franchit de nouvelles portes à titre d’auteure, tandis que les rôles ne cessent d’affluer. Esquisse d’une année charnière pour une artiste aux multiples talents.

Hormis cette magnifique percée dans le monde télévisuel, Pascale est d’abord une fille de théâtre. C’est d’ailleurs elle qui signe le texte de Hope Town, une pièce qui nous transportera en territoire gaspésien pour s’interroger sur l’une de nos valeurs fondamentales: la famille. Dans cette fiction régionale, une jeune femme entre dans un commerce au cœur d’un petit village côtier et tombe face à face avec son frère disparu cinq ans plus tôt. «Ça remet en question la notion de choix, de liberté et d’amour filial. On est conditionné à aimer notre famille, à la considérer comme la chose la plus importante. Qu’est-ce qui arrive si on ne s’en sent pas proche? Est-ce que c’est obligatoire?», se demande Pascale, tout en affirmant être tissée serrée avec la sienne, malgré ce que peuvent laisser supposer ses histoires.

L’histoire avant l’égo 

L’écriture de cette nouvelle œuvre théâtrale s’est échelonnée sur deux ans, le temps de développer la complexité des personnages et d’éprouver les idées que l’auteure retravaillera sans doute jusqu’à la toute dernière minute en salle de répétition. Un rythme de travail qui n’a rien à voir avec sa récente incursion dans l’écriture pour le petit écran. «En télé, il faut que tu produises vite et bien. M’entends-tu?, c’était le premier projet sur lequel j’étais invitée et t’as pas mille chances que ça se passe. Il faut que tu sois rigoureuse, à ton affaire et à l’écoute.» Aussi s’est-elle affranchie de l’anxiété de la page blanche en développant une approche très proactive de la création, tout en demeurant ouverte à la collaboration.

Pascale Renaud-Hébert    (crédit : Eva-Maude TC)

Sur ce point, la dramaturge est sans équivoque: il est primordial de faire appel à des avis extérieurs pour supporter son écriture et ainsi éviter de placer son égo devant l’histoire. Cette flexibilité, qu’elle applique depuis le début de sa carrière, s’avère particulièrement pertinente pour son implication multiple sur Hope Town. Également interprète de ses propres répliques, l’auteure a confié la mise en scène à Marie-Hélène Gendreau, avec qui elle partageait la scène dans le bouleversant Rotterdam, à la Bordée. Avec autant de chapeaux à porter, force est d’admettre que l’équilibre est parfois difficile à trouver entre le jeu et l’écriture. Pourtant, les deux sont complémentaires, insiste Pascale Renaud-Hébert: «Quand tu écris, tu travailles fort sur un texte qui ne t’appartient plus, en bout de ligne. Quand tu joues des mots de quelqu’un d’autre, tu continues de te les approprier un peu plus chaque soir et de vivre un échange réel avec le public.»

Ce même public pourra apprécier ses talents de comédienne au début de 2020, dans la plus récente création de Steve Gagnon, Pour qu’il y ait un début à votre langue au Théâtre Périscope. De la même manière, on pourra profiter de ses écrits dans la deuxième saison de M’entends-tu?, dès janvier. D’autres projets restent encore à dévoiler, mais parions qu’on n’a pas fini d’entendre parler de Pascale Renaud-Hébert.

Hope Town
Du 29 octobre au 23 novembre
La Bordée
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Pour qu’il y ait un début à votre langue
Du 14 au 25 janvier
Théâtre Périscope
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