Nos choix
Les créations québécoises
Scénario (drame en 3 actes)
Quand Christian Bégin, Stéphane Crête, Daniel Desputeau, Éric Forget, François Marquis et Brigitte Poupart se réunissent pour nous parler "d’amour, d’amitié et d’érosion du temps", il faut aller voir. Même si l’événement s’apparente davantage à une lecture publique qu’à une véritable création. Le Nouveau Théâtre Expérimental (NTE) leur a ouvert ses portes, dans la salle fraîchement rénovée de l’Espace libre, pour qu’ils nous livrent Scénario (drame en 3 actes) de François Marquis.
Du 10 au 14 septembre
À l’Espace libre
Les cyclones sont aussi dans les têtes
Pour lancer sa saison "carte blanche", le directeur du Théâtre de Quat’Sous Wajdi Mouawad a demandé à Éric Jean et Pascal Brullemans de créer un spectacle personnel dont le titre provisoire est Les cyclones sont aussi dans les têtes. Le metteur en scène est parti d’un lieu et non d’un texte pour bâtir un spectacle sur la mémoire avec, entre autres, Dominique Quesnel et Muriel Dutil.
Du 21 octobre au 23 novembre
Au Théâtre de Quat’Sous
La Bible
Antoine Laprise va signer deux mises en scène cette saison au Théâtre d’Aujourd’hui. Son premier spectacle, en novembre, proposera une variation autour d’une pièce immensément symbolique de la littérature mondiale: la Bible. L’oeuvre millénaire est revisitée par les membres du Théâtre du Sous-marin jaune, une troupe de marionnettistes qui avait déjà adapté Candide de Voltaire. Laprise s’est entouré de quatre comédiens de Québec: l’excellente Lorraine Côté, Paul-Patrick Charbonneau, Guy-Daniel Tremblay et Jacques Laroche. Antoine Laprise va ensuite créer la prochaine pièce de Jean-François Caron en avril 2003.
Du 5 au 23 novembre
Au Théâtre d’Aujourd’hui
Vacarme
Y a-t-il une vie après le Cirque du Soleil? Oui, si on en juge par le metteur en scène Dominic Champagne, qui revient à ses premières amours en créant un spectacle pour sa troupe, le Théâtre il va sans dire. Dans le sillon de sa pièce-culte, Cabaret Neiges noires, Champagne a réuni plusieurs auteurs dramatiques pour tramer son prochain cabaret politique.
Dès le 19 novembre
À l’Espace libre
Chroniques de la vérité occulte
C’est un roman de l’auteur catalan Pere Calders et non un texte dramatique inédit. Mais Philippe Soldevila l’a traduit, adapté, mis en scène et va jouer dans la production du Théâtre Sortie de secours à La Licorne. Donc, c’est tout comme une création pour l’artiste de Québec. Mystère, fantaisie et humour sont au rendez-vous dans les contes de cet écrivain que l’on compare à Edgar Allan Poe.
Du 12 novembre au 7 décembre
À La Licorne
Anima
Une nouvelle création du tandem Michel Lemieux et Victor Pilon représente toujours une curiosité. Encore plus quand elle sera à l’affiche d’un tout nouveau lieu branché: la Fonderie Darling dans la Cité du multimédia. Après une première en Angleterre dans le cadre des Jeux du Commonwealth, Anima sera présenté à la Fonderie Darling. Inspiré du livre de l’anthropologue Desmond Morris, Le Singe nu, Anima proposera une aventure musicale, technologique et surréaliste dans l’univers de l’homme-animal. Une performance live où cohabiteront les mondes réel et virtuel. Parmi les interprètes, outre Lemieux, on retrouve Pierre-André Côté, Noémie Godin-Vigneau et Tom Walsh.
Du 12 au 13 novembre
À la Fonderie Darling
Les pièces du répertoire
L’Échange
Claudel au TNM. La mémoire peine à se souvenir de la dernière fois où le dramaturge français a été joué sur la scène de répertoire. Et, sauf erreur, L’Échange n’a pas été montée à Montréal depuis la mise en scène de Daniel Roussel au Café de la Place, en 1990.
Écrite lors d’un séjour de l’auteur du Soulier de satin dans le Nouveau Monde, cette pièce forte s’organise autour d’un marché pervers, proposé par un millionnaire américain qui convoite la pure jeune femme de l’avide Louis…
Le metteur en scène Martin Faucher a misé sur un quatuor d’élite: le fougueux Maxim Gaudette, la délicieuse Macha Limonchik, la virtuose Markita Boies (qui incarnait la jeune Marthe dans la production de 90) et le savoureux Pierre Collin. Comment ne pas avoir hâte?
Du 29 octobre au 28 novembre
Au TNM
Les Feluettes, ou la répétition d’un drame romantique
On attend d’autant plus cette production de l’Espace Go qu’elle marque la première reprise montréalaise de cette pièce phare du répertoire québécois. Depuis la remarquable création des Feluettes en 1987, sous la direction d’André Brassard, l’imaginaire est hanté par les interprétations mémorables des René Gagnon, Yves Jacques, René Richard Cyr…
Pas un mince défi, donc, pour Serge Denoncourt, à qui revient de donner un nouveau souffle au monument lyrique de Michel Marc Bouchard. Aux côtés des Robert Lalonde, Normand Lévesque et Denis Roy (seul revenant de la distribution originale, depuis le désistement de Cyr), c’est au tour d’une nouvelle génération de se frotter à cette histoire d’une passion plus grande que nature: David Savard, Patrick Hivon, Renaud Paradis, Olivier Morin, Dominique Théberge.
Du 12 novembre au 7 décembre
À l’Espace Go
Quelqu’un va venir
Trois noms: Pierre Lebeau, Alexis Martin, Pascale Montpetit. Un trio d’interprètes singuliers, dirigés par le brillant Denis Marleau. Voilà une éclatante affiche qui suffit à justifier tout l’espoir qu’on place dans cette pièce du dramaturge norvégien contemporain Jon Fosse, dont autrement on ignore tout…
Encore une fois, le directeur du Théâtre Ubu et du Théâtre français du CNA joue les défricheurs, en nous faisant découvrir un auteur joué sur les grandes scènes européennes mais inédit ici. Écrite en 1996, Quelqu’un va venir raconte comment la jalousie vient miner un couple installé dans une maison isolée. Personnages "en attente de drame", langue minimaliste et réitérative, temps suspendu, austérité nordique: voilà un univers qui semble a priori convenir au metteur en scène d’Intérieur.
Du 28 novembre au 14 décembre
À l’Usine C
La Nuit des rois
Jamais deux sans trois. Après les succès publics des baroques Joyeuses Commères de Windsor et du sensuel Songe d’une nuit d’été, on devait bien s’attendre à ce que le TNM renouvelle sa combinaison gagnante: les ludiques comédies du Grand Will enlevées par Yves Desgagnés. Depuis deux ans, ce mariage théâtral est devenu synonyme de plaisir festif.
L’inventif metteur en scène s’attaque cette fois à La Nuit des rois, autre comédie shakespearienne brillante et enchantée, qui nous entraîne dans un tourbillon de désirs, de quiproquos, de confusions sexuelles, de déguisements. Dans une traduction du maître ès Shakespeare, Normand Chaurette, Desgagnés dirigera 14 interprètes, dont Julie Vincent, Alain Zouvi, Valérie Blais, Pierre Curzi et Catherine Trudeau.
À compter du 10 décembre
Au TNM
Rentrée théâtre répertoire
Septembre
Côté répertoire, la saison automnale s’ouvre dès la semaine prochaine. Comme on vous l’annonçait dans l’édition précédente, le TNM se lance avec Kean, d’Alexandre Dumas, où René-Daniel Dubois dirige Jean Asselin dans le rôle-titre. La Compagnie Jean Duceppe met à l’affiche La Preuve, de l’Américain David Auburn – une production dont on vous parle plus en détail dans la section théâtrale régulière.
Pour sa part, le Rideau Vert inaugure sa programmation par une troisième collaboration avec Denis Marleau. Le directeur du Théâtre Ubu monte La Dernière Bande, de Samuel Beckett. Gabriel Gascon y interprète Krapp, un vieillard qui confronte son passé en écoutant résonner sa voix sur d’anciens enregistrements. C’est une seconde lecture de ce beau solo pour le tandem Marleau-Gascon, qui s’y était mesuré avec succès en 1994, au Quat’Sous.
Du grand auteur irlandais, on pourra aussi voir ce mois-ci son chef-d’oeuvre, En attendant Godot. Cinq décennies après la mise au monde de Vladimir et Estragon, le Théâtre Denise-Pelletier accueille une production du Théâtre National de la Communauté Wallonie Bruxelles et du Centre dramatique Hainuyer. Au plat pays de Brel, ce Godot a récolté deux Prix du Théâtre en 2001 pour la Belgique francophone, dont celui de la meilleure mise en scène remis à Lorent Wanson. Du 25 septembre au 19 octobre.
Autre classique sur la petite scène voisine, mais de Tchekhov celui-là. Dès le 17 septembre, la Salle Fred-Barry est l’hôtesse de La Cerisaie, une production de La Société Richard III, adaptée et mise en scène par Daniel Paquette.
Aussi le 17, le Théâtre Prospero met au programme Jacques le fataliste, une adaptation du célèbre roman de Diderot par la metteure en scène d’origine roumaine Cristina Iovita. Cinq jeunes comédiens joueront à la façon de la commedia dell’arte cette production du Théâtre de l’Utopie et du Groupe de la Veillée. Dans un tout autre registre, dernière chance d’assister aux Parapluies de Cherbourg, la comédie musicale à succès signée René Richard Cyr, au Monument-National, du 18 au 21 septembre.
Avec trois pièces, Marguerite Duras hérite du titre d’auteure fétiche de la saison. Une bonne occasion de découvrir le versant théâtral de l’oeuvre de la regrettée auteure française, généralement fort rare sur nos scènes. D’abord, le Théâtre Complice présente Le Shaga et Yes, peut-être, un doublé de "comédies absurdes" peu connues de Duras. Marie-Josée Gauthier, la danseuse Estelle Clareton et Denis Lavalou, aussi metteur en scène, les jouent au Théâtre La Chapelle à partir du 17.
La Duras a aussi posé sa griffe d’adaptatrice sur La Bête dans la jungle, version scénique d’une nouvelle de Henry James. Du 25 au 28 septembre, l’Espace Go accueille cette production du Centre Dramatique de Bretagne – Théâtre de Lorient, orchestrée par Éric Vigner.
Octobre
Le mois débute comme le précédent avait terminé: avec une pièce de l’auteure de L’Amant. Présentée au Rideau Vert, Savannah Bay se veut une "réflexion sur la splendeur de l’âge". Janine Sutto et Monique Spaziani interprètent ce doux face à face entre une ancienne comédienne et une jeune femme. Le tout sous la gouverne d’une troisième femme qui connaît bien les actrices: Patricia Nolin.
Le répertoire québécois est à l’honneur à la Salle Fred-Barry. Dès le 8 octobre, le Théâtre de la Manuscule monte Les Célébrations, de Michel Garneau, dans une mise en scène d’Olivier Aubin. Trois semaines plus tard, avec Une veillée chez le Maréchal-Ferron, Christian Vézina offre son interprétation de quelques contes de Jacques Ferron.
Directrice artistique du Petit Théâtre de Sherbrooke, Isabelle Cauchy s’est inspirée d’un roman d’Edith Wharton (qui est devenu au cinéma le bouleversant The House of Mirth) pour écrire Lily. Catherine Sénart, Stéphane Brulotte, Isabelle Roy, Daniel Gadouas et Robert Vézina jouent ce "théâtre musical". Au Théâtre Prospero. Pendant ce temps, dans la salle intime, on peut découvrir l’auteur canadien John Mighton grâce à Corps et âme, un spectacle de la compagnie L’Ange-Éléphant mis en scène par Robert Reid. Dès le 29 octobre.
Les "boys" déferlent chez Jean-Duceppe dans L’Année du championnat. Primée en 1973, la pièce de l’Américain Jason Miller orchestre les retrouvailles musclées d’anciens collégiens. Normand D’Amour, Michel Dumont, Michel Laperrière, Roger Léger et Jean-François Pichette s’affrontent sous l’arbitrage de Denis Bernard.
Novembre
C’est le mois des classiques. La scène montréalaise ne semblant pouvoir se passer de Molière, le Théâtre Denise-Pelletier nous offre l’une de ses meilleures comédies grinçantes, Le Misanthrope. La metteure en scène Françoise Faucher a fait de Pierre Chagnon son grincheux Alceste, et de Catherine Florent sa coquette Célimène. Sébastien Delorme, René Gagnon, Sophie Faucher et l’impayable Carl Béchard sont aussi de la distribution. Dès le 5 novembre.
Pour sa part, le Théâtre Longue Vue propose aux jeunes un Goldoni de l’époque de la commedia dell’arte, Arlequin, valet de deux maîtres, dans une mise en scène d’Yvon Bilodeau. Au Gesù, pendant tout le mois.
Le 12, à Fred-Barry, place au célèbre Zazie dans le métro, de Queneau. Cette adaptation mise en scène par Frédéric Dubois a valu au Théâtre des Fonds de tiroirs le Masque de la révélation en 2002. Le même jour, Clémence DesRochers lance un "party de filles" au Rideau Vert. Sophie Clément met en scène cette incursion dans l’univers comico-poétique de la monologuiste. Les Girls arrivent en ville, et elles s’appellent Andrée Lachapelle, France Castel, Monique Richard, Nathalie Gadouas et Sylvie Ferlatte.
Le 21 novembre, les amoureux de Marivaux voudront peut-être s’aventurer jusqu’à Longueuil pour voir sa Double Inconstance, une production du Trident mise en scène par André Brassard. Au Théâtre de la Ville.
Par ailleurs, ceux qui ont manqué la prestation de Gabriel Arcand en August Strindberg pourront se reprendre dès le 29, avec le retour de La Nuit des tribades, de Per Olov Enquist, au Théâtre Prospero.
Décembre
Normand Chouinard et Rémy Girard, ça vous dit quelque chose? Le duo de Don Quichotte et d’En attendant Godot remet ça encore une fois. Dans L’Ouvre-boîte, de l’auteur et acteur français Victor Lanoux, les comédiens reprennent les rôles joués jadis par Jean-Louis Roux et Yvon Deschamps. Montée par Martine Beaulne à partir du 18 décembre, cette satire apocalyptique pourrait bien être le cadeau de Noël offert au public de Duceppe.
Autre duo comique, mais signé cette fois par l’auteur suisse Robert Pinget: Jean-Marie Papapietro monte Abel et Bela du 3 au 21 décembre, à Fred-Barry. Rideau sur la saison d’automne…
Marie Labrecque
Rentrée Théâtre création
Septembre
L’automne théâtral s’ouvrira avec une auteure qui a le vent dans les voiles. Avec Violette sur terre, Carole Fréchette a écrit une pièce sur l’univers des mines coproduite par trois compagnies et diffusée à Montréal, à La Licorne, par le Théâtre de la Manufacture, du 10 au 21 septembre (voir entrevue dans la section Théâtre). Suivra à La Licorne, dès le 1er octobre, la reprise de la comédie à succès de Pierre-Michel Tremblay, Le Rire de la mer. Rappelons que cette pièce produite par Les Éternels Pigistes met en vedette Marie Charlebois, Christian Bégin, Patrice Coquereau, Pier Paquette et Isabel Vincent.
Le Groupe de poésie moderne présente, à compter du 11 septembre, à la salle Du Maurier du Monument-National, Le Boson de Higgs, dans une mise en scène de Robert Reid. Dès le 17 septembre, le Théâtre d’Aujourd’hui entreprendra sa saison avec une pièce de l’auteur Érik Charpentier, Mademoiselle Eileen, pour les dix sous de liberté. La mise en scène est de Jean-Frédéric Messier, avec Macha Limonchick, Miro, Didier Lucien, Han Masson, Julien Poulin, Stéphane Demers et le musicien Luc Bonin.
Le comédien Marcel Pomerlo profite des productions libres de Momentum pour créer un long monologue intitulé L’Inoublié ou Marcel Pomme-dans-l’eau: un récit-fleuve; au MAI, du 18 septembre au 5 octobre. La première montréalaise de la pièce multidisciplinaire de Cercle Creatic, Le Rien de deux kilos, aura lieu le 26 septembre au World Beat Center, au 1234, rue de la Montagne, au centre-ville. Le Théâtre Kafala présentera une création collective autour d’Antoine Vitez, Champ libre, à la salle Jean-Claude Germain du Théâtre d’Aujourd’hui. Du 24 septembre au 12 octobre.
À La Petite Licorne, du 14 au 23 septembre (les samedis, dimanches et lundis), un collage de textes, mis en scène par Joseph Saint-Gelais, qui signe aussi la scénographie; le titre est très beau: Pensées, maximes et quelques méchancetés. Chez les Anglais, le Centaur va créer Vinci de Maureen Hunter dès le 24 septembre.
Dans le cadre de l’événement Les Voies du mime, Omnibus a demandé à deux comédiennes de la troupe de signer chacune une création regroupée sous le titre Intérieurs femme. Denise Boulanger a conçu Le Fil de soie, et Francine Alepin, Éphéméride. Du 24 septembre au 5 octobre à Espace Libre.
La jeune troupe Absolu Théâtre vous convie au spectacle À propos de la neige fondante, un collage à partir de quelques nouvelles de Dostoïevski et réalisé par Igor Ovadis. Ce dernier jouera aux côtés de Serge Mandeville, Stéfan Perreault, David-Alexandre Després, Sébastien Dodge et Brigitte Lafleur. Du 6 septembre au 6 octobre, à l’Espace Geordie, sur la Plateau, rue Berri au sud de Duluth.
Octobre
Toujours dans le cadre de l’Année de l’os de Momentum, les comédiennes Céline Bonnier et Nathalie Claude préparent un spectacle, La Fête des morts, qui sera présenté dans un cimetière (qui reste encore à identifier). À partir du 23 octobre et jusqu’au 3 novembre. Trans-Théâtre proposera Babel, un spectacle conçu et mis en scène par Brigitte Poupart en collaboration avec une vingtaine de comédiens et de concepteurs (à l’Espace Go, du 15 octobre au 2 novembre).
Pas de création de Michel Tremblay avant février chez Duceppe, avec Le Passé antérieur. Mais le Centaur produira la création anglophone de sa comédie L’État des lieux, créée en mai dernier au TNM. La traduction est signée Linda Gaboriau. Elle a pour titre Impromptu on Nun’s Island. Dès le 22 octobre au théâtre du Vieux-Montréal.
À l’Usine C, Cathy Boyd va rendre hommage à la poète canadienne Elizabeth Smart avec Each… and Every Inch, du 22 au 26 octobre.
Après Des fraises en janvier, Évelyne de la Chenelière va jeter à nouveau son regard sur les relations amoureuses et le couple avec Henri et Margaux. Cette fois, c’est un texte à quatre mains qu’elle a écrit avec Daniel Brière. À l’Espace Libre, du 22 octobre au 2 novembre. À surveiller également, dès le 17 octobre au MAI, Noah’s Ark, une création de la troupe de théâtre multiculturel Teesri Duniya, celle-là même qui nous avait proposé l’an dernier un intéressant Bhopal.
C’est le comédien Marc Béland qui va signer la mise en scène de la nouvelle pièce de Dominick Parenteau Lebeuf, Dévoilement devant notaire. Il dirigera Isabelle Roy P., Henri Chassé et Nicolas Pinson à la salle Jean-Claude Germain, du 22 octobre au 9 novembre. Le Petit Théâtre de Sherbrooke sera à Montréal avec Lily, une comédie d’Isabelle Cauchy et Michel G. Côté, mise en scène par Isabelle Cauchy. Du 29 octobre au 16 novembre au Théâtre Prospero.
