1990

1990

PIERRE FALARDEAU

Sujet de party

Tenant dans une main le Portrait du colonisé d’Albert Memmi et de l’autre, Les Damnés de la terre de Franz Fanon, Falardeau s’engage dans la lutte des classes, mais ne croit pas au pari socialiste. "Je ne suis pas idéaliste: peut-être rêveur, nuance-t-il. Je n’ai jamais cru à une société parfaite, mais je continue à me battre, bien que récemment, j’ai commencé à penser qu’il n’y a finalement rien à changer. Nous sommes des êtres humains et quel que soit le système, on reste des êtres humains. Mais ce n’est pas parce que ce ne sera pas le paradis qu’il faut que je m’assoie sur mon cul et que je rêve de m’acheter un condo. Je continue à croire qu’on doit construire un pays (le Québec) un peu moins tarte". (Bernard Boulad)

MICHEL TREMBLAY

Le confort et la différence

photo: Jean-François Bérubé

Insécure mais pas déchiré pour autant, contrairement à Jean Cocteau, qui disait: "le confort tue et l’inconfort crée", Tremblay affirme qu’il ne peut pas créer dans la souffrance. Toutefois, il admet que toute source ou vocation artistique vient du malheur. "Un enfant de 13 ans ne commence pas à écrire des contes de fées sans raison. Si j’ai commencé à écrire, c’est parce qu’il y avait des choses qui allaient mal dans ma vie dont je ne pouvais pas parler à mes parents. L’art vient toujours des problèmes d’un individu ou encore d’un pays; de la Grèce antique à aujourd’hui, on ne trouve pas un pays au monde qui a produit de l’art à travers le bonheur." (Luc Boulanger)

PENDANT CE TEMPS-LÀ…

L’Organisation mondiale de la Santé retire l’homosexualité de la liste des maladies mentales. À Oka, un soldat canadien et un Mohawk prénommé Lasagne en profitent pour se payer un long tête-à-tête. Nelson Mandela est libéré, c’est la fin de l’apartheid en Afrique du Sud. Ici, l’accord du Lac Meech est enterré. (S. Proulx)