Cours de finances personnelles : C’est dans la poche!

Des organismes enseignent les rudiments de l’épargne et d’autres, les rouages de la Bourse. Avis à tous ceux qui désirent se ramasser un magot ou décrocher le gros lot…

Le nombre de faillites de consommateurs a augmenté de 45 % au Québec entre 1994 et 1999. Selon les données d’un récent rapport du Conseil canadien de développement social, la situation ne semble pas près de s’améliorer. Les dettes représentent en moyenne plus de 100 % du revenu après impôt des Canadiens, soit une hausse de plus de 44 % par rapport à 1984. Afin de redevenir maître de ses finances personnelles, voici quelques cours qui s’offrent dans la région métropolitaine. Pour monsieur et madame Tout-le-monde. "Les gens qui viennent assister à notre formation tiennent souvent le même discours: "Je gagne un salaire décent, mais je suis incapable d’économiser. Je ne sais vraiment pas où va mon argent?"", remarque Carole Henry, conseillère budgétaire à l’Association coopérative d’économie familiale (ACEF) du Nord de Montréal. La première étape du cours de planification budgétaire consiste donc à déterminer le revenu annuel, puis à chiffrer les dépenses par secteurs. "Avec leur portrait financier devant les yeux, les participants doivent faire des choix et les respecter", déclare Carole Henry qui dépensait, avant de réaliser l’exercice, de 2000 à 3000 $ par année en cadeaux… Ce sont cinq ou six sessions de formation qu’offre chaque année l’ACEF du Nord de Montréal. Le cours comporte cinq séances de deux heures et coûte 50 $ par personne ou 60 $ par couple. Le prix inclut la documentation, dont la méthode budgétaire Comptes pour tous. Mais, surtout, les participants peuvent bénéficier de conseils personnalisés de la part de professionnels. Car si l’objectif du cours est de prévenir l’endettement, parfois les gens qui s’inscrivent à la formation croulent sous les dettes. "Dans ce cas, il ne suffit pas de faire un budget pour s’en sortir; les participants doivent aussi conclure des ententes avec leurs créanciers. Des personnes-ressources peuvent les aider dans leurs démarches", explique Carole Henry.

Faites vos jeux!
En plus de consommer selon ses moyens, le financier en herbe doit prévoir un fonds d’urgence, souscrire à des assurances automobile et habitation ainsi que cotiser à un REER et à un fonds de pension. C’est une fois parée à la retraite et protégée contre les aléas de la vie que la personne peut tenter de profiter, en toute sécurité, des hauts et des bas de la Bourse. Toutefois, avant de se frotter au marché des valeurs mobilières, mieux vaut en maîtriser les rouages. "Pour celui qui ne connaît rien à la Bourse, les chances de gagner ne sont pas plus grandes qu’au Casino", soutient Paul Bourget, professeur en techniques administratives au Collège de Rosemont. Le cours Planification financière, conçu par l’enseignant et offert par le Centre collégial de formation à distance, révèle d’ailleurs les secrets d’une saine gestion du patrimoine, de la consommation à l’investissement. Afin de familiariser les étudiants et le grand public au commerce des valeurs mobilières, Paul Bourget et son équipe organisent également, en février, la simulation d’investissements financiers BOURSTAD. Pendant neuf semaines, chaque apprenti gestionnaire gère un portefeuille fictif de 100 000 $. Celui-ci appartient à un investisseur dont le profil a été déterminé à l’avance par chacun des concurrents. Des prix récompensent les participants qui ont obtenu les meilleurs taux de croissance et ceux qui ont le mieux respecté les objectifs de l’investisseur.

En vrac
Le Collège de Bois-de-Boulogne proposera, dès janvier, quatre séminaires sur les finances personnelles. D’une durée de sept ou quinze heures, ces sessions de formation porteront sur des sujets comme les placements boursiers et les abris fiscaux. Si les thèmes des séminaires ne sont pas définitivement arrêtés, "ces derniers auront tous pour but d’aider les gens à gérer leurs finances et à mieux comprendre les explications de leur conseiller", souligne Marie-Françoise Truel, conseillère pédagogique au Collège de Bois-de-Boulogne. Le cours sur les produits financiers offert par l’Institut du placement cherche également à développer l’autonomie des participants. Fondée à l’automne de 1999 par Jacques Landry, administrateur agréé en planification financière, l’école entamera d’ailleurs en février deux nouvelles sessions de formation. Le cours, qui comprend huit séances de deux heures et coûte 150 $ par personne, décrit et compare les avantages et les inconvénients des différents produits financiers. "Beaucoup de gens, même certains courtiers, ignorent par exemple l’existence des ishares qui regroupent à l’intérieur d’un titre plusieurs actions d’un même secteur. Puisque l’économie se développe par secteurs, l’achat d’un tel titre maximise les chances de profits", note Jacques Landry. La Bourse de Montréal donne également des cours d’introduction sur les produits financiers ainsi que des séminaires spécialisés sur la gestion de portefeuille. Mais comme l’institution ne sert désormais de plate-forme transactionnelle qu’aux produits dérivés, tels que les options d’achat ou de vente sur les actions, la formation offerte fait actuellement l’objet d’une refonte. Les nouveaux cours seront toutefois prêts pour la session qui débute au mois de mars. Pour les gens qui n’en sont pas à leurs premières armes dans le commerce des valeurs mobilières, l’Actif, une coopérative dédiée à la formation financière, propose des cours qui examinent les différentes façons de déterminer la valeur d’un titre à partir des mouvements du marché. Des sessions de formation sont offertes au printemps et à l’automne dans la plupart des grands centres de la Belle Province. Avis aux intéressés.