Au Théâtre La Chapelle, Alexandre Marine va diriger Paul Ahmarani et cinq autres comédiens dans Le Silence 2, un face à face impitoyable entre un réalisateur et un "admirateur". Du 24 octobre au 3 novembre.
Ah oui! C’est en octobre qu’on pourra voir ou revoir une vieille création québécoise qui en est à sa 24e saison de reprises: Broue retournera à l’Olympia.
Novembre et Décembre
Jacob Wren (En français comme en anglais, it’s easy to criticize) s’est entouré de six autres créateurs pour une nouvelle performance qui prend la forme d’un concert rock: Unrehearsed Beauty – Le Génie des autres. Du 12 au 23 novembre, au MAI.
Du 3 au 7 décembre, le Centre des auteurs dramatiques célébrera une fois de plus toutes les facettes de l’écriture contemporaine avec la Semaine de la dramaturgie au Théâtre d’Aujourd’hui.
Finalement, dans la salle intime du Théâtre Prospero, le comédien et poète Jean-François Casabonne signera et dirigera sa première création théâtrale. Un "Oratorio pour voix humaines" qu’il a baptisé La Traversée, et qui sera défendu par Annick Bergeron, Rock Aubert et Jean-François Casabonne. Du 3 au 21 décembre.
Luc Boulanger
Rentrée Théâtre jeune public
Les enfants d’abord
Cet automne, le rythme frénétique de nos vies d’adultes pressés sera questionné par plusieurs créations pour le jeune public. Petit aperçu d’une saison théâtrale où le plaisir de la lenteur se célébrera en grand.
Envoye à la Maison
La Maison Théâtre propose aux petites et grandes comètes humaines pas moins de cinq spectacles d’ici la fin de 2002, avec comme fil conducteur le temps, qui file, file, file. La saison de l’établissement (dirigé depuis un mois par Alain Grégoire) s’ouvre avec une création fantaisiste de Simon Boudreault, jeune auteur, comédien et improvisateur diplômé du cégep Lionel-Groulx. Dans La Félicité, une fée maladroite, une souris ambitieuse et une créature du nom de Toto doivent mettre la main sur une lettre qui n’hésite pas à mordre ceux qui s’approchent! Une 21e création en 30 ans pour le Théâtre de l’Oeil. André Laliberté signe la mise en scène, les marionnettes sont de Marie-Pierre Simard. Du 2 au 20 octobre.
Le langage binaire succédera aux formules magiques avec EtiEn., une création pour ados du Théâtre Bluff, mise en scène par Michel Bérubé. Dans cette pièce de Sarto Gendron, un jeune homme solitaire joue les ermites modernes, relié au monde par Internet. De sa maison, il pirate des fichiers et chat avec sa mère. Selon l’équipe de Bluff, "les nouveaux modes de communication, la déficience identitaire des jeunes Québécois et les écarts de perception du monde entre les générations" sont les thèmes de cette pièce. Du 22 au 27 octobre.
Place ensuite à Petit Pierre, une pièce du Carrousel dans laquelle s’entremêlent la grande histoire du siècle passé et la petite histoire du Français Pierre Avenard, un patenteux à moitié aveugle, quasi sourd et muet. Le texte est de Suzanne Lebeau, tandis que son complice Gervais Gaudreault signe la mise en scène. Jusqu’au 10 novembre. Âge minimum: 9 ans. Présentée aussi le 17 novembre au Centre culturel de Beloeil.
Puis, la Maison Théâtre ouvre ses portes à Nathalie Derome, qui propose aux 7 à 12 ans une adaptation de son solo low-tech Du temps d’antennes, sorte de rêve ambulant. En se servant du théâtre, des arts visuels, de la poésie et de la musique, l’artiste nous mène du délire intime au social, du particulier à l’universel. Une adaptation réalisée en collaboration avec Benoît Vermeulen. Du 12 au 18 novembre. Enfin, une reprise du spectacle Le Bain, de Jasmine Dubé, vient clore la saison. Ce tête-à-tête entre Madame Pin-Pon et son petit porcelet s’adresse aux 3 à 6 ans. Du 21 novembre au 22 décembre.
À voir aussi, au Centre culturel de Beloeil: Émile et Angèle, un texte écrit à quatre mains par le Québécois Joel da Silva et la Française Françoise Pillet, qui interpréteront deux enfants s’échangeant des lettres.
Coups de théâtre
Un des moments les plus attendus de l’automne est la présentation du festival Les Coups de théâtre, du 18 novembre au 1er décembre. La septième édition de l’événement bisannuel offrira des créations de l’Allemagne, l’Autriche, la Belgique, le Canada, le Danemark, la France et les Pays-Bas. Mentionnons, entre autres, la présence de la metteure en scène Gitte Kath, avec la compagnie danoise Teatret Mollen, et celle de la compagnie française l’Oiseau-mouche, qui oeuvre avec des comédiens handicapés mentaux.
Au moins quatre créations québécoises font partie de la programmation, dont Deux pas vers les étoiles, de Jean-Rock Gaudreault (Mathieu trop court, François trop long), une histoire d’amour entre deux enfants. Pour plus d’information: www.coupsdetheatre.com
Catherine Hébert
Rentrée Humour
Il a vendu près de 350 000 billets pour son spectacle Rumeurs (un succès qui rappelle les débuts de Patrick Huard), et Jean-Michel Anctil continue d’attirer les foules. C’est pourquoi on annonce une dix-huitième série de supplémentaires au Théâtre St-Denis, du 19 au 23 novembre. Il sera également à la Salle Albert-Rousseau à Québec du 18 au 22 septembre prochains.
Après trois ans d’absence, Claudine Mercier remonte sur scène avec son troisième spectacle solo, qu’elle a réalisé avec la collaboration de Daniel Thibault et Benoît Mercier. Au programme, des numéros de stand-up, de nouveaux personnages, de nombreuses chansons et, bien sûr, le retour de Lise Watier dans des confidences-chocs. Au Théâtre St-Denis, du 7 au 12 octobre.
Auparavant, une autre femme humoriste très populaire (elle a remporté quatre Olivier lors du dernier gala), Lise Dion, sera sur les planches du Théâtre St-Denis, du 1er au 5 octobre, avec son show créé en octobre dernier.
Steeve Diamond, Michaël Rancourt et Louis-Philippe Beaulieu, les trois ténors de l’humour, occuperont la scène du Théâtre St-Denis 2 pour une troisième série de supplémentaires du 2 au 5 octobre.
Peter MacLeod, et son spectacle MacLeod 2 – Libéré sur parole, s’arrêtera plus tard au Théâtre St-Denis, du 23 au 26 octobre, pour une quinzième série de supplémentaires.
Dans une tout autre catégorie d’humour, le duo très absurde Les Denis Drolet lancera un premier album. Coproduit par Guy A. Lepage et leur gérant Jacques K. Primeau, le disque sortira sur la toute nouvelle étiquette des Productions Jacques K. Primeau: JKP Musique, distribuée par Sélect. Sortie le 30 septembre.
Parmi les vedettes de l’écurie Rozon, Maxim Martin a décidé d’attendre à un peu plus tard cet hiver pour lancer son deuxième spectacle. Mais le jeune humoriste Louis-José Houde va plonger dans le vide avec la première à Montréal de son premier spectacle solo (les 17 et 18 octobre au Gesù). Et Réal Béland sera du 9 au 12 octobre au Théâtre St-Denis 2.
Côté impro, la LNI organisera un méga-spectacle pour son 25e anniversaire, avec Sylvie Moreau, Claude Legault, Luc Senay et plein d’autres joueurs-vedettes du dernier quart de siècle. Au Medley, le 21 octobre.
Luc Boulanger