1993

1993

DIANE DUFRESNE

Strip-Tease

"On est à l’époque où tu sors ta capote, criss, parce que sinon, t’attrapes le sida. On est dans une époque assez heavy. Apocalyptique. J’ai 48 ans et je suis pas pour raconter des histoires. Je peux apporter du rêve quand même, mais ça va être dans le cadre du temps présent. Je suis de mon temps avec mon âge. C’est cru quand on regarde les nouvelles. C’est cru quand on regarde les gens en politique qui nous prennent tous pour des cons et qui ne font rien pour nous. C’est cru que le monde n’ait pas de conscience. Si je ne suis pas capable de parler de ça au monde, je suis nulle. Si j’avais une écriture comme celle de Gainsbourg, peut-être que je chanterais de l’érotisme. Mais ce n’est pas ce que j’ai. Je suis plus une rocker. Plus crue. J’ai toujours été comme ça. J’ai toujours parlé crûment. J’ai toujours dit ce que je pense. Je me suis peut-être trompée des fois. Là, je vais le faire sur scène. Et si ça ne fait pas, ben, ça fera pareil. Si ça ne fait pas, ben, j’arrêterai pis j’irai travailler avec mère Teresa. On est sur la terre pour donner, hein?" (Laurent Saulnier)

VILAIN PINGOUIN

Canard Déchaîné

photo: Suzanne Langevin

"On est une mode, de la même manière que les vêtements, avertit le groupe. C’est aussi une question d’exposure. On a l’impression que les Rolling Stones ont toujours été le band numéro un dans le monde, alors que c’est tout à fait faux. Ils ont eu leur part de hauts, mais aussi bien des bas. À un moment donné, on va être passé date. Le monde va dire: "Je suis tanné des Pingouins". Et puis là, hop, on va faire un revival au Forum avec nos succès souvenirs. C’est la vie. Dieu merci, y’ a rien qui dure quarante ans". (Patrick Marsolais)

PENDANT CE TEMPS-LÀ…

Avant-premières: un attentat terroriste sur le World Trade Center, un tsunami sur le Japon, des tensions entre les États-Unis et la Corée du Nord au sujet du nucléaire. Rareté: à Washington, Yasser Arafat et le Premier ministre israélien Yitzhak Rabin se serrent la main. Dernière: le Canadien de Montréal remporte la coupe Stanley. (S. Proulx)