La recherche d’emploi sur Internet : Boulot en ligne

La recherche d’emploi sur Internet : Boulot en ligne

Tandis que d’heureux travailleurs furètent sur les sites de recrutement Internet, d’autres souris en quête de travail trottent à vive allure. Tests d’orientation, édition de curriculum vitea et affichage de postes: les webmestres s’emploient à soutenir l’intérêt des internautes!

Après avoir dressé son cheminement de carrière sur le site Monster.ca, Bruno Scurto a reçu des dizaines d’appels d’employeurs. "J’ai commencé à prospecter à partir de la France alors que je préparais mon dossier pour immigrer. Mais les coups de téléphone n’ont débuté que lorsque j’ai déménagé au Québec." Dans les 48 heures suivant son changement d’adresse, deux entrepreneurs sont entrés en communication avec l’informaticien français. "Un mois plus tard, j’avais trouvé un emploi!"

Le recours aux sites d’emplois est, en effet, de plus en plus populaire. Les importantes campagnes publicitaires mises en oeuvre par les entreprises de recrutement contribuent aussi largement à la croissance de l’achalandage. L’automne dernier, Jobboom a dépensé plus d’un million de dollars afin d’inciter le public à profiter de ses services. "Dans la dernière année, le nombre de candidats a été multiplié par dix, souligne Bruno Leclerc, vice-président et directeur général de Jobboom. Le nombre de postes affichés et notre chiffre d’affaires ont suivi la même tendance." Si bien qu’aujourd’hui, plus de 210 000 individus reçoivent gratuitement des offres de travail qui correspondent à leurs intérêts, par courrier électronique.

Un seul clic de souris suffit à ces internautes pour soumettre leur candidature à un poste. Monster.ca offre un service semblable, à la différence que les candidats doivent se rapporter au site de gestion de carrière pour consulter les propositions de l’agent de recherche automatisé. "Certaines personnes reçoivent de 10 à 15 postes par courriel, c’est beaucoup trop lourd", soutient Jennifer Lee Thomas, directrice des communications chez Monster.ca. Or, d’après Bruno Leclerc, cette méthode d’envoi électronique décourage les chercheurs d’emploi passifs. "S’ils ne sont pas en recherche active, ils ne feront pas l’effort d’aller sur le site." Pourtant, sur le million d’internautes qui visitent le site canadien de Monster.ca chaque mois, 50 % travaillent déjà dans une compagnie et apprécient souvent leur boulot, estime Jennifer Lee Thomas. "Le plus grand achalandage est enregistré les lundis, mardis et mercredis après-midi", ajoute Tracey Batsford, vice-présidente marketing communication de Wanted Technologies, un méta-engin de recherche qui permet notamment aux internautes d’accéder à une trentaine de sites canadiens à partir d’une seule requête.

Babillard professionnel
Si les sites de recrutement tâchent de servir les candidats inscrits, ils sont d’abord nés dans l’espoir de pallier les pénuries de main-d’oeuvre de certains secteurs. "En 1994, les méthodes traditionnelles ne fournissaient pas assez de candidats qualifiés en ingénierie et en hautes technologies", soutient Jennifer Lee Thomas, qui fait référence à l’origine de Monster.ca, aujourd’hui diffusé dans 13 pays. Recru-Direct – l’ancêtre de Jobboom – visait aussi à combler le manque de personnel de la firme de consultation en informatique Neosim. Aujourd’hui, d’après Bruno Leclerc, environ 60 % des offres affichées sur Jobboom proviennent d’autres secteurs, comme la comptabilité, les finances et le génie. "On va bientôt ouvrir des sites spécialisés en soutien administratif et en vente et représentation", note-t-il.

Bien que les sites de recrutement s’ouvrent à l’ensemble de la population, ils demeurent l’apanage des professionnels. "Nous les recommandons surtout aux travailleurs qui oeuvrent dans le secteur des technologies. Pratiquement toutes les offres d’emploi sont affichées sur le Web", remarque Jacques Veyes, directeur de Codem, un organisme montréalais qui offre des services d’aide à la recherche d’emploi et d’orientation scolaire et professionnelle.

Outre les entreprises multimédias, les grandes compagnies optent souvent pour l’affichage électronique de postes, délaissant du coup les médiums traditionnels. Bombardier utilise les services de recrutement en ligne et achemine les candidats, depuis 1999, vers son propre site de recrutement. "Cela permet une meilleure gestion des C.V., observe Nancy Beley, coordonnatrice au recrutement au siège social. C’est aussi beaucoup plus facile de répondre aux candidats par courriel."

Les entreprises profitent également des coûts moindres des offres de travail sur le Web, selon Nancy Beley. Alors que des milliers de dollars peuvent être déboursés pour une annonce dans un grand journal, l’affichage d’un emploi ou l’envoi d’un courriel ne coûtent que quelques centaines de dollars. Cet avantage incite entre autres Irlana Hô, conseillère en ressources humaines chez Bombardier aéronautique, à d’abord diffuser sur Internet les postes liés au secteur de la production. "Si on ne réussit pas à les combler, on passe alors une annonce dans les journaux."

N’empêche, la méthode traditionnelle de recrutement ne peut rivaliser avec la rapidité des sites d’emplois Internet, selon Bruno Leclerc. "L’employeur peut afficher son offre dans l’heure suivant la signature du contrat. Puis, cinq minutes plus tard, des C.V. peuvent lui être acheminés. En 24 heures, les entrepreneurs peuvent souvent en recevoir 200!